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 Chapitre 28 
 Correction des exercices de grammaire 
 
 
Accueil triomphal fait à Cicéron à son retour d'exil
(57 av. J.C.)
 
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 Pr. Nonas Sextilis Dyrrachio sum profectus... Brundisium veni Nonis Sextilibus. Ibi mihi Tulliola mea fuit praesto natali suo ipso die qui casu idem natalis erat et Brundisinae coloniae et tuae vicinae salutis [...] Ante diem sextum Idus Sextiles cognovi, quom Brundisii essem, litteris Quinti, mirifico studio omnium aetatum atque ordinum, incredibili concursu Italiae legem comitiis centuriatis esse perlatam.  
 
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 C'est la veille des nones d'août que j'ai quitté Dyrrachium... J'arrivai à Brindes le jour des nones d'août (le 5). Là je trouvai ma petite Tullia le jour même anniversaire de sa naissance, qui par hasard était également la fête de fondation de la colonie de Brindes et celle du temple de Salus, ta voisine. [...] Le sixième jour avant les ides d'août (le 8), alors que j'étais à Brindes, j'appris par une lettre de mon frère Quintus, que la loi avait été votée par les comices centuriates au milieu d'un merveilleux empressement des électeurs de tout âge et de tous les ordres, d'une affluence incroyable des Italiens. 
 
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 Inde a Brundisinis honestissime ornatus iter ita feci ut undique ad me cum gratulatione legati convenerint. Ad Urbem ita veni ut nemo ullius ordinis homo nomenclatori notus fuerit qui mihi obviam non venerit, praeter eos inimicos quibus id ipsum, se inimicos esse, non liceret aut dissimulare aut negare. Cum venissem ad portam Capenam, gradus templorum ab infima plebe completi erant. A qua plausu maximo cum esset mihi gratulatio significata, similis et frequentia et plausus me usque ad Capitolium celebravit in foroque et in ipso Capitolio miranda multitudo fuit. 
 
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 Alors après avoir reçu des habitants de Brindes les plus grands honneurs, je me mis en route et c'est ainsi que de tous côtés vinrent vers moi des députés chargés de me féliciter.  J'arrivai à Rome, et il n'y eut pas un homme connu de mon nomenclator, à quelque ordre qu'il appartînt, qui ne vînt à ma rencontre, sauf ces ennemis auxquels il n'était pas possible de dissimuler ou de nier qu'ils étaient mes ennemis. Arrivé à la porte Capène, je trouvai les degrés des temples couverts d'une foule de petites gens. Et tandis qu'elle me manifestait sa joie par les applaudissements les plus vifs, même affluence et mêmes applaudissements m'honorèrent jusqu'au Capitole; sur le forum et au Capitole même, il y eut  une foule merveilleuse. 
 
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 Postridie in senatu qui fuit dies Nonarum Septembr. senatui gratias egimus. 
Cicéron, Ad Atticum, 4, 1
 
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 Le lendemain, au Sénat - c'était le jour des nones de septembre (le 5) - j'ai exprimé ma gratitude aux sénateurs. 
 
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Lettre d'exil.
 
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 TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE S. D. 
   Accepi ab Aristocrito tris epistulas, quas ego lacrimis prope delevi. Conficior enim maerore, mea Terentia; nec meae me miseriae magis excruciant, quam tuae vestraeque. Ego autem hoc miserior sum quam tu, quae es miserrima, quod ipsa calamitas communis est utriusque nostrum, sed culpa mea propria est. Meum fuit officium, vel legatione vitare periculum, vel diligentia et copiis resistere, vel cadere fortiter. Hoc miserius, turpius, indignius nobis nihil fuit. Quare cum dolore conficior, tum etiam pudore. Pudet enim me uxori meae optimae, suavissimis liberis, virtutem et diligentiam non praestitisse. nam mihi ante oculos dies noctesque versatur squalor vester et maeror et infirmitas valetudinis tuae; spes autem salutis pertenuis ostenditur. Inimici sunt multi, invidi paene omnes. Ejicere nos magnum fuit, excludere facile est. Sed tamen quamdiu vos eritis in spe, non deficiam, ne omnia mea culpa cecidisse videantur [...] 
 
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 Tullius salue sa chère Térentia. 
   Aristocrite m'a remis trois lettres, dont mes larmes ont presque effacé l'écriture; je suis en effet dans une profonde désolation, ma chère Térentia, et mon tourment vient tout autant de tes malheurs et de ceux de nos enfants que des miens. Mais ce qui me rend plus malheureux encore que toi, c'est que cette infortune, il est vrai, pèse sur nous deux, mais la responsabilité en retombe entièrement sur moi seul. J'aurais dû, pour faire mon devoir, éviter le danger en acceptant une lieutenance, ou tenir tête à l'orage en usant activement de toutes mes ressources, ou succomber en homme de coeur. Mais ce que j'ai fait, c'est ce qu'il y avait de plus désatreux, de moins honorable, de plus indigne de moi. Aussi, la confusion non moins que la douleur me jette dans un abattement complet. Je suis honteux de n'avoir pas su trouver du courage et de l'énergie pour servir les intérêts d'une si excellente épouse et de si charmants enfants. Nuit et jour, j'ai devant les yeux votre misère, votre affliction et la faiblesse de ta santé. D'autre part, je n'aperçois que fort peu d'espoir de salut. J'ai beaucoup d'ennemis et presque tout le monde est mal disposé pour moi. Il était difficile de me chasser de Rome, mais il est facile d'empêcher mon retour. Cependant, tant que vous garderez quelque espoir, je ne me laisserai pas aller au découragement, de peur que tous vos efforts ne semblent avoir échoué par ma faute. [...] 
 
