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 Chapitre 27 
 
La subordonnée de cause 
La subordonnée de temps
Le subjonctif de répétition
L'impératif
 
 
 
 
 
1 - La subordonnée de cause
 
 Quia, quod : parce que, comme
 
1 - Ces conjonctions de subordination sont suivies de l'indicatif. La cause est alors considérée comme une cause réelle.

Laudaris quia (quod) bonus es.
        On te loue parce que tu es bon.
Ideo non venit quod non invitatus est.
        Il n'est pas venu pour cette raison qu'il n'a pas été invité.
        S'il n'est pas venu, c'est qu'il n'a pas été invité.
               -------> L'idée de cause peut être soulignée ou annoncée par un adverbe corrélatif :
        eo, hoc, ideo, idcirco, propterea

  2 - Mais c'est le subjonctif qui est employé, surtout avec quod, quand le motif est présenté comme la pensée ou la parole de quelqu'un ou qu'il est conçu par l'esprit ----> parce que (dit-on ...), sous prétexte que.

Socrates accusatus est, quod juventutem corrumperet.
        Socrate fut accusé, parce que, disait-on, il corrompait la jeunesse.
Noctu ambulabat, quod somnum capere non posset.
        Il se promenait la nuit sous prétexte qu'il ne pouvait pas dormir.
Nil satis est, inquit, quia tanti quantum habeas sis.
        On n'a jamais assez, dit-il, <parce qu'on vaut autant qu'on possède> = parce qu'on est apprécié en fonction de ce qu'on possède.

  3 - La tournure non quod (non quo, non quin) + subj. ... sed quia (quod) + ind. signifie non que ... mais parce que.

Ingemescunt, non quod doleant, sed quia omne corpus intenditur.
        Ils poussent des gémissements, non point qu'ils souffrent, mais parce qu'ils tendent tout leur corps.
Taceo, non quod assentiar, sed quod cogor.
        Je me tais, non que j'approuve, mais parce que j'y suis contraint.
 Taceo, non quin dissentiam, sed quia tempus deficit.
        Je garde le silence, non que je ne diffère d'avis, mais parce que le temps me manque.
                   ------> La première cause à laquelle on pourrait penser est rejetée : d'où le subjonctif dans la première subordonnée.

Valuit ea legatio, non tam quia pacem volebant Samnites quam quia nondum parati erant ad bellum.
        La légation réussit, moins parce que les Samnites voulaient la paix que parce qu'ils n'étaient pas encore prêts pour la guerre.
        (Si la légation réussit, c'est qu'avant tout les Samnites, qui voulaient certes la paix, n'étaient pas encore prêts pour la guerre.)

                   ------> Les deux causes sont réelles : les Samnites voulaient la paix; mais la délégation a réussi avant tout parce qu'ils n'étaient pas prêts pour la guerre. D'où l'indicatif dans les deux subordonnées.

 
 Quoniam, quando  + indicatif ou subjonctif : puisque, du moment que 
 
Quoniam id cupis, maneo.
        Puisque tu le désires, je reste.

Quoniam nox est, discedite.
        Puisqu'il fait nuit, partez.

Turpi sponsione non tenetur populus Romanus, quando ejus injussu facta est.
        Le peuple romain n'est pas tenu de respecter le pacte honteux, puisque celui-ci a été conclu sans son ordre.

Quoniam civitati consulere non possent, Indutiomarus legatos ad Caesarem mittit, Caes. BG. 5.
        Puisqu'ils (les principaux de l'Etat) ne pouvaient pas prendre de mesures pour leur pays, Indutiomarus envoie des députés à César.

Elpinice negavit se passuram Miltiadis progeniem in vinclis publicis interire, quoniam prohibere posset, Nep. 5, 1.
        Elpinice dit qu'elle ne souffrirait pas de voir le fils de Miltiade mourir en prison, vu qu'elle pouvait l'empêcher.
                ------> Là également, c'est le subjonctif qui est employé quand le motif est présenté comme la pensée ou la parole de quelqu'un ou qu'il est conçu par l'esprit.
 
