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 Chapitre 22 
 
La subordonnée conditionnelle
(si, nisi, modo, dummodo, dum modo)
La subordonnée concessive
(quamquam, quanquam, etsi, etiamsi, tanquam, quamvis, cum, ut, tantum ut, licet)
 
Le subjonctif dans la subordonnée relative
(quo + comparatif : afin que par là)
(qui = ut is...)
La conjugaison de l'infinitif
(synthèse)
La subordonnée infinitive
(étude approfondie)
 
 
 

1 - La subordonnée conditionnelle

        1 - Verbes à l'indicatif présent (ou à l'impératif dans la principale) : si équivaut à s'il est vrai que

Si sunt dii, sunt boni.
        Si les dieux existent, ils sont bons.
Si vis pacem, para bellum.
        Si tu veux la paix, prépare la guerre.
        -----> Aucune différence entre le latin et le français : le même temps et les mêmes modes.

        2 - Verbes à l'imparfait (dans les deux propositions) : si équivaut à chaque fois que, quand, lorsque.

Poteram si volebam.
        Je le pouvais si je le voulais.
Si veniebam, abibat.
        Si je venais, il s'en allait.
        -----> Aucune différence entre le latin et le français : même temps et même mode.

Si quando nostri navim religaverant, undique suis laborantibus succurebant, Caes. BC. 2, 6.
        Si d'aventure les nôtres avaient trouvé l'occasion d'amarrer un navire au leur, alors de partout les ennemis accouraient pour aider leurs camarades en danger.
        -----> Dans la subordonnée, on peut trouver le plus-que-parfait, comme en français.

        3 - Verbe au futur simple dans la principale

Si hunc librum leges, beatus ero.        <------> Cum hunc librum leges, beatus ero.
Si tu lis ce livre, je serai heureux.                   Quand tu liras ce livre, je serai content.

Si hunc librum legeris, beatus ero.      <------> Cum hunc librum legeris, beatus ero.
Si tu lis ce livre, je serai heureux.                    Quand tu auras lu ce livre, je serai heureux.

Si te rogavero aliquid, nonne respondebis ? 
Si je te demande quelque chose, ne me répondras-tu pas ?

            Le verbe de la principale est au futur simple en français comme en latin. Dans la subordonnée, l'indicatif présent français a la valeur du futur. D'où le futur simple ou antérieur en latin selon que l'on veut marquer la simultanéité ou non. Et, en latin, on emploie volontiers le futur antérieur dans les deux propositions pour marquer que les deux actions auront lieu en même temps, ce qu'on peut reconnaître en essayant de substituer en français, à la subordonnée, le participe présent.

Improbe feceris, nisi monueris, Cic.
Tu feras une mauvaise action, si tu ne l'avertis pas (= en ne l'avertissant pas).

Telo si primam aciem praefregeris, reliquo ferro vim nocendi sustuleris, Just.
Si tu brises la pointe d'un javelot, tu ôteras à l'arme qui reste la faculté de faire mal (= en brisant la pointe d'un javelot...).

            On peut trouver l'impératif dans la proposition principale :

Si rota defuerit, tu pede carpe viam.
        Si tu ne disposes pas de voiture, fais la route à pied.

             On peut trouver la périphrase -urus sum dans la proposition principale :

Felicior futurus est, si salvum habuerit filium; infelicior, si amiserit? Sen. Ben. 5.
        Va-t-il être plus heureux s'il garde son fils sain et sauf, plus malheureux s'il le perd?

            On peut trouver dans la principale l'indicatif présent au lieu du futur. Syntaxe que l'on trouve chez Plaute et qui devient très fréquente après Cicéron.

Si voluptati cessero, cedendum est dolori, Sen. Ep. 51.
        Si je cède à la douleur, je dois céder à la pauvreté.

        4 - Le potentiel (possibilité qu'on envisage comme réalisable)

Si venias, laetus sim.
        Si tu venais, je serais heureux.  ----> il est possible que tu viennes.
        -----> Le latin emploie le subjonctif présent dans les deux propositions.

Quid facias, si adsis?
        Que ferais-tu si tu étais là?

Scio quid facturus sis, si adsis.
        Je sais ce que tu ferais si tu étais là.
        ------> verbe principal au présent  + -urus sim  dans la sub. interr. indirecte ----> si + subjonctif présent.

        Remarque :
            On trouve également le potentiel dans des phrases où il n'y a pas de subordonnées conditionnelles. 

Voir le chapitre 26
 
           5L'irréel du présent (hypothèse contraire à la réalité).

Si venires laetus essem.
        Si tu venais, je serais heureux.  -----> en fait, tu ne viens pas maintenant.
        -----> Le latin emploie le subjonctif imparfait dans les deux propositions.

Quid faceres, si adesses?
        Que ferais-tu si tu étais là?

Scio quid faceres, si adesses.
        Je sais ce que tu ferais si tu étais là.
        ------> pas de changement dans la subordonnée inter. indirecte.

        6 - L'irréel du passé

Si venisses, laetus fuissem.
        Si tu étais venu, j'aurais été heureux ----> en fait, tu n'es pas venu.
        -----> Le latin emploie le subjonctif plus-que-parfait dans les deux propositions.

Quid fecisses, si adfuisses?
        Qu'aurais-tu fait si tu avais été là?

Quid facere potuissem, nisi tum consul fuissem? Cic.
         Qu'aurais-je pu faire, si je n'avais pas été consul alors?

Tubulus si Lucius umquam, si Lupus aut Carbo aut Neptuni filius, ut ait Lucilius, putasset esse deos, tam perjurus fuisset? Cic.
        Si jamais, comme le dit Lucilius, Lucius Tubulus ou Lupus ou Carbon, ce fils de Neptune, avaient cru que les dieux existent, auraient-ils été parjures à ce point?

                    Dans la subordonnée inter. indirecte, dont dépend la conditionnelle, on applique la concordance des temps (-urus fuerim/ -urus fuissem); mais quand le verbe n'a pas de supin la tournure -urus fuerim/ -urus fuissem est remplacée par le subjonctif plus-que-parfait actif.

Scio quid facturus fueris, si adfuisses.
        Je sais ce que tu aurais fait si tu avais été là.
        ------> -urus fuerim dans la subordonnée inter. indirecte, dont dépend la conditionnelle.

Rogavi te quid facturus fuisses, si adfuisses.
        Je t'ai demandé ce que tu aurais fait si tu avais été là.
        ------> -urus fuisses dans la subordonnée inter. indirecte, dont dépend la conditionnelle.

Dic quidnam facturus fueris si eo tempore quo C. Furius et M. Geganius censores fuerunt censor fuisses, Liv. 9.
        Dis ce que tu aurais fait si tu avais été censeur à l'époque où le furent C. Furius et M. Geganius.

Neque ambigitur quin Brutus pessimo publico id facturus fuerit, si libertatis inmaturae cupidine priorum regum alicui regnum extorsisset, Liv. 2.
        Et l'on ne saurait douter (ou et l'on ne doute pas) que Brutus aurait fait le plus grand tort à l'Etat, si, dans le désir d'une liberté prématurée, il avait arraché le sceptre à l'un des rois précédents.

Ostendis qualis tu, si ita forte accidisset, fueris illo tempore consul futurus, Cic. Pis.
        Tu fais voir quel consul tu aurais été à ce moment-là, s'il en était advenu ainsi.

Rogo te quid didicisset si Athenis fuisset.
        Je te demande ce qu'il aurait étudié s'il avait été à Athènes.

Rogavi te quid didicisset si Athenis fuisset.
        Je t'ai demandé ce qu'il aurait étudié s'il avait été à Athènes.

                    Dans les autres subordonnées, dont dépend la conditionnelle, on emploie souvent la forme -urus fuerim, sans que soit appliquée la concordance des temps.