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 Faciam quae praecipis [...] Sum Dyrrhachi hoc tempore, ut quam celerrime, quid agatur, audiam, et sum tuto; civitas enim haec semper a me defensa est. Cum inimici nostri venire dicentur, tum in Epirum ibo. Scribis te, si velim, ad me venturam : ego vero, cum sciam magnam partem istius oneris abs te sustineri, te istic esse volo. Si perficitis quod agitis, me ad vos venire oportet. Sin autem... sed nihil opus est reliqua scribere. [...] Cura ut valeas et ita tibi persuadeas mihi te carius nihil esse nec umquam fuisse. 
Cicéron, Fam. 14, 3
 
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 Je suivrai tes indications. Je suis actuellement à Dyrracchium afin de savoir au plus tôt ce qui se passe; j'y suis en sûreté, car j'ai toujours défendu les intérêts de cette cité. Quand je serai prévenu de l'arrivée de mes ennemis, je me rendrai en Epire. Tu me dis dans ta lettre que, si je le désire, tu es disposée à venir me rejoindre, mais comme je sais que ton rôle est important dans cette affaire, je préfère que tu restes là où tu es. Si vous réussissez dans votre entreprise, ce sera à moi de vous rejoindre. Si au contraire..., mais il est inutile d'achever. [...] Prends soin de ta santé et persuade-toi bien que je n'ai et que je n'ai jamais eu rien de plus cher au monde que toi. 
(Petitmangin, 1941)
 
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  L'armée romaine et Philippe.
 
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  Pellinaeum, ubi Philippus Megalopolitanus cum quingentis peditibus et equitibus quadraginta in praesidio erat, circumsidunt et, priusquam oppugnarent, mittunt ad Philippum qui monerent, ne vim ultimam experiri vellet. quibus ille satis ferociter respondit vel Romanis vel Thessalis se crediturum fuisse, in Philippi se potestatem commissurum non esse. Postquam apparuit vi agendum, quia videbatur et Limnaeum eodem tempore oppugnari posse, regem ad Limnaeum ire placuit, Baebius restitit ad Pellinaeum oppugnandum. 
Tite-Live, 36, 13 
 
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 On investit Pellinée où Philippe de Mégalopolis était en garnison avec cinq cents hommes d'infanterie et quarante chevaux; avant de donner l'assaut, on envoie auprès de Philippe des gens pour l’avertir de ne pas vouloir en venir aux dernières extrémités. Il leur répondit assez rudement qu’il se serait fié aux Romains ou aux Thessaliens, mais qu’il ne se livrerait pas au pouvoir de Philippe." Après qu’on eut bien vu qu'il fallait employer la force et parce qu’il parut possible d'attaquer en même temps Limnée, on décida que le roi marcherait sur Limnée; Baebius resta pour assiéger Pellinée.
 
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Les alliés accordent une trève à Philippe.
 
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 Litus ad Thronium conloquio destinatur. Eo mature conventum est. Ibi Philippus primum et Quinctium et omnes qui aderant rogare ne spem pacis turbare vellent, postremo petere tempus quo legatos mittere Romam ad senatum posset : aut iis condicionibus se pacem impetraturum aut quascumque senatus dedisset leges pacis accepturum. Id ceteris haudquaquam placebat : nec enim aliud quam moram et dilationem ad colligendas vires quaeri; Quinctius verum id futurum fuisse dicere si aestas et tempus rerum gerendarum esset: nunc hieme instante nihil amitti dato spatio ad legatos mittendos; nam neque sine auctoritate senatus ratum quicquam eorum fore quae cum rege ipsi pepigissent, et explorari dum bello necessariam quietem ipsa hiems daret senatus auctoritatem posse. In hanc sententiam et ceteri sociorum principes concesserunt; indutiisque datis in duos menses et ipsos mittere singulos legatos ad senatum edocendum ne fraude regis caperetur placuit. 
Tite-Live, 32 
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 La côte près de Thronium est désignée pour les pourparlers. On s'y réunit de bonne heure. Là Philippe pria d'abord Quinctius et tous ceux qui l'accompagnaient de ne pas chercher à décevoir les espérances de paix, puis il demanda un délai afin de pouvoir envoyer des ambassadeurs au sénat à Rome. "Ou bien, disait-il, il obtiendrait la paix aux conditions qu'il avait offertes, ou il accepterait celles que lui dicterait le sénat, quelles qu'elles fussent." Cette proposition était loin de plaire à l'assemblée : Philippe ne cherchait qu'à gagner du temps pour rassembler ses forces. Quinctius dit que cette supposition serait juste si l'on était dans la saison favorable aux opérations militaires : en réalité, l'hiver approchant, on ne perdait rien en lui accordant le temps d'envoyer des ambassadeurs (à Rome) ; car aucune des propositions qu’on avait établies avec le roi ne serait ratifiée sans l'approbation du sénat, et l’on pouvait profiter du repos forcé de l'hiver pour sonder les intentions des sénateurs. Tous les chefs des alliés se rangèrent également à cet avis ; on accorda une trêve de deux mois, et on décida que chaque participant enverrait des ambassadeurs pour mettre en garde le sénat de ne pas se laisser abuser par la fourberie de Philippe.
 
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