 

Voir le dictionnaire : quoniam  quando
 
 Cum + subjonctif : puisque, du moment que 
 
  Cum id cupias, maneo.
        Puisque tu le désires, je reste.
Quae cum ita sint, perge.
        Puisqu'il en est ainsi, continue.
Eum elige adjutorem, quem magis admireris cum videris quam cum audieris, Sen.
        Comme aide, choisis un homme que tu admires plus pour l'avoir vu (à l'oeuvre) que pour l'avoir entendu.

 
 Ut + esse à l'indicatif  : étant donné que, vu que  
 
Magnifice, ut erat copiosus, convivium apparavit :
        Etant donné qu'il avait une grande fortune, il fit préparer un festin avec magnificence.

 
                    Remarque :

                On peut exprimer la cause :
 
par une subordonnée relative :
Servus malus es qui (ut qui, quippe qui, utpote qui) advenam irrideas.
     Tu es un esclave méchant, toi qui te moques d'un étranger. (parce que tu te moques d'un étranger.)
ut qui rure et procul coetu hominum juventam egisset, Liv.
     puisqu'il avait passé sa jeunesse aux champs, et loin de la société des hommes.
Cicero utpote qui ceteris Romanis prudentior esset, mala ista praeviderat.
     Cicéron, lui qui était plus avisé que les autres Romains, avait prévu ces malheurs.
utpote qui in hoc consilium auctoritate numinum cogebatur.
     puisqu'il était amené à prendre cette décision sur ordre de la divinité. 
               ------> En ce cas, le verbe de la subordonnée relative est au subjonctif.
 
par un participe :
Persae victi ab incepto destiterunt.
        Vaincus, les Perses renoncèrent à leur entreprise.
 
par un ablatif absolu
Sibi desperabat, multis jam vulneribus acceptis.
        Il avait perdu tout espoir <de nombreuses blessures ayant été déjà reçues>
        Il avait perdu tout espoir parce qu'il avait déjà reçu de nombreuses blessures.


2 - La subordonnée de temps
 
 
        Conjonctions de subordination suivies de l'indicatif : 
 

 simul (ac) : aussitôt que 
 ubi : quand, lorsque 
 ut : quand, lorsque 
 ubi primum : dès que 
 quamdiu : aussi longtemps que 
 quoties : toutes les fois que 
 donec : aussi longtemps que, jusqu'à ce que 
 quoad : aussi longtemps que, jusqu'à ce que 
 postquam : après que, lorsque
 
Haec ubi (ut) dixit, abiit : 
        Quand il eut dit ces mots, il s'en alla.

Eo postquam pervenit, arma poposcit :
        Lorsqu'il fut arrivé, il réclama des armes.
               -------> Le  passé antérieur correspond au parfait.

Postquam e scaena sibilis explodebatur, confugit in Roscii domum, Cic. Rosc. Com. 11.
        (Le comédien), se voyant chassé de la scène par les sifflets, se réfugia dans la maison de Roscius.
               -------> le comédien avait l'habitude d'être sifflé, d'où l'imparfait.

Ubi primum illuxit, abiit :
        Dès qu'il fit jour, il s'en alla.

Donec eris felix, multos numerabis amicos.
        Tant que tu seras heureux, tu compteras beaucoup d'amis.
 
 Antequam (ante ... quam) et priusquam (prius ... quam) : avant que, avant de
         
             Ces conjonctions antequam, priusquam  sont suivies de l'indicatif : avant que, avant de; mais pour exprimer l'intention ou l'éventualité on emploie le subjonctif : avant que, sans attendre que.

Res ita se habebant antequam in Siciliam veni :
        Telle était la situation avant mon arrivée en Sicile.
        ---------> un fait réalisé : je suis venu en Sicile

Nec prius fugere destiterunt quam ad flumen Rhenum pervenerunt :
        Et ils ne s'arrêtèrent pas dans leur fuite avant d'être arrivés au Rhin.