Adeo citato agmine ducti sunt ut, si via recta vestigia sequentes issent, haud dubie adsecuturi fuerint, Liv. 28.
        Ils furent emmenés à si vive allure que si les Romains avaient marché droit sur les traces (de l'ennemi), ils l'auraient sans aucun doute atteint.

Eo cursu se ex sacrario proripuerunt ut, si effugium patuisset, impleturae urbem tumultu fuerint, Liv. 26.
        (Les jeunes filles) se jetèrent hors du sanctuaire dans une course telle que, si une issue avait été ouverte, elles auraient rempli la ville de désordre.

Si vita longior suppetisset, haud dubium fuit quin eum in possessione regni relicturus fuerit, Liv. 4.
         S'il avait vécu plus longtemps, nul doute qu'il ne l'eût laissé en possession de la royauté.

Adeo inopia est coactus Hannibal ut, nisi cum fugae specie abeundum timuisset, Galliam repetiturus fuerit, Liv. 22.
        Hannibal  fut contraint à tel dénuement que, s'il n'avait pas craint d'avoir forcément l'air de fuir, il aurait regagné la Gaule.

Id imperium adeo superbum Lacedaemoniis visum est ut, si antiqua civitatis fortuna esset, haud dubie arma extemplo capturi fuerint, Liv. 38.
        Cet ordre parut aux Lacédémoniens si tyrannique que, s'ils avaient leur antique splendeur, sans aucun doute ils auraient pris aussitôt les armes.

Neminem fidelius posse dare consilium dixit quam eum, qui id alteri suaderet, quod ipse, si in eodem loco esset, facturus fuerit, Liv.
        Personne, dit-il, ne pouvait donner un avis plus sincère que celui qui conseillait à un autre ce qu'il aurait fait lui-même à sa place. 
 

       7 - si, si quidem : puisque (valeur causale).

Antiquissimum genus poetarum est, si quidem Homerus fuit ante Urbem conditam :
        La lignée des poètes est fort ancienne, puisque Homère a vécu avant la fondation de Rome.

        8 - si ou si forte (surtout avec verbe exprimant tentative ou effort) : pour le cas où, pour voir si, avec l'idée que

Legatos miserunt si hostes suadere possent.
        Ils envoyèrent des ambassadeurs pour le cas où ils pourraient persuader l'ennemi.
Epistulam Caesaris misi si minus legisses (misi : parf. épistolaire).
        Je t'envoie la lettre de César pour le cas où tu ne l'aurais pas lue.
Helvetii si perrumpere possent conati, Caes. B. G. 1, 8.
        Les Helvètes, après avoir essayé s'ils pourraient forcer le passage.
Quae res mihi non mediocrem consolationem attulit, volo tibi commemorare, si forte eadem res tibi dolorem minuere possit, Cic. Fam. 4.
        Le souvenir qui m'a apporté une consolation bien précieuse, je veux te l'évoquer à ton attention, au cas où le même souvenir pourrait diminuer ton chagrin.
        ----> Le verbe de la subordonnée conditionnelle est au subjonctif avec concordance des temps, même si le verbe de la principale est au présent.
 

        9 - si  (avec miror) : à l'idée que, que, de ce que

Miror si : je m'étonne que, je m'étonne de.

Noli mirari si tu hoc a me non impetras, Cic. Verr. 2, 2, 11.
        Ne sois pas étonné de ne pas recevoir de moi ce que tu demandes.
Minime est mirandum si vita ejus fuit secura, Nep. Cim. 4, 4.
        Il n'y a pas du tout lieu de s'étonner qu'il ait connu une vie tranquille.

        10 - si = num : si (inter. indir.; post-classique).

Philopoemen quaesivit si Lycortas incolumis evasisset, Liv. 39, 50.
        Il demanda à Philopemen si Lycortas s'était échappé sain et sauf.
Ab iis quaesivit si aquam hominibus imposuissent, Liv. 29, 25.
        Il leur demanda s'ils avaient embarqué de l'eau pour les hommes.  


 
 nisi (ni)   si ... ne ... pas, à moins que, sauf si  
 si ... non ... (si ... minus...) at certe  si ... ne ... pas... du moins
 sin autem  si au contraire    
 si ... nunc (vero)     si... mais (en réalité)
 sive ... sive (seu ... seu) + indicatif   soit que... soit que...
 sive... sive...  (sans verbe)  soit... soit...
 dum, dummodo, modo dum modo, tantum ut  + subj.  pourvu que...
 dummodo ne (dum ne, modo ne, tantum ne) + subj.  pourvu que... ne... pas
 si modo + ind.  si seulement, si du mooins
 sin aliter (si non, sin minus)  sinon (autrement)
 quasi, tanquam + subj.  comme si


Improbe feceris, nisi eum monueris, Cic.
        Tu agiras mal si tu ne l'avertis pas.

Sive loquebatur, sive tacebat, risum omnium movebat.
        Qu'il parlât ou qu'il se tût, il faisait rire tout le monde.

Peribimus nisi auxilia inveniemus.
        Nous périrons sauf si nous trouvons du secours.

Oderint dum metuant, Att. ap. Cic. Off. 1, 28, 97.
        Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent.

Sit summa in jure dicundo severitas, dummodo ea ne varietur gratiā, Cic. Q. Fr. 1.
         <... pourvu que la sévérité ne varie pas par la faveur>
        Que la sévérité soit extrême quand on rend la justice, pourvu qu'on soit impartial.

Magno me metu liberabis, dum modo inter me atque te murus intersit, Cic. Cat. 1.
        Tu me délivreras d'une grande crainte, pourvu qu'il y ait un mur entre toi et moi. 

Educ tecum omnes tuos, si minus, quam plurimos, Cic. Cat. 1.
        Emmène-les tous avec toi, sinon le plus grand nombre possible.

Agit quasi (tanquam) solus sit.
        Il agit comme s'il était seul.

valetudo modo bona sit, Cic. Br. 64.
       pourvu que la santé soit bonne.

tantum ut sciant, Cic. Att. 16, 11, 1
       pourvu seulement qu'ils sachent (qu'ils sachent seulement).

modo ne sit ex pecudum genere, Cic. Off. 1, 105.
       pourvu qu'il ne soit pas de l'espèce des brutes.


 
 

 Emploi de quis au lieu de aliquis
  après si, nisi, ne, num, cum, an, ut, ubi, quo, quando 
  Si quis venit, nuntia mihi 
  Si quelqu'un vient, annonce-le-moi
 
Voir le dictionnaire :  si   nisi
 
         11 - nisi ou si non ou ni

        Nisi signifie excepté si, à moins que, mais également si ... ne ... pas.
        Si ... non (si non) signifie uniquement si ... ne ... pas.
        Ni a le même sens que si ... non, mais il est plutôt archaïque.

        On emploie toujours si non à la place de nisi :
    - quand on a deux subordonnées conditionnelles, l'une affirmative et l'autre négative
            (si...  +  si... ne... pas : si...  + si non).
    - quand la principale commence par at, at certe, saltem...

Id fieri posse negabat, nisi aves addixissent.
        Il disait que cela ne pouvait pas se faire si les oiseaux n'étaient pas favorables.

Nihil ea res nisi benevolentiam tuam declaravit.
        Cela n'a servi qu'à montrer ta bienveillance.

Erat historia nihil aliud nisi annalium confectio, Cic. de Or. 2, 12, 52.
        Écrire l'histoire, ce n'était d'abord que faire des annales.

Negant quem quam esse virum bonum, nisi sapientem, Cic. Lael. 5, 18.
        Ils nient qu'à moins d'être un sage on puisse être homme de bien.

Eam sequi se jubet;
ni faciat, minatur se vi abstracturum.

        Il lui ordonne de le suivre; au cas où elle ne le ferait pas, il menace de l'enlever de force.

Si id feceris, magnam gratiam habebo; si non feceris, ignoscam.
        Si tu le fais, je t'en aurai une grande reconnaissance; si tu ne le fais pas, je ne t'en voudrai pas.

Si quid est, quo uti possim, utor; si non est, facile careo.
        S'il y a quelque chose dont je puisse me servir, je m'en sers; sinon, je m'en passe facilement.

Hic omnibus, si non sterilitatem, at mala sterilitatis exturbat, Plin. Pan.
        Il (le Prince) bannit de tous, sinon la stérilité, du moins les maux liés à la stérilité.

      12 - si ... (tamen) = etiam si : même si, quand même, quand bien même.

Si Bona Fortuna veniat, ne intromiseris.
        Même si la bonne Fortune venait, ne la laisse pas entrer.
Non tali auxilio tempus eget, non si ipse meus nunc adforet Hector, Virg.
        Ce n'est pas un tel renfort qu'exige la circonstance, non, pas même si maintenant mon cher Hector était présent.

 
 2 - La subordonnée concessive     

 
 quanquam (quamquam) + indicatif   bien que, quoique, alors que
 etsi, etiamsi  indicatif (fait réel)  bien que, quoique, alors que, même si
 etsi, etiamsi  + subj. (potentiel ou irréel)  même si, quand bien même
 tametsi + indicatif (qqf. subj.)   bien que, quoique, même si 
 cum + subjonctif   bien que, quoique, alors que 
 quamvis (devant un adj. ou un adv.) + subj.  quelque que... que, si ... que, tout ... que 
 ut + subjonctif  en admettant que, à supposer que

voir hors site etiamsi, etsi, tametsi lien 1 ou lien 2
 
Quanquam abest a culpa, accusatur.
        Bien qu'il soit exempt de faute, il est accusé.

Cum absit a culpa, accusatur.
        Bien qu'il soit exempt de faute, il est accusé.

Quamvis callidus sis, tamen deceptus es.
        Si rusé que tu sois, tu as pourtant été trompé.
        Tout rusé que tu es, tu as pourtant été trompé.

Ager quamvis fertilis (s.-ent. sit) sine cultura fructuosus esse non potest. 
        Un champ, si fertile soit-il, ne peut rapporter sans culture.

Quamvis ipsi infantes sint, tamen illo modo confidunt se posse dicere, Cic. Or. 76.
        Si incapables qu'ils soient de parler eux-mêmes, ils se figurent qu'ils peuvent parler de la même façon.

Quamvis improbos salutaverim, non continuo sum improbus.
        J'ai beau avoir salué des méchants, il ne s'ensuit pas que je sois méchant.

Homines quamvis in turbidis rebus sint, tamen interdum animis relaxantur, Cic. Phil. 2, 16.
        Les hommes ont beau être dans une situation inquiétante, ils donnent cependant quelque relâche à leur esprit.

Quicumque senator voluerit fieri, quamvis puer, quamvis indignus, quamvis ex eo loco ex quo non liceret, si is pretio apud istum idoneos vinceret, factum esse semper, Cic. Verr. 2, 2, 121.
        (Vous avez appris que) quiconque voulait devenir sénateur, fût-ce un enfant, fût-ce une personne indigne, fût-il d'une famille exceptée par la loi, si son or l'en rendait digne aux yeux de Verrès, il l'est toujours devenu.
        quamvis n'est pas toujours accompagné d'un adjectif ; mais on reste souvent proche du sens de l'adverbe qui signifie autant que tu veux, autant qu'on voudra.

Quamvis res mihi non placeat, tamen contra hominum auctoritatem pugnare non potero, Cic. Verr. 2, 3, 209.
        Quoique je sois bien loin d'approuver sa conduite, je ne pourrais néanmoins combattre l'exemple de tels hommes.

Quam vis (quamvis) ridiculus est, ubi uxor non adest, Plaut. Men. 318.
        Il est aussi jovial qu'on l'imagine (= très jovial) quand sa femme n'est pas là.
        quamvis est un adverbe.

Ut desint vires, tamen laudanda est voluntas.
        En admettant que les forces manquent, on doit cependant louer l'intention.

Ira, etiam si (etiamsi) aliquando ex inopinato profuit, non ideo salutaris judicanda est, Sen.
        La colère, même si elle nous a servis quelquefois par hasard, ne doit pas être considérée pour autant comme salutaire.

Pupilli aetatem et solitudinem, etiamsi tutores non essent, defendere praetor debuit, Cic.
        Le prêteur aurait dû défendre le pupille en raison de son âge et de l'état d'abandon, même s'il n'avait pas de tuteurs.

    
                Remarques :


                    1 - Quamvis suivi du subjonctif  et placé devant un adjectif ou un adverbe se traduit par quelque ... que, si... que; mais, à  l'époque postclassique, il signifie souvent quoique.

                    2 - La conjonction concessive cum est toujours suivie du subjonctif.

                    4 - Au début de la principale, on trouve souvent tamen (cependant), at certe (du moins), nihilominus (néanmoins).

                    5 - Licet + subj. (présent ou parf.) : je veux bien que, bien que.

Licet
ipsa vitium sit ambitio, frequenter tamen causa virtutum est, Quint.

 ----> Quoique l'ambition soit en elle-même un vice, elle est souvent l'occasion des vertus.
         L'ambition en elle-même a beau être un vice ...
Licet mihi pericula impendeant omnia, succurram ac subibo, Cic. Am. 31.
 ----> Tous les dangers ont beau me menacer, je remplirai mon devoir.

post-class. licet avec  l'indic. licet imperator rescripsit, Dig. : malgré le rescrit impérial.
           - licet... videtur quaedam esse subtilis differentia, attamen, Dig. 50, 16, 58 : bien qu'il y ait une différence peu appréciable, cependant...
           - licet salutare non erit, Photis illa temptetur, Apul. M. 2, 6, 8 : dût l'aventure mal tourner, tâtons de cette Photis. (trad. P. Vallette).
           - avec un adj. huic licet ingratae canam, Prop. : malgré son ingratitude, je chanterai pour elle. ---  Sen. Cons. ad Marc. 8, 1; Amm. 14, 10, 12; 17, 12, 11; Claud. Mam. Paneg. Max. 1.
           - isque licet caeli regione remotos mente deos adiit, Ov. M. 15, 62 : quelque éloigné qu'il fût des régions célestes, il s'élevait, par la méditation, jusqu'aux astres.
           - avec un abl. absolu licet sole nolente, Apul. M. 5, 1, 6 : bien que le soleil refuse (sa lumière). 

                    6 - Quanquam, etsi, tametsi, en tête de phrase, peuvent être des adverbes de relation et se traduisent alors par mais, néanmoins, du reste.
Quamquam quid opus est in hoc philosophari, cum rem philosophia egere videamus ? Cic. Tusc. 1.
 
----> Mais à quoi bon philosopher sur ce point, alors que nous voyons bien que le sujet se passe de philosophie ?
 
 

  3 - Le subjonctif dans la subordonnée relative

 
        A - La subordonnée relative a son verbe au subjonctif lorsqu'elle correspond à une subordonnée au subjonctif :

               1 - de but
Misit legatos qui pacem peterent. (qui  = ut ei)
        Il envoya des ambassadeurs pour demander la paix.

Tace quo melius discas.
        Tais-toi pour mieux apprendre.
        quo + comparatif  = ut eo : afin que par là.

Libertate usus est, quo impunius dicax esset, Cic. Quinct. 11.
        Il usa de sa liberté pour lancer impunément ses sarcasmes.

Sulla exercitum, quo sibi fidum faceret, luxuriose habuerat, Sall. Cat. 11.
        Sylla avait habitué ses soldats au luxe pour avoir leur sympathie.
        quo sans comparatif, ce qui est rare.

               2 - de conséquence
Is es quem omnes admirentur. (quem = ut eum)
        Il est tel que tout le monde l'admire.

Dignus est qui imperet.
        Il est digne de commander.