Memini Catonem anno ante quam est mortuus mecum disserere :
        Je me souviens que Caton, un an avant sa mort, a discuté avec moi.

Antequam mortuus est eum vidi :
        Je l'ai vu avant le moment où il mourut.

Tempestas minatur antequam surgat, crepant aedificia antequam corruant, Sen. Ep. 17, 103.
        L'orage gronde avant d'éclater ; l'édifice craque avant de s'écrouler.

Antequam agatis, cogitate : 
        Avant d'agir, réfléchissez.

Antequam venias, litteras mittes.
        Avant de venir, tu enverras une lettre.

In castra sua rediit, antequam Annibal eum discessisse sentiret :
        Il retourna dans son camp avant qu'Hannibal ne se fût rendu compte de son départ.

Saepe magna indoles virtutis, priusquam rei publicae prodesse potuisset, extincta est, Cic. Phil. 5, 17, 47.
        Plus d'une fois un grand caractère de vertu a été perdu pour la république avant d'avoir pu lui être utile.

Litteras mittet antequam veniat.
        Il enverra une lettre avant de venir.

Antequam navale proelium committeret, auspicia habuit.
        Sans attendre d'engager une bataille navale, il prit les auspices.

 Ante quam aliquo loco consedero, non longas a me litteras exspectabis, Cic. Att. 5, 14.
         N'attends pas de moi de longues lettres avant que je me sois fixé quelque part.
 
        N'attends pas... avant le moment où je me serai fixé qq part. ---> c'est une certitude : je me fixerai qq part.

De Carthagine vereri non ante desinam, quam illam excisam esse cognovero, Cic. CM 18.
         Je ne cesserai de craindre Carthage que lorsque j'aurai appris qu'elle a été détruite. ---> c'est une certitude : je l'apprendrai.

Membris utimur prius quam didicimus, cujus ea causa utilitatis habeamus, Cic. Fin. 3, 20, 66.
         Nous nous servons de nos membres avant d'avoir appris pour quel usage nous les avons. ---> c'est une certitude : nous avons appris.

Crassus Licinius nec consul nec praetor ante fuerat, quam censor est factus, Liv. 27 :
        Crassus Licinius n'avait été ni consul ni préteur avant d'être nommé censeur. 

Duodequadragesimo ferme anno ex quo regnare coeperat Tarquinius, Liv. 1, 40 :
        Presque trente-sept ans après que Tarquin avait commencé à régner.
        (presque trente-sept ans depuis le moment où Tarquin avait commencé à régner). 
                 ------> à la place de postquam, on peut employer ex quo tempore ou ex quo : depuis que, à partir du moment où.  

 Dum 
 

Dum quaerit escam, margaritam repperit gallus.  ( dum + indicatif présent )
        Pendant qu'il cherchait sa nourriture, un coq trouva une perle.
        En cherchant sa nourriture, un coq trouva une perle.
Dum haec geruntur, Caesari nuntiatum est...
        Pendant que cela se passait, on annonça à César...
                 ------> Après dum signifiant pendant que on emploie très souvent le présent de l'indicatif Dum eris felix, multos numerabis amicos.
        Tant que tu seras chanceux, tu compteras beaucoup d'amis. Morati sunt dum rediit.
        Ils restèrent jusqu'au moment où il revint. Exspecta dum redeam.
Exspecta dum rediero.
        Attends que je revienne. (attends jusqu'à ce que je revienne.)

In ulva delitui, dum vela darent, Virg. En. 2, 135.
        Je me tins caché dans les roseaux en attendant qu'on mît à la voile.

Rectorem solitus apponere aetate parvis, donec adolescerent, Suet. Aug. 48.
       (Auguste) ne manquait pas de donner un tuteur aux rois enfants jusqu'à ce qu'ils eussent atteint l'âge de raison.

Nolite exspectare dum stantes vos fugiant, Liv. 7, 24.
       N'attendez pas qu'ils vous fuient si vous restez là.

               Remarque :
         Le subjonctif présent est parfois remplacé par l'indicatif présent :
Dum redeo, pasce capellas.
        Fais paître mes chevrettes jusqu'à ce que je revienne.
 
 
 Cum 
 

Cum Caesar in Galliam venit, factiones erant.
        Lorsque César vint en Gaule, il y avait deux factions.

Cum venies, laetabor.
        Quand tu viendras, je me réjouirai.

Cum tu flebas, ego ridebam.
        Quand (toutes les fois que) tu pleurais, moi, je riais.
                   ------> répétition

Cum intrabam, legebat.
        Juste au moment où j'entrais, il lisait.
                   ------> simultanéité

  • Cum + subjonctif imparfait ou plus-que-parfait : alors que, comme
  • Cum Athenae florerent, nimia libertas civitatem miscuit.
            Alors qu'Athènes était florissante, l'excès de liberté bouleversa la cité.

    Alexander, cum Clitum interfecisset, magnitudinem facinoris perspexit.
            Après avoir tué Clitus, Alexandre se rendit compte de l'importance de son crime.
                   ------> On emploie le subjonctif, seulement avec l'imparfait et le plus-que-parfait, pour souligner une étroite relation entre les deux actions, celle de la principale et celle de la subordonnée : relation de cause ou de conséquence. Athènes était florissante si bien que l'excès de liberté bouleversa la cité.
     

    3 - Le subjonctif de répétition
     

                D'ordinaire, dans une subordonnée temporelle, conditionnelle ou relative, la répétition est indiquée, à l'époque classique, par l'indicatif; mais tout particulièrement à l'époque impériale, elle est marquée aussi par le subjonctif dit "de répétition" :

    Ut quis praetorianorum militum amicorumve Caesaris occurreret, manus intentantes, maxime infensi (erant) Cn. Lentulo, Tac. An. 1.
            A mesure qu'ils venaient à rencontrer des prétoriens ou des amis de César, ils les menaçaient de la main et ils en voulaient tout particulièrement à Cn. Lentulus.

    Id ubi dixisset, hastam in fines eorum emittebat, Liv. 1.
            Quand il avait prononcé cela, il lançait son javelot sur le territoire ennemi.

    Ubi iter quopiam faceret et ad difficilem transitu saltum venisset, contemplatus (erat) ab omni parte loci naturam, Liv. 35.
            Lorsqu'il était en route et qu'il arrivait à un passage difficile à franchir, il observait de tous côtés la configuration du terrain.

    Cum cohortes ex acie procucurrissent, Numidae integri ab acie excludebant, Caes. BC. 2.
            Chaque fois que des cohortes s'élançaient en avant, les Numides, dans une forme intacte, les coupaient de leur ligne.

    Cum tempus posceret, laboriosus, patiens, Nep.
            Laborieux et infatigable, quand les circonstances l'exigeaient.

    Quoties super tali negotio consultaret, liberti unius conscientia utebatur, Tac. An. 6.
            Chaque fois que Tibère consultait un astrologue sur un pareil sujet, il prenait comme confident un seul affranchi.

    Si quis collegam appellasset, ab eo ad quem venerat ita discedebat ut paeniteret non prioris decreto stetisse, Liv. 3.
            Si quelqu'un avait fait appel auprès d'un membre du Collège, il quittait celui auprès duquel il était venu avec le regret de pas s'en être tenu au verdict du premier.

     

    4 - L'impératif
     
             1 - Impératif présent
     

     intra 
     intret 
     intremus 
     intrate 
     intrent
     entre 
     qu'il entre 
     entrons 
     entrez 
     qu'ils entrent
       es 
     sit 
     simus 
     este 
     sint
     sois 
     qu'il soit 
     soyons 
     soyez 
     qu'ils soient 
       i 
     eat 
     eamus 
     ite 
     eant
     va 
     qu'il aille 
     allons 
     allez 
     qu'ils aillent 
     
                L'ordre est exprimé par l'impératif à la deuxième personne et par le subjonctif présent pour les deux autres.
     