Sunt qui sciant.
        Il y a des gens qui savent.

Sunt qui discessum animi a corpore putent esse mortem, Cic. Tusc. 1, 18.
        Il y a des gens qui pensent que la mort, c'est la séparation de l'âme d'avec le corps.

Erant qui Helvidium quoque miserarentur, Tac. An. 16, 29.
        Il y avait des gens qui avaient pitié aussi d'Helvidius.

Nemo est qui putet.
        Il n'y a personne pour penser.
        ( il n'y a personne capable de penser.
        <il n'y a personne tel qu'il pense>)

Multa dicunt quae vix intellegam, Cic. Fin. 4, 2.
        Ils disent beaucoup de chose que j'ai peine à comprendre.

Quis est qui id non maximis efferat laudibus, Cic. Lael. 24.
       Quel est celui qui n'accorde pas les plus grandes louanges à cette attitude ?

Non is es qui nescias.
        Tu n'es pas homme à ignorer.
         ---> is qui + subjonctif : <tel qu'il> = capable de, homme à.

Innocentia adfectio talis animi quae noceat nemini, Cic. Tusc. 3, 16.
        L'innocence est une disposition de l'esprit qui ne la porte à nuire à personne.

Quis navigavit qui non se aut mortis aut servitutis periculo committeret, Cic. Manil. 31.
        Quel homme s'est embarqué sans s'exposer à la mort ou à l'esclavage ?

Nulla est celeritas quae possit cum animi celeritate contendere, Cic. Tusc. 1, 43.
        Il n'y a pas de vitesse qui puisse rivaliser la vitesse de l'âme.

Nihil video quod timeam, Cic. Fam. 9.16.3.
        Je ne vois rien à craindre.

Nihil est quod adventum nostrum extimescas, Cic. Fam. 9, 26, 4.
        Il n'y a aucune raison que tu redoutes mon arrivée. 

                3 - de concession
Ignovit Augustus, qui saevire posset.
    Auguste pardonna alors qu'il pouvait punir sévèrement. (lui qui pouvait punir sévèrement)

Quis est qui C. Fabrici, M. Curi memoriam usurpet, quos numquam viderit ? Cic. Lael. 28.
    Qui peut évoquer le souvenir de C. Fabricius et de M. Curius, bien qu'il ne les ait pas personnellement connus ?

Nero, qui luxuriae immoderatissimae esset, ter omnino per quattuordecim annos languit, Suet. Ner. 51, 1.
   Malgré l'excès de ses débauches, Néron ne fut malade que trois fois en quatorze ans.

Egomet, qui sero ac leviter Graecas litteras attigissem, tamen complures Athenis dies sum commoratus, Cic. de Or. 82.
    Moi qui n'avais touché que tard et très peu aux lettres grecques, je suis demeuré néanmoins plusieurs jours à Athènes.

               4 - de cause
Servus malus es qui (ut qui, quippe qui, utpote qui) advenam irrideas.
        Tu es un esclave méchant, toi qui te moques d'un étranger. (parce que tu...)

               5 - de condition (avec si le verbe serait alors au subjonctif)
Erret qui hoc putet.
(erret si quis hoc putet.)

        Il se tromperait, celui qui penserait cela.

Quod qui rescierint, culpent, Ter. Eun. 387.
        Celui qui le saurait me blâmerait.
        On me blâmerait si on le savait.


        B - La subordonnée relative dépendant d'une subordonnée au subjonctif a très souvent son verbe au subjonctif par attraction modale.

Accidit ut nonnulli, qui discessissent, caperentur.
        Il arriva que certains, qui s'étaient écartés, furent pris.

Imperat ut, quae velit, agam.
        Il m'ordonne de faire ce qu'il veut.
 

        C - On emploie toujours le subjonctif dans la subordonnée relative quand elle exprime la pensée de la personne dont on parle ou de la personne qui parle. Cette règle s'applique aussi à toutes les subordonnées dont le verbe serait à l'indicatif.

Flagrabat desiderio urbis in qua beatam vitam egisset.
        Il regrettait vivement la ville où, selon lui, il avait vécu heureux.
 

4 - La conjugaison de l'infinitif (synthèse)
 
 Voix active
 

 infinitif présent  amare  delere  legere  capere  audire
 infinitif parfait  amavisse   delevisse  legisse  cepisse  audivisse
 infinitif futur 
 
 amaturum esse 
 (-am, -um)
 deleturum esse 
 (-am, -um)
 lecturum esse 
 (-am, -um)
 capturum esse 
 (-am, -um)
 auditurum esse 
 (-am, -um)
 
        La syllabe -vi que l'on peut trouver à l'infinitif parfait peut s'effacer et donner lieu à une forme contractée :
amavisse ---> amasse.
delevisse ---> delesse.
audivisse ---> audisse.
        Le verbe esse est souvent omis aux temps composés.
 
 Voix passive
 
 infinitif présent  amari  deleri  legi  capi  audiri
 infinitif parfait 
 
 amatum esse  
 (-am, -um)
 deletum esse 
 (-am, -um)
 lectum esse 
 (-am, -um)
 captum esse 
 (-am, -um)
 auditum esse 
 (-am, -um)
 infinitif futur  amatum iri  deletum iri  lectum iri  captum iri  auditum iri
 
        L'infinitif futur est formé du supin, forme invariable, et de iri, infinitif passif de eo.
        Le verbe esse est souvent omis aux temps composés.
 
 Voix déponente
 
 infinitif présent  imitari  vereri  loqui  pati  partiri
 infinitif parfait 
 
 imitatum esse 
 (-am, -um)
 veritum esse 
 (-am, -um)
 locutum esse 
 (-am, -um)
 passum esse 
 (-am, -um)
 partitum esse 
 (-am, -um)
 infinitif futur 
 
 imitaturum esse 
 (-am, -um)
 veriturum esse 
 (-am, -um)
 locuturum esse 
 (-am, -um)
 passurum esse 
 (-am, -um)
 partiturum esse 
 (-am, -um)
 
        Le verbe esse est souvent omis aux temps composés.
 

5 - La subordonnée infinitive (étude approfondie)

         1 - La subordonnée infinitive présente les caractéristiques suivantes :
                    - elle correspond souvent à notre subordonnée complétive par que (dire que, croire que, penser que, savoir que...)
                    - le verbe est à l'infinitif et il n'y a pas de subordonnant.
                    - le sujet de l'infinitif est à l'accusatif (et si le sujet a un attribut, celui-ci se met à l'accusatif).

Credo Deum esse sanctum.
        Je crois que Dieu est saint.

Scio vitam esse brevem.
        Je sais que la vie est courte.

Platonem ferunt, ut Pythagoram cognosceret, in Italiam venisse, Cic. Tusc. 1, 39.
On rapporte que Platon vint en Italie pour faire la connaissance de Pythagore. 
----> Ferunt (dicunt ou aiunt) : les gens rapportent... = on rapporte (on dit).

Aiunt homines plus in alieno negotio videre quam in suo, Sen. Ep. 109.
On dit que les hommes sont plus clairvoyants dans les affaires d'autrui que dans les leurs.