     Actif    ama 
     amate
       mone 
     monete
       lege 
     legite
       cape 
     capite
       audi 
     audite
     Passif    amare 
     amamini
       monere 
     monemini
       legere 
     legimini
       capere 
     capimini
       audire 
     audimini
     Déponent    imitare  
     imitamini
       verere 
     veremini
       sequere  
     sequimini
       patere  
     patimini
       largire  
     largimini
     
             Les impératifs ama, mone, lege, cape et audi sont en réalité dépourvus de désinence.
            A la troisième conjugaison, le radical se terminant par une consonne, on remarque le jeu des voyelles de liaison e/i.
            L'impératif passif est rarement employé.

    Si vestri nulla cura tangit, at vos veremini deos vestros, Liv. 3.
            <Si aucune inquiétude de vous ne vous touche...>
            Si vous n'avez aucune inquiétude à propos de votre sort, du moins respectez vos dieux.

    Miserere animi non digna ferentis, Virg. En. 2.
            Aie pitié d'un coeur accablé par un sort immérité.

    Imaginare amphitheatrum aliquod immensum, PLin. Ep. 5.
            Figure-toi une sorte d'immense amphithéâtre..

    Hic signo dato, "sequimini me," inquit, "manipulares mei qui fuistis, et vestro imperatori quam constituistis operam date, Caes. BC. 3.
            Aussitôt que le signal est donné: "Suivez-moi, dit-il, vous qui avez été autrefois mes compagnons, et servez votre général avec le zèle que vous lui avez promis.

    I, sequere Italiam ventis, pete regna per undas, Virg. En. 4.
            Va, rejoins l'Italie avec les vents; rejoins ton royaume au-delà des mers.

    Patres conscripti, consulite vobis, prospicite patriae, conservate vos, conjuges, liberos fortunasque vestras, populi Romani nomen salutemque defendite; mihi parcere ac de me cogitare desinite, Cic. Cat. 4, 3.
            Pères conscrits, pensez à vous-mêmes, songez à la patrie, sauvez vos personnes, vos femmes, vos enfants, vos biens; défendez le nom et l'existence du peuple romain; cessez de me ménager et de vous soucier de moi.

    Vos autem, Adherbal et Hiempsal, colite, observate talem hunc virum, imitamini virtutem et enitimini ne ego meliores liberos sumpsisse videar quam genuisse." Sall. J.
            Quant à vous, Adherbal et Hiempsal, respectez et honorez un homme comme lui; prenez modèle sur son mérite et faites ce qu'il faut pour qu'on ne puisse pas dire que mon fils adoptif vaut mieux que les fils de mon sang.

            Le subjonctif présent à la deuxième personne peut avoir la valeur d'un impératif surtout à l'époque archaïque. Il est parfois renforcé par la particule ut (uti).

    Istud facias ipse quod faciamus nobis suades, Plaut. As. 644.
            Fais donc toi-même ce que tu nous conseilles de faire.

    Taceas, me spectes, Plaut. As. 680.
            Garde le silence et regarde-moi.

    Isto bono utare (= utere), dum adsit, Cic.
            Profite de cet avantage (= de la jeunesse) tant qu'il est à ta disposition.
            Qu'on profite de cet avantage tant qu'on l'a!

    Cures ut sciam, Cic.
            Fais-moi savoir.

    Appi, primum ignosce patrio dolori; deinde sinas hic coram virgine nutricem percontari quid hoc rei sit, Liv. 3.
            Appius, pardonne avant tout à la douleur d'un père; permets ensuite qu'ici, devant la jeune fille, je demande à sa nourrice ce qu'il en est.

            Au lieu du simple impératif, on emploie surtout dans la langue familière: cura ut, fac, fac ut, velim + subjonctif

    Cura ut Romae sis, Cic. Att. 1.
            Tâche d'être à Rome.

    Fac ut valetudinem cures, Cic. Fam. 14.
            <fais en sorte de prendre soin de ta santé>
            Fais bien attention à ta santé.