        2 - La subordonnée infinitive est :

                a - complément d'objet des verbes de déclaration, d'opinion et de connaissance :  
 

 dico, ere : dire   arbitror, ari : juger, penser, croire
 nego, are : dire que ne... pas  opinor, ari : croire, avoir dans l'idée (que)
 scribo, ere : écrire  cogito, are : réfléchir, penser, songer
 respondeo, ere : répondre  suspicor, ari : soupçonner
 nuntio, are : annoncer  confido, ere : être convaincu (que)
 narro, are : raconter  diffido, ere : désespérer de
 (re)fero, ferre : rapporter  spero, are : espérer
 trado, ere : rapporter  scio, ire : savoir
 memoro, are : rappeler  nescio, ire : ne pas savoir
 ostendo, ere : montrer  ignoro, are : ignorer
 fateor, fateri : avouer, reconnaître  sentio, ire : s'apercevoir, être d'avis, penser
 contendo, ere : soutenir, affirmer  animadverto, ere : remarquer
 juro, are : jurer  memini : je me souviens
 polliceor, eri : promettre  obliviscor, isci : oublier
 minor, ari : menacer  audio, ire : entendre dire
 moneo, ere : avertir  accipio, ere : apprendre
 doceo, ere : enseigner  disco, ere : apprendre
 certiorem facere : informer  certior fieri : apprendre (que)
 puto, are : penser  comperio, ire : apprendre
 credo, ere : croire  compertum (pro comperto) habere : être certain
 reperio, ire : découvrir  cognosco, ere : reconnaître
 admoneo, ere : avertir, rappeler  video, ere : voir, constater
 

            b - complément d'objet de quelques verbes de volonté : 
 
 

 volo, velle : vouloir  jubeo, ere : ordonner
 nolo, nolle : ne pas vouloir, refuser  veto, are : défendre, interdire
 prohibeo, ere : empêcher  decerno, ere : décider
 patior, pati : souffrir, permettre  sino, ere : laisser, permettre
 cupio, ere : désirer  cogo, ere : forcer
 malo, malle : aimer mieux, préférer  statuo, ere : décider
 

            c - complément d'objet de verbes de sentiment :   

 gaudeo, ere : être heureux, se réjouir (de ce que)  laetor, ari : se réjouir (de ce que)
 glorior, ari : se glorifier (de), se glorifier (de ce que)  doleo, ere : déplorer (que), s'affliger (de ce que)
 miror, ari : s'étonner, voir avec étonnement (que)  queror, queri : se plaindre (que)
 moleste fero, ferre : voir avec peine, être mécontent  aegre fero, ferre : voir avec peine, être mécontent
 gratulor, ari : féliciter  gratias ago, ere : remercier
 indignor, ari : s'indigner, s'indigner de voir (que)  me paenitet : je regrette
 

            d - sujet de verbes impersonnels ou de locutions impersonnelles :     

 apparet (liquet) : il est clair (que)  constat : il est établi (que)
 interest : il importe  decet : il convient
 verum est : il est vrai  praestat : il vaut mieux
 necesse est : il est nécessaire  falsum est : il est faux
 fama est : le bruit court  aequum est : il est juste
 mos est : c'est la coutume  turpe est : il est honteux
 licet : il est permis  oportet : il faut
 convenit : il est convenu  me fugit : il m'échappe (que)
 opus est : c'est une habitude  decorum est : il est beau
 jus est : il est permis; il est commandé  
 (par la loi civile)
 fas est : il est permis  
 (par les dieux, la loi naturelle)
 

                    Remarques :

            La subordonnée infinitive peut être mise en apposition soit à un nom ou à une expression impliquant l'idée de penser soit à un pronom neutre :

Caesar in eam spem venerat, se sine pugna et sine vulnere suorum rem conficere posse, Caes. BC. 1.
        César en était venu à espérer pouvoir terminer l'affaire sans combat et sans exposer ses troupes.

In spem venio, appropinquare tuum adventum, Cic. Fam. 9, 1, 1.
        J'espère que ton retour approche.

Magnam se habere spem et beneficio suo et auctoritate adductum Ariovistum finem injuriis facturum, Caes. BG. 1, 33.
        (Il dit) qu'il avait grand espoir que par reconnaissance et par respect pour lui Arioviste mettrait un terme à ses violences.

Crebri ad eum rumores afferebantur litterisque item Labieni certior fiebat, omnes Belgas contra populum Romanum conjurare, Caes. BG. 2.
        On lui rapportait à plusieurs reprises le bruit - et il en était également assuré par une lettre de Labiénus - que tous les Belges se liguaient contre le peuple romain.

His quaerentibus Agesilaum vix fides facta est unum esse ex iis qui tum accubabant, Nep.
        Ceux-ci demandèrent Agésilas, et on eut peine à leur faire croire que c'était un de ceux qui se trouvaient alors à table.

Mihi venit in mentem + prop. inf.
        Il me vient à l'idée que.

Venit hoc mihi, Megadore, in mentem, ted esse hominem divitem, factiosum, me autem esse hominem pauperum pauperrimum, Plaut. Aul. 2.
        Ce qui me vient à l'esprit, Mégadore, c'est que toi, tu es un homme riche, puissant, alors que moi, je suis le plus pauvre des pauvres.

Post oppressum statim Antonium, memor objectum sibi ab eo saepius ... Suet.
        Aussitôt après la défaite d'Antoine, se souvenant qu'il lui avait bien souvent reproché ...

In primis hoc volunt persuadere, non interire animas, sed ab aliis post mortem transire ad alios, Caes. BG. 6.
        Ce qu'ils cherchent surtout à persuader, c'est que les âmes ne meurent pas, mais qu'après la mort, elles passent d'un corps dans un autre.

Hoc proprium virtutis existimant, expulsos agris finitimos cedere, neque quemquam prope audere consistere, Caes. BG. 6.
        Ils pensent que la marque même de leur courage, c'est que leurs voisins chassés de leurs champs s'en aillent et que personne n'ose s'établir près d'eux.

Neque illud rationis habuisti, eam provinciam ad summam stultitiam venisse, Cic. Verr. 2, 5, 15 .
        Et tu ne t'es pas rendu compte que cette fonction était tombée sur le plus fou des hommes.

Ita fit verum illud, amicitiam nisi inter bonos esse non posse, Cic. Lael.
        Ainsi se vérifie cette vérité : il ne peut y avoir d'amitié qu'entre gens de bien.

Illud  negare potes te de re judicata judicasse? Cic.
        Peux-tu nier ce fait notoire que tu as jugé une chose déjà jugée?

   

        Le verbe esse peut avoir pour sujet une subordonnée infinitive.

Magnis in laudibus tota fere fuit Graecia victorem Olympiae citari, Nep.
<Le fait que l'on soit proclamé vainqueur ... était parmi les choses les plus glorieuses>
Dans presque toute la Grèce, c'était un grand titre d'honneur que d'être proclamé vainqueur à Olympie.

        Le verbe esse peut être sous-entendu.

Eum magni animi, magnae inter Gallos auctoritatis (s.-ent. esse) cognoverat, Caes. BG. 5, 6, 1.
(César) savait que cet homme avait un grand courage et que son autorité était grande auprès des Gaulois. 

        3 - Temps et voix de l'infinitif.

                L'infinitif présent indique que l'action de la subordonnée infinitive a lieu en même temps que l'action de la principale, tandis que l'infinitif parfait marque l'antériorité par rapport à l'action de la principale. 

 Credo eum venire. 
 Je crois qu'il vient.
 Credebam eum venire. 
 Je croyais qu'il venait.
 Credo eum venisse. 
 Je crois qu'il est venu (qu'il venait).
 Credebam eum venisse. 
 Je croyais qu'il était venu.
 
Themistocles persuasit consilium esse Apollinis ut in navis se suaque conferrent; eum enim a deo significari murum ligneum, Nep.
        Thémistocle persuada ses concitoyens qu'Apollon leur conseillait de se transporter, eux et leurs biens, sur leurs vaisseaux, disant que c'étaient là les murs de bois dont voulait parler le dieu.

                 L'infinitif futur traduit le futur simple ou le futur du passé de la complétive par que, selon que le verbe principal est au présent ou au passé. Cet infinitif futur s'accorde avec son sujet qui est à l'accusatif et se conjugue sur bonum, bonam, bonum à l'accusatif. 

 Credo eum venturum (esse). 
 Je crois qu'il viendra.
 Credebam eum venturum (esse). 
 Je croyais qu'il viendrait.
 
Clodius inimicus est nobis. Pompeius confirmat eum nihil esse facturum contra me, Cic. Att. 2.
        Clodius est mon ennemi. Pompée m'assure qu'il ne fera rien contre moi.
        ---> L'infinitif esse peut être antéposé.
 
                Le verbe esse n'a pas de supin, mais nous avons l'infinitif futur futurum, futuram, futurum (esse), qui peut être remplacé par une seconde forme invariable fore.

Lunae defectionem nocte sequenti futuram praesciebat.
        Il devinait qu'il y aurait éclipse de lune la nuit suivante.

In civitate bellicosa plures Romuli quam Numae similes reges putabat fore, Liv. 1.
        Dans un Etat belliqueux, (Numa) pensait qu'il y aurait plus de rois semblables à Romulus qu'à lui (Numa).

Nega me ei iratum fore, si ad mea comitia non venerit, Cic. Att. 1.
        Dis lui que je ne lui en voudrai pas, s'il ne vient pas à l'assemblée des comices.

Comitia fore non arbitror, Cic. Att. 4, 3, 5.
        Je pense qu'il n'y aura pas de comices.

Quo me animo fore putatis, Cic. Verr. 1, 14.
        Dans quel état d'esprit pensez-vous que je serai ?

Tibi spes (= speras) est fore mecum fortunam, Plaut. Ep. 332.
        Tu espères que ,la chance sera de mon côté.

                L'infinitif futur peut être remplacé par la périphrase fore ut ou futurum (esse) ut et le subjonctif pour lequel on applique la règle de la concordance des temps. Cette tournure s'emploie quand le verbe n'a pas de supin et elle permet d'éviter l'infinitif futur passif -um iri (supin + iri), peu usité.

Puto libros tuos mox lectum iri.
        Je pense qu'on va bientôt lire tes livres.
        Je pense que tes livres seront lus bientôt.

Nuntiavit se consulem mox factum iri.
        Il annonça qu'on allait le nommer consul bientôt.
        Il annonça qu'il serait nommé bientôt consul.

Caesar longius bellum ductum iri existimans, Caes. BC. 3.
        César, comprenant que la guerre allait traîner en longueur.

Nec praeteribo, quamquam nonnullis leve visum iri putem... Nep.
        Je n'omettrai pas non plus (un trait), bien que je pense que cela paraîtra futile à quelques-uns ...

Properavit rem deducere in judicium, cum illum plumbeo gladio jugulatum iri diceret, Cic. Att. 1.
        Il se hâta de saisir la justice, alors qu'il disait que ce coupable serait égorgé (facilement) avec un glaive de plomb.

Dicit fore ut (futurum esse ut) pueri discant.
        <Il dit qu'il arrivera que les enfants étudieront>
        Il dit que les enfants étudieront.

Dicebat fore ut (futurum esse ut) pueri discerent.
        <Il disait qu'il arriverait que les enfants étudieraient>
        Il disait que les enfants étudieraient.

Quidam dicebat brevi futurum ut omnes exsules reverterentur.
        Quelqu'un disait que tous les exilés allaient vite revenir.

Credebant fore ut Roma caperetur.
        <Ils pensaient devoir arriver que Rome serait prise.>
        Ils pensaient que Rome serait prise.

Vidit nisi in eo occultasset voluntatem, futurum ut Thasii dilaberentur, Nep.
        Il se rendit compte que s'il ne cachait pas son dessein, les Thasiens s'échapperaient par la fuite.

Non eram nescius fore ut hic noster labor in varias reprehensiones incurreret, Cic. Fin. 1, 1.
        Je n'ignorais pas que mon travail allait encourir des reproches divers.

Ab senatu responsum est si Ardeates sua tempora exspectare velint, fore ut postmodo gaudeant se irae moderatos, Liv. 4.
        Le Sénat répondit que si les Ardéates voulaient attendre le moment favorable, ils n'auraient plus tard qu'à se féliciter de leur modération.

Spero fore ut contingat id nobis, Cic. Tusc. 1, 82.
        J'espère que cela nous arrivera.

Id si fieret, intellegebat futurum ut homines bellicosos, populi Romani inimicos, finitimos haberet, Caes. BG. 1.
        Il voyait que, si cela arrivait, il aurait comme voisins des hommes belliqueux, ennemis du peuple romain.

Qua ex re futurum uti totius Galliae animi a se averterentur.
        (Il a dit) qu'à la suite de cela les coeurs de tous les Gaulois se détourneraient de lui-même.

        4 - Emploi des réfléchis dans la subordonnée infinitive.

    Pour traduire les pronoms personnels de la troisième personne (il, ils, elle, elles, le, la, lui...), on recourt aux pronoms réfléchis se, sui, sibi quand ils renvoient au sujet de la principale ou à celui de la subordonnée infinitive, sinon on emploie le pronom de rappel is, ea, id.
    L'adjectif possessif réfléchi suus, sua, suum s'emploie dans les mêmes conditions : le possesseur doit être le sujet de la principale ou de la subordonnée infinitive. Dans le cas contraire, il est désigné par le génitif du pronom de rappel (ejus, eorum, earum).

Petrus dixit Marcum ad se venisse.
        Pierre a dit que Marc était venu le voir.

Puto Marcum liberos suos amare.
        Je pense que Marc aime ses enfants.

Mucius regi dixit trecentos Romanos, sui similes, adversus eum conjurasse.
        Mucius dit au roi que trois cents Romains, <semblables à lui>= de sa trempe, avaient comploté contre lui (le roi).

Metellus praedicabat se ex Perseo rege ortum, et ab eo fidei cujusdam viri Cretensis commissum.
        Métellus proclamait qu'il était né du roi Persée et qu'il avait été confié par celui-ci à un Crétois digne de confiance.

Contra Pyrrhum missus est consul Laevinus, qui, cum exploratores regis cepisset, jussit eos per castra Romana circumduci.
        Contre Pyrrhus on envoya le consul Lévinius, qui, avoir pris les espions du roi, ordonna qu'on les promenât dans tout le camp romain.

Mirati sunt primo hostes eam militum manum ad se venire. Deinde ubi cognitum est eos ad illam rupem obtinendam iter intendere, adversus illos arma verterunt.
        D'abord ils virent avec étonnement que cette troupe de soldats venaient vers eux. Ensuite, quand ils eurent compris qu'ils faisaient mouvement pour s'emparer du rocher, ils tournèrent leurs armes contre eux.

Rex ait sibi eamdem adversus Romanos esse fortunam, quam Herculi adversus hydram.
        <Le roi dit que le même sort face aux Romains était à lui...>
        Le roi dit qu'il avait face aux Romains le même sort qu'Hercule face à l'hydre.

Scipio eum regem totius Africae opulentissimum magno usui sibi fore sperabat.
        Scipion espérait que ce roi, le plus riche de toute l'Afrique, lui serait très utile.

Romulus e conspectu ablatus est : eum ad Deos abiisse creditum est.
        Romulus fut enlevé à la vue de tous : on crut qu'il était allé rejoindre les dieux.

Tanaquil auguriorum perita, virum complexa, jussit eum alta sperare.
        Tanaquil, experte en divination, embrassa son mari et l'invita à avoir de hautes espérances.

Responsum est eum Romae summam potestatem habiturum, qui primus matrem oscularetur.
        Il fut répondu qu'aurait à Rome le pouvoir suprême celui qui embrasserait sa mère le premier.

Matrona quaedam juniorem se, quam erat, simulans dictitabat se triginta tantum annos habere.
        Une dame, faisant semblant d'être plus jeune qu'elle n'était, disait qu'elle avait seulement trente ans.

"Scipioni nefaria vis illata est". Idem Metellus filios suos jussit funebri ejus lecto humeros subjicere.
        "Scipion a été assassiné odieusement". Le même Métellus ordonna à ses enfants <de mettre leurs épaules sous son lit funèbre>= de porter sur leurs épaules son lit funèbre. 