    Fac sciam.
            Fais-moi savoir.

    Domi adsitis facite, Ter. Eun. 506.
            Tâchez d'être chez vous.

    Eum mihi velim mittas, Cic. Att. 8.
            Je voudrais que tu me l'envoies.

        Comme en français, le futur simple à la deuxième personne peut avoir la valeur d'un impératif.

    Si quid acciderit novi, facies ut sciam, Cic. Fam. 14, 8.
            Tu me feras savoir s'il est arrivé quelque chose de nouveau (= fais-moi savoir...)

    Valebis meaque negotia videbis meque dis juvantibus ante brumam exspectabis, Cic. Fam. 7, 20.
            Porte-toi bien, aie soin de mes affaires et, avec l'aide des dieux, attends-toi à me revoir avant l'hiver.

    Quod si rogabit quid super scriptis novis maturus aevi dijudicem, nescire dices, Aus. Ep. 21.
            Que s’'il te demande ce que, mûri par l’'âge, je pense de ses nouveaux écrits, réponds que tu l’'ignores.

              2 - Impératif futur

                        Voix active
     

     amato 
     amato  
     amatote 
     amanto
     aime 
     qu'il aime 
     aimez 
     qu'ils aiment
       esto 
     esto 
     estote 
     sunto
     sois 
     qu'il soit 
     soyez 
     qu'ils soient
       ito 
     ito 
     itote 
     eunto
     va 
     qu'il aille 
     allez 
     qu'ils aillent
     
            On forme l'impératif futur en ajoutant au radical du présent -to/-tote pour la deuxième personne singulier/pluriel, et -to/-nto pour la troisième personne singulier/pluriel.
     
    Deuxième personne 
     amato  deleto  legito  capito  audito  ferto
     amatote  deletote  legitote  capitote  auditote  fertote
     
    Troisième personne 
     amato  deleto  legito  capito  audito  ferto
     amanto  delento  legunto  capunto  audiunto  ferunto
     
            Les voyelles de liaison de l'indicatif présent i/u/ se retrouvent à l'impératif futur.
     

                        Voix passive et déponente

            Désinences :
                -tor (2 ème et 3 ème pers. du sing.)
                -ntor (3 ème pers. du plur.)
            Cet impératif est rare et se rencontre uniquement à l'époque archaïque et chez les poètes.

    Contemplator, cum se nux induet in florem, Virg. G. 1, 187.
            Observe l'amandier, lorsqu'il se couvrira de fleurs.
     
     
                L'impératif futur en -to/-tote exprime un ordre portant sur l'avenir. On le trouve dans des phrases où l'on indique que l'ordre est à exécuter plus tard.

    Cras petito, dabitur; nunc abi, Plaut.
            Demain viens le réclamer, on te le donnera; pour le moment, va-t-en.

    Phyllida mitte mihi; meus est natalis, Iolla, cum faciam vitula pro frugibus, ipse venito, Virg. B. 3.
            Iollas, envoie-moi Phyllis; c'est mon anniversaire; toi, quand je sacrifierai une génisse pour mes moissons, viens toi-même.

    Dic quibus in terris inscripti nomina regum nascantur flores, et Phyllida solus habeto, Virg. B. 3.
            Dis dans quelle contrée naissent des fleurs sur lesquelles sont écrits des noms de rois; et Phyllis est à toi seul.

    Cum valetudine consulueris, tum consulito navigationi, Cic. Fam. 16, 4, 3.
            Quand tu auras veillé à ta santé, pense alors à la navigation.

    Si rem nullam habebis, quod in buccam venerit, scribito, Cic. Att. 1.
            Même si tu n'as aucun sujet, écris-moi ce qui te sera passé par la tête.

                On trouve l'impératif futur avec la valeur d'un présent de vérité générale comme dans les textes de loi, les préceptes et les testaments.

    Regio imperio duo sunto, iique consules appellantur, Tab.
            Que deux personnages aient le pouvoir royal et qu'ils soient appelés consuls.

    Ollis (= illis) salus populi suprema lex esto, Tab.
            Que le salut du peuple soit leur toute première loi.

    Is juris civilis custos esto, Tab.
            Qu'il (= le préteur) soit le gardien du droit civil.

    Borea flante, ne arato, semen ne jacito, Plin. H. N. 18.
            Quand le vent du nord souffle, ne fais pas de labour ni de semailles.

    Poemata dulcia sunto !
            Que les poèmes soient agréables !

    Ejus decreta rata sunto ! Cic. Leg. 3, 12
           Que ses décrets fassent loi ! (en parl. du sénat)

    Ignoscito saepe alteri, nunquam tibi, P. Sirius.
           Pardonne souvent à autrui, jamais à toi-même.

                Les impératifs futurs
    esto, sois
    scito, sache
    putato, pense
    (sic) habeto, tiens pour certain, mets-toi bien dans l'idée.
    memento, souviens-toi,
                                            sont couramment employés à la place de l'impératif présent.
     

     esto : - 1 - sois ou qu'il soit. - 2 - avec valeur concessive : 
     soit, j'y consens, je l'admets, je l'accorde, passe encore...
     
    Jam nunc memento non defuturam mihi constantiam, si ita fides duxerit, secundum matrem tuam pronuntiandi, Plin. Ep. 5.
            Dès maintenant souviens-toi que j'aurai le courage, si la loyauté l'exige, de prononcer en faveur de ta mère.

    De palla memento, amabo, Plaut. Asin.
            N'oublie pas le manteau, s'il te plaît.

    Filiolo me auctum scito, Cic. Att. 1.
            Sache que ma famille s'est augmentée d'un garçon.

    Chez Plaute et ailleurs, en latin archaïque on trouve un impératif avec suffixe -mino  :
    - opperimino, Plaut. Truc. 188
    - progredimino, id. Pseud. 859
    - arbitramino, id. Epid. 695
    - praefamino, Cato, RR. 141, 2.
    - famino Paul. Fest. 62, 10, Th..
    - antestamino (si in ius uocat, ni it, antestamino, igitur em capito), in the XII Tables, fruimino (is eum agrum habeto niue fruimino), CIL. 1, 199, profitemino in Lex Iulia Municipalis.

    i intro, amabo, vise illam, atque operimino, Plaut. Truc. 196 :
     entre vite, je t'en prie; va la voir et attends-moi là.

             3 - La défense
     

     noli facere ou ne feceris  ne fais pas
     ne faciat  qu'il ne fasse pas
     ne faciamus  ne faisons pas
     nolite facere ou ne feceritis  ne faites pas
     ne faciant  qu'ils ne fassent pas
     
             A la deuxième personne, on emploie noli/nolite suivi de l'infinitif ou bien ne suivi du subjonctif parfait.
            Aux autres personnes, on trouve régulièrement ne suivi du subjonctif présent.

    Noli impudens esse, Cic. Fam. 12, 30, 1.
            <Veuille ne pas avoir honte>
            N'aie pas honte.

    Noli isto modo agere cum Verre, noli ejus facta ad antiquae religionis rationem exquirere, Cic. Verr. 2, 4.
            Ne va pas plaider ainsi avec Verrès, ne va pas scruter ses actes avec les anciens scrupules romains.

    Nolite cogere socios atque exteras nationes uti... Cic. Verr.
            N&rsquo;allez pas forcer les alliés et les nations étrangères à...

    Ne vos quidem, judices, mortem timueritis, Cic. Tusc. 1, 98.
            Vous non plus, juges, ne redoutez pas la mort.

    Quod dubitas ne feceris.
            Ne fais pas ce dont tu doutes.

                A la place de ne, on peut trouver d'autres négations.

    Ne quid (ne quidquam) dixeris ou nihil dixeris.
            Ne dis rien.

    Ne unquam dixeris ou nunquam dixeris.
            Ne dis jamais.

    Ne usquam dixeris ou nusquam dixeris.
            Ne dis nulle part.