 
 
        5 - On emploie le futur avec les verbes qui impliquent une idée de futur, tels que promettre, espérer, menacer.
 
 spero, are : espérer  in spe sum : j'espère
 juro, are : jurer  (spem habeo) : j'espère
 polliceor, eri : promettre  promitto, ere : promettre
 
Promisit se venturum.
        Il a promis de venir.

Amicos potissimum diligunt ex quibus sperant se maximum fructum esse capturos.
        Ils aiment de préférence les amis dont ils espèrent tirer le plus de profit.
 
Consolatur filiam Ambustus, polliceturque eosdem honores domi propediem visuram quos apud sororem videat.
        Ambustus console sa fille et lui promet qu'elle verra bientôt chez elle les mêmes honneurs qu'elle voit chez sa soeur.

Ad eum legati veniunt quaeque imperaverit se cupidissime facturos pollicentur, Caes. BC. 1.
        Les légats viennent auprès de lui et promettent de faire avec le plus grand zèle ce qu'il ordonnera.
 
 
 

Voir le dictionnaire : polliceor   promitto   spero
 

        6 - Construction personnelle ou impersonnelle.
 
                    Si la subordonnée infinitive dépend d'un verbe au passif, son sujet est ordinairement celui du verbe passif : c'est la construction personnelle :  

construction personnelle
 Homerus dicitur caecus fuisse. 
 On dit qu'Homère a été aveugle. 
construction impersonnelle
 Dicitur Homerum caecum fuisse. 
 On dit qu'Homère a été aveugle. 
 
Dicitur te tuae culpae paenitere.
        On dit que tu te repens de ta faute.
       *Il est dit que*...

Caesa (s.-ent. esse) traduntur centum octoginta hominum milia.

        On dit que cent quatre-vingt mille hommes furent tués.

Disciplina in Britannia reperta atque inde in Galliam translata esse existimatur, Caes.
        On croit que leur doctrine est née en Bretagne, et a été apportée de cette île dans la Gaule.

Quo die de te lex curiata lata esse dicatur, audes negare de caelo esse servatum? Cic.
        Le jour où l'on prétend que fut portée, dans l'assemblée des curies, la loi de ton adoption, peux-tu nier qu'on ait observé le ciel?

Enixae (s.-ent. esse) quaedam in spectaculis dicuntur, Suet.
        On dit que des femmes ont accouché au théâtre.

Mercurius Argum dicitur interemisse, Cic. Nat. 3, 56.
        On dit que Mercure a tué Argus.

Dicitur cervos diutissime vivere.
        On dit que les cerfs vivent très longtemps.

Cervi dicuntur diutissime vivere.
        On dit que les cerfs vivent très longtemps.

                     La construction impersonnelle se rencontre surtout avec les formes composées du participe et de l'adjectif verbal :

Eum ad Deos abiisse vulgo creditum est.
        On a cru communément qu'il s'en était allé rejoindre les dieux.

Habendum est nullam in amicitiis pestem esse majorem quam adulationem, Cic. Lael.
        On doit considérer qu'aucun fléau pour l'amitié n'est pire que la basse complaisance.

                    La construction personnelle est obligatoire avec videor :

Nihil eo nuntio moveri visus est.
        Il sembla nullement ému par cette nouvelle.

Quae res maxime videtur concitasse secundum bellum Punicum.
        C'est cela surtout qui, semble-t-il, a provoqué la seconde guerre Punique.

Nihil citra Capuam tutum esse omnibus videtur.
        Tout le monde pense qu'en deçà de Capoue il n'y a aucune sécurité.

Hannibal sibi visus est in somnis a Jove in deorum concilium vocari.
        Hannibal crut dans un songe être appelé par Jupiter à l'assemblée des dieux.

Petrus sibi videtur aegrotare.
        Pierre croit être malade.
 

        7 - Constructions particulières avec coepi et desii.

                Ces deux verbes se construisent régulièrement avec un infinitif actif ou déponent; mais quand l'infinitif qui suit coepi et desii est au passif, ces deux verbes se mettent également au passif :

Qua victoria elatus plurima miscere coepit, Nep.
        <...il se mit à remuer et brouiller une foule de choses>
        Enorgueilli par cette victoire, il se mit à faire toute sorte d'intrigues.

Postquam exercitui praeesse coeperat, neque terra neque mari hostes pares esse potuerant, Nep.
        Depuis qu'il (Alcibiade) avait commencé à commander l'armée, les ennemis n'avaient pu tenir tête ni sur terre ni sur mer.

Timeri coeptus est.
        Il commença à être craint.

Desiderari coepta est Epaminondae diligentia, Nep.
        <L'habileté d'Epaminondas commença à être désirée>
        On sentit le besoin de recourir à l'habileté d'Epaminondas.

Postquam apud Cadmeam cum Lacedaemoniis pugnari coeptum est, in primis stetit, Nep.
        Quand autour de la Cadmée on se mit à se battre avec les Lacédémoniens, il se tint au premier rang des combattants.

Eum amare desierant.
        Ils avaient cessé de l'aimer.

Veteres orationes a plerisque legi sunt desitae, Cic. Brut. 32, 123.
        Les discours anciens cessèrent d'être lus par le plus grand nombre.     

Voir le dictionnaire :  coepi   desii
 
 
        8 - Constructions particulières de licet avec datif et infinitif.

                La subordonnée infinitive qui dépend de ce verbe a son sujet au datif et non à l'accusatif.  Et si l'infinitif est accompagné d'un attribut, celui-ci se met au datif ou à l'accusatif.

Mihi non licet esse pigrum (pigro).
        <Il n'est pas permis à moi que je sois paresseux>
        Il ne m'est pas permis d'être paresseux.

Licuit esse otioso Themistocli, Cic. Tusc. 1, 15.
        <Il aurait été permis à Thémistocle de vivre éloigné de la vie politique>
        Thémistocle aurait pu vivre éloigné de la vie politique.

Avaro fame consumpto non licuit suā pecuniā frui, Lhom.
        L'avare, terrassé par la faim, ne put profiter de son argent.

Hac fortuna frui licet senibus, Cic. Sen.
        Les vieillards peuvent jouir de ce bonheur.

                Remarque : quelques locutions impersonnelles, comme turpe est, necesse est..., suivent cette même syntaxe.

Nihil necesse est mihi de me ipso dicere, Cic. Sen. 9, 30.
        Il n'est nullement nécessaire que je vous parle de moi.

Militi turpe est vitam servare fugienti (fugientem).
        Il est honteux pour un soldat de sauver sa vie en fuyant.    

Voir le dictionnaire :  licet
 
          9 - La subordonnée infinitive sans sujet.

            Le sujet n'est pas exprimé :

    a - lorsque le sujet est indéterminé, et s'il a un attribut, il se met à l'accusatif.

Oportet esse utilem.
        Il faut être utile.

Decet esse bonum.
        Il convient d'être bon.

Contentum esse decet suis bonis.
        Il convient de s'occuper de ses biens.

    b - lorsque le verbe est un passif impersonnel.

Constat acriter pugnatum esse.
        Il est certain qu'on a combattu avec acharnement.
 

      10 - La subordonnée conditionnelle dépendant d'une subordonnée infinitive.

                La subordonnée conditionnelle est toujours au subjonctif.

                        a - Cas du réel avec futur dans la principale.

Petrus leget si pulchrum librum dabis (dederis).
        Pierre lira si tu lui donnes un beau livre.
        ----> Dans la principale le futur simple, dans la sub. conditionnelle le futur simple ou, pour marquer l'antériorité, le futur antérieur ("quand tu lui auras donné un beau livre").

Dico Petrum lecturum (esse) si pulchrum librum des.
        Je dis que Pierre lira si tu lui donnes un beau livre.
        ---> urum (esse) ---> si + subj. présent.