    Ne ullus dicat ou nemo dicat...
            Que personne ne dise...

    Praetor, adversario meo da istum patronum, deinde mihi neminem dederis, Cic.
            Préteur, donne cet avocat à mon adversaire, et à moi, ne me donne personne.

    Nec mihi illud dixeris: "Haec enim ipsa mihi sunt voluptati".
            Et ne va pas me dire : "C'est pour moi un plaisir."

                Dans les propositions coordonnées, on trouve régulièrement ne... neve (neu)... et noli... neque.

    Ne legeris neve scripseris.
            Ne lis pas et n'écris pas.

    Noli legere neque scribere.
            Ne lis pas et n'écris pas.

    Hominem mortuum, inquit lex in XII Tabulis, in urbe ne sepelito, neve urito, Cic. Leg. 2, 23.
            N'ensevelissez pas un mort, dit la loi des Douze Tables, ni ne le brûlez dans la ville.

                Cave avec le présent du subjonctif peut remplacer ne.

    Cave dicas.
            Prends garde de dire.
            Ne dis pas.

    Cave ignoscas, Cic. Lig. 14.
            Ne pardonne pas.

    Cave neges, Plaut.
            Ne va pas nier.

    Quos viceris, amicos tibi esse cave credas, Curt.
            Ceux que tu auras vaincus, garde-toi de croire qu'ils sont tes amis.

    Quod si virtuti vestrae fortuna inviderit, cavete inulti animam amittatis, Sall. Cat. 58.
            Si enfin la fortune ne répond pas à votre courage, veillez à ne pas mourir sans vengeance.

            L'impératif présent avec ne est employé par les écrivains de l'époque archaïque et par les poètes; ce tour est étranger à la prose classique.
            A la troisième personne de l'impératif futur, on rencontre ne.

    Ne time, Plaut. Curc. 520.
            N'aie pas peur.

    Ne fle, Plaut.
            Ne pleure pas.

    Nimium ne crede colori, Virg. B. 2, 17.
            Ne te fie pas trop à la couleur.

    Equo ne credite, Virg. En. 2, 48.
            Ne vous fiez pas à ce cheval.

    Tuque dubiis ne defice rebus, Virg.
            Et toi, ne m'abandonne pas dans mon incertitude.

    Ulterius ne tende odiis, Virg. En. 12, 938.
            Ne va pas trop loin dans ta haine.

    Borea flante, ne arato, semen ne jacito, Plin. H. N. 18, 334.
            Quand le vent du nord souffle, ne fais pas de labour ni de semailles.

                Le subjonctif présent avec ne et le parfait avec cave se rencontrent chez les écrivains de l'époque archaïque.
                Le subjonctif présent avec ne est couramment employé par les poètes.

    Ne expectetis, dum hac domum redeam via, Plaut.
            N'attendez pas que je revienne chez moi par cette rue.

    Ne metuas, Mart.
            Ne crains pas.

    Cave quicquam, nisi quod rogabo te, mihi responderis, Plaut.
            Prends garde de ne répondre qu'à ce que je te demande.

    Tu istos minutos cave deos flocci feceris, Plaut. Cas.
            Toi, ne fais aucun cas de ces dieux mineurs.

                Cave ne, vide ne, fac ne sont employés quelquefois pour traduire la défense.

    Fac ne quid aliud cures, Cic. Fam. 16, 11.
            Ne te soucie de rien d'autre.

    Cave ne cadas, Plaut. Most.
            Prends garde de tomber.

    Vide ne te ulla res deprimat, Hor.
             Garde que rien ne te fasse déchoir.
     
                 Au lieu de noli, les poètes emploient d'autres tournures.

    Parce pias scelerare manus, Virg. En. 3, 42.
            Evite de souiller tes mains pieuses.

    Cetera mitte loqui, Hor. Epod. 13, 7.
            Ne parle pas du reste.

    Fuge quaerere, Hor. Od. 1, 9, 13.
            Garde-toi de chercher.