Dicebat Petrum lecturum (esse) si pulchrum librum des.
        Il disait que Pierre lirait si tu lui donnais un beau livre.
        ---> urum (esse) ---> si + subj. présent.

Credo Petrum venturum esse si velit.
        Je crois que Pierre viendra s'il le veut.

                        b - Pour le potentiel, aucune différence avec le futur : on emploie la forme -urum (esse).

Credo Petrum venturum esse.
        Je crois que Pierre viendra.

Credo Petrum venturum esse si velit.
        Je crois que Pierre viendrait s'il le voulait (il est possible qu'il le veuille).
        ----> -urum (esse) ... si + subj. prés. ----> potentiel du présent.

Scio eam hoc facturam esse si adsis.
        Je sais qu'elle le ferait si tu étais là (il est possible que tu sois là).

Dicebat pueros lecturos esse si libros haberent.
        Il disait que les enfants liraient s'ils avaient des livres.
        ----> -urum (esse) ... si + subj. imparfait ----> potentiel du passé.

Palumbum postulantibus daturum se promisit, si captus esset, Suet.
        <... qu'il donnerait Palumbus quand il aurait été pris.>
        ----> -urum (esse) ... si + subj. plus-que-parfait qui souligne l'antériorité.
        Aux assistants qui lui réclamaient Palumbus, il promit de le leur donner, si on l'attrapait.

            Remarque :

                    L'infinitif présent des verbes exprimant l'obligation, la possibilité, la convenance... se traduit souvent par le conditionnel présent.

Dicunt eum aedificare posse, si dives fiat.
        On dit qu'il pourrait bâtir s'il devenait riche.
        On dit qu'il bâtirait s'il devenait riche.

Dicit se resistere non posse.
        Il dit qu'il ne peut pas résister.
        Il dit qu'il ne pourra pas résister.
        Il dit qu'il ne pourrait pas résister
        Il dit qu'il ne résisterait pas (si...).

Responsum Pyrrho a senatu est eum, donec Italia excessisset, pacem cum Romanis habere non posse.
        Le Sénat répondit à Pyrrhus que, tant qu'il n'aurait pas quitté l'Italie, il ne pourrait avoir la paix avec le peuple romain.

Dicebat se resistere posse.
        Il disait qu'il pouvait résister.
        Il disait qu'il pourrait résister.
        Il disait qu'il résisterait (si...).
 

                        c - Pour l'irréel du présent ou du passé, on emploie la forme -urum fuisse.

Credo Petrum venturum fuisse si posset.
        Je crois que Pierre viendrait s'il le pouvait (mais il ne le peut pas).

Scio eam hoc facturam fuisse si adesses.
        Je sais qu'elle le ferait si tu étais là (mais tu n'es pas là).

Dicit (dicebat) pueros lecturos fuisse si libros haberent.
        Il dit (il disait) que les élèves liraient s'ils avaient des livres.

Credo Petrum venturum fuisse si potuisset.
        Je crois que Pierre serait venu s'il avait pu.

Scio eos hoc facturos fuisse si adfuisses.
        Je sais qu'ils l'auraient fait si tu avais été là.

Dicit (dicebat) pueros lecturos fuisse si libros habuissent.
        Il dit (il disait) que les élèves auraient lu s'ils avaient eu des livres.

Puto etiamsi Icadius tum in spelunca non fuisset, saxum illud casurum fuisse, Cic.
        Je crois que même si Icadius n'avait pas été alors dans la caverne, la pierre serait tombée.

Etiamsi obtemperasset auspiciis, idem eventurum fuisset puto, Cic. Div. 2, 8.
       je crois que la même chose serait arrivé, quand bien même il aurait obéi aux augures.

Sanguinem pluisse senatui nuntiatum est, deorum sudasse simulacra. Num censes his nuntiis Thalen aut Anaxagoram crediturum fuisse? Cic. Div. 2, 27.
        On annonça au sénat qu'il avait plu du sang, que la sueur avait coulé de statues divines. Crois-tu que Thalès ou Anaxagore auraient ajouté foi à de telles nouvelles?

Quid putamus passurum fuisse si viveret?  Et Mauricus : nobiscum cenaret. Plin. Ep. 4.
        Que lui serait-il arrivé, à notre avis, s'il vivait encore? - Il dînerait avec nous, répondit Mauricus.

Anne censes me tantos labores domi militiaeque suscepturum fuisse, si eisdem finibus gloriam meam, quibus vitam, essem terminaturus? Cic.
        Est-ce que tu penses que j'aurais entrepris de si grands travaux pendant la guerre et la paix si ma gloire devait avoir les mêmes bornes que ma vie?

Ipsum, ut primum mentem quies reddidit, paenituisse constat et dixisse majores poenas Graecis Persas daturos fuisse, si ipsum in solio Xerxis conspicere coacti essent, Curt. 5.
        Lui-même, dès que le repos lui eut rendu sa raison, en éprouva, assure-t-on, du repentir, et dit que la Grèce eût été bien mieux vengée des Perses, s'ils avaient été forcés de le voir assis sur le trône de Xerxès.

Theophrastus moriens accusasse naturam dicitur, quod hominibus tam exiguam vitam dedisset; quorum si aetas potuisset esse longinquior, futurum fuisse ut omni doctrina hominum vita erudiretur, Cic. Tusc. 3, 28.
        On dit que Théophraste, en mourant, a reproché à la nature d'avoir donné une aussi courte vie aux hommes, alors que si leur vie avait pu être plus longue, <il serait arrivé que la vie des hommes fût instruite dans toutes les disciplines> = ils se seraient instruits dans toutes les disciplines.

Rex ignorabat futurum fuisse, ut oppidum ipsi dederetur, si unum diem exspectasset.
        Le roi ne savait pas que la ville se serait rendue à lui, s'il avait attendu un jour.

Nisi eo ipso tempore quidam nuntii de Caesaris victoria per dispositos equites essent allati, existimabant plerique futurum fuisse, uti amitteretur, Caes. BC. 3, 101.
       Si des cavaliers disposés à cet effet n'avaient apporté, en ce même moment, la nouvelle de la victoire de César, la plupart pensaient que (Messine) aurait été perdue.

Rebantur debellatum mox fore, si adniti paululum voluissent, Liv. 23, 13.
       Ils croyaient que la guerre eût été bientôt finie, s'ils avaient voulu faire quelques efforts.

            Remarque :

                    L'infinitif parfait des verbes exprimant l'obligation, la possibilité, la convenance... se traduit souvent par le conditionnel passé.

Illa multitudine... Graeciae supplicium Persas dare potuisse.
        Avec un tel nombre de guerriers, (pensait-il), les Perses auraient pu être châtiés durement par la Grèce.

Platonem existimo, si voluisset, copiosissime potuisse dicere, Cic.
        Je pense que Platon, s'il l'avait voulu, aurait pu parler très abondamment. 
  

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 Fuere qui regem temeritatis, consulem segnitiae accusarent: nam et Philippo quiescendum fuisse, cum paucis diebus hostes exhausto circa omni agro ad ultimum inopiae venturos sciret, et consulem, cum equitatum hostium levemque armaturam fudisset ac prope regem ipsum cepisset, protinus ad castra hostium ducere debuisse; nec enim mansuros ita perculsos hostes fuisse debellarique momento temporis potuisse. 
Tite-Live, 31
 
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 Il y eut des gens qui accusèrent le roi de témérité, et le consul d'indolence : Philippe aurait dû rester tranquille, sachant que toute la campagne des environs avait été dévastée, et qu'au bout de quelques jours les Romains se verraient réduits à la plus grande détresse, et de son côté, le consul, après avoir mis en déroute la cavalerie et les troupes légères de l'ennemi, et failli prendre le roi lui-même, aurait dû marcher droit au camp des Macédoniens; car les ennemis battus n'auraient pas attendu, et la guerre aurait pu être terminée à l'instant même. 
 
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