Trois sources sacrées en Inde. (Lucien, Bacchus) voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 66; éditions Gallimard. [4] ἐπεὶ δὲ πλησίον ἐγένοντο καὶ εἶδον ἀλλήλους, οἱ μὲν Ἰνδοὶ προτάξαντες τοὺς ἐλέφαντας ἐπῆγον τὴν φάλαγγα, ὁ Διόνυσος δὲ τὸ μέσον μὲν αὐτὸς εἶχε, τοῦ κέρως δὲ αὐτῷ τοῦ δεξιοῦ μὲν ὁ Σιληνός, τοῦ εὐωνύμου δὲ ὁ Πὰν ἡγοῦντο· λοχαγοὶ δὲ καὶ ταξίαρχοι οἱ Σάτυροι ἐγκαθειστήκεσαν· καὶ τὸ μὲν σύνθημα ἦν ἅπασι τὸ εὐοῖ. εὐθὺς δὲ τὰ τύμπανα ἐπαταγεῖτο καὶ τὰ κύμϐαλα τὸ πολεμικὸν ἐσήμαινε καὶ τῶν Σατύρων τις λαϐὼν τὸ κέρας ἐπηύλει τὸ ὄρθιον καὶ ὁ τοῦ Σιληνοῦ ὄνος ἐνυάλιόν τι ὠγκήσατο καὶ αἱ Μαινάδες σὺν ὀλολυγῇ ἐνεπήδησαν αὐτοῖς δράκοντας ὑπεζωσμέναι κἀκ τῶν θύρσων ἄκρων ἀπογυμνοῦσαι τὸν σίδηρον. οἱ Ἰνδοὶ δὲ καὶ οἱ ἐλέφαντες αὐτῶν αὐτίκα ἐγκλίναντες σὺν οὐδενὶ κόσμῳ ἔφευγον οὐδ´ ἐντὸς βέλους γενέσθαι ὑπομείναντες, καὶ τέλος κατὰ κράτος ἑαλώκεσαν καὶ αἰχμάλωτοι ἀπήγοντο ὑπὸ τῶν τέως καταγελωμένων, ἔργῳ μαθόντες ὡς οὐκ ἐχρῆν ἀπὸ τῆς πρώτης ἀκοῆς καταφρονεῖν ξένων στρατοπέδων. προτάσσω : ranger en avant, placer au premier rang. οἱ προτεταγμένοι, Xén. Hell. 2, 4, 15 : les combattants du premier rang. πρόταγμα, ατος (τὸ) : rang devant un autre, rang de devant. ἐπάγω (imparf. ἐπῆγον, f. ἐπάξω, aor. 2 ἐπήγαγον; passif futur ἐπαχθήσομαι, aor. ἐπήχθην) : amener, pousser contre. ἐπακτός, ός, όν : amené, amené du dehors, introduit, importé (eau, blé, etc.) [4] Quand les deux partis se sont rapprochés et mis en présence, les Indiens placent les éléphants sur leur front de bandière (sur la ligne des étendards, en tête), et les appuient de la phalange. Bacchus, de son côté, se place au centre de ses troupes, tandis que Silène commande l'aile droite et Pan l'aile gauche. Les Satyres remplissent les fonctions de lochages et de taxiarques. Le cri de guerre général est : "Évohé !" Tout à coup le tambour résonne, les cymbales font entendre un bruit guerrier. Un des Satyres, prenant une corne, sonne le nome orthien. L'âne de Silène se met à braire d'un ton martial. Les Ménades, ceintes de serpents, bondissent en hurlant, et mettent à nu le fer de leurs thyrses. Les Indiens et leurs éléphants ploient bientôt et prennent la fuite en désordre, sans oser s'avancer à la portée du trait. Enfin, ils sont complètement vaincus et emmenés prisonniers par ceux mêmes dont ils se moquaient tout à l'heure, apprenant par cette issue qu'il ne faut jamais mépriser, sur le bruit de la renommée, des troupes que l'on ne connaît pas. [6] οὗτοι μὲν οὖν—ἐλεύθερον γὰρ ἀκοή—ποιούντων ὅ τι καὶ φίλον. Ἐγὼ δέ, ἐπειδήπερ ἔτι ἐν Ἰνδοῖς ἐσμέν, ἐθέλω καὶ ἄλλο ὑμῖν διηγήσασθαί τι τῶν ἐκεῖθεν, οὐκ ἀπροσδιόνυσον οὐδ´ αὐτό, οὐδ´ ὧν ποιοῦμεν ἀλλότριον. ἐν Ἰνδοῖς τοῖς Μαχλαίοις, οἳ τὰ λαιὰ τοῦ Ἰνδοῦ ποταμοῦ, εἰ κατὰ ῥοῦν αὐτοῦ βλέποις, ἐπινεμόμενοι μέχρι πρὸς τὸν Ὠκεανὸν καθήκουσι, παρὰ τούτοις ἄλσος ἐστὶν ἐν περιφράκτῳ, οὐ πάνυ μεγάλῳ χωρίῳ, συνηρεφεῖ δέ· κιττὸς γὰρ πολὺς καὶ ἄμπελοι σύσκιον αὐτὸ ἀκριϐῶς ποιοῦσιν. ἐνταῦθα πηγαί εἰσι τρεῖς καλλίστου καὶ διειδεστάτου ὕδατος, ἡ μὲν Σατύρων, ἡ δὲ Πανός, ἡ δὲ Σιληνοῦ. καὶ εἰσέρχονται εἰς αὐτὸ οἱ Ἰνδοὶ ἅπαξ τοῦ ἔτους ἑορτάζοντες τῷ θεῷ, καὶ πίνουσι τῶν πηγῶν, οὐχ ἁπασῶν ἅπαντες, ἀλλὰ καθ´ ἡλικίαν, τὰ μὲν μειράκια τῆς τῶν Σατύρων, οἱ ἄνδρες δὲ τῆς Πανικῆς, τῆς δὲ τοῦ Σιληνοῦ οἱ κατ´ ἐμέ. ἀκριϐῶς : tout à fait. ἐλεύθερος, α, ον : libre, d’où : libre, indépendant, p. opp. à δοῦλος. ἄλσος, εος-ους (τὸ) : bois, particul. bois sacré. ἄμπελος, ου (ἡ) : plant de vigne, vigne. ἄφνω, adv. : soudain, tout à coup. ἄφωνος, ος, ον : sans voix, aphone. βεϐαπτισμένος, η, ον : ivre. ἀνδροκτασία, ας, ion. ἀνδροκτασίη, ης (ἡ) : massacre d’hommes, carnage. . [6] Ils en feront, du reste, tout ce qui leur plaira. L'audition est libre. Mais, puisque nous sommes dans les Indes, je veux encore vous raconter une des merveilles du pays. Elle n'est pas étrangère à Bacchus et rentre parfaitement dans notre sujet. Chez les Indiens Machlées, qui occupent la rive gauche du fleuve Indus, si vous considérez la direction de son cours, et qui descendent jusqu'à l'Océan, il y a un bois sacré dans un enclos. Son étendue n'est pas considérable, mais il est touffu, le lierre et la vigne y forment un épais ombrage. Dans ce bois sont trois sources d'une eau fort belle et fort limpide, l'une consacrée aux Satyres, l'autre à Pan, la troisième à Silène. Tous les ans, les Indiens se rendent dans ce bois, afin d'y célébrer la fête de Bacchus, et ils boivent à ces fontaines, non pas indistinctement, mais chacun suivant son âge, les jeunes gens à la fontaine des Satyres, les hommes faits à celle de Pan, et les vieillards de mon âge à celle de Silène. [7] Ἃ μὲν οὖν πάσχουσιν οἱ παῖδες ἐπειδὰν πίωσιν, ἢ οἷα οἱ ἄνδρες τολμῶσι κατεχόμενοι τῷ Πανί, μακρὸν ἂν εἴη λέγειν· ἃ δ´ οἱ γέροντες ποιοῦσιν, ὅταν μεθυσθῶσιν τοῦ ὕδατος, οὐκ ἀλλότριον εἰπεῖν· ἐπειδὰν πίῃ ὁ γέρων καὶ κατάσχῃ αὐτὸν ὁ Σιληνός, αὐτίκα ἐπὶ πολὺ ἄφωνός ἐστι καὶ καρηϐαροῦντι καὶ βεϐαπτισμένῳ ἔοικεν, εἶτα ἄφνω φωνή τε λαμπρὰ καὶ φθέγμα τορὸν καὶ πνεῦμα λιγυρὸν ἐγγίγνεται αὐτῷ καὶ λαλίστατος ἐξ ἀφωνοτάτου ἐστίν, οὐδ´ ἂν ἐπιστομίσας παύσειας αὐτὸν μὴ οὐχὶ συνεχῆ λαλεῖν καὶ ῥήσεις μακρὰς συνείρειν. συνετὰ μέντοι πάντα καὶ κόσμια καὶ κατὰ τὸν Ὁμήρου ἐκεῖνον ῥήτορα· νιφάδεσσι γὰρ ἐοικότα χειμερίῃσι διεξέρχονται, οὐδ´ ἀποχρήσει σοι κύκνοις κατὰ τὴν ἡλικίαν εἰκάσαι αὐτούς, ἀλλὰ τεττιγῶδές τι πυκνὸν καὶ ἐπίτροχον συνάπτουσιν ἄχρι βαθείας ἑσπέρας. τοὐντεῦθεν δὲ ἤδη ἀφεθείσης αὐτοῖς τῆς μέθης σιωπῶσι καὶ πρὸς τὸ ἀρχαῖον ἀνατρέχουσι. τὸ μέντοι παραδοξότατον οὐδέπω εἶπον· ἢν γὰρ ἀτελῆ ὁ γέρων μεταξὺ καταλίπῃ ὃν διεξῄει τὸν λόγον, δύντος ἡλίου κωλυθεὶς ἐπὶ πέρας αὐτὸν ἐπεξελθεῖν, ἐς νέωτα πιὼν αὖθις ἐκεῖνα συνάπτει ἃ πέρυσι λέγοντα ἡ μέθη αὐτὸν κατέλιπεν. ἄφνω, adv. : soudain, tout à coup. ἄφωνος, ος, ον : sans voix, aphone. βεϐαπτισμένος, η, ον : ivre. ἐγγίγνομαι ou ἐγγίνομαι(fut. ἐγγενήσομαι, aor. ἐνεγενόμην) : naître dans, redevenir. impers. ἐγγίγνεται : se produire, d’où être possible, avec l’inf. λάλος, ος, ον : babillard, bavard. λαλίστατος, λαλίστερος,.. [7] Ce qui arrive aux enfants, après qu'ils ont bu à leur source, ou quelle est l'audace des hommes qui ont puisé à celle de Pan, serait chose trop longue à vous dire. Mais il n'est pas inutile de vous raconter ce que font les vieillards, quand ils se sont enivrés à leur fontaine. À peine un vieillard a-t-il bu, qu'il est tout à coup pénétré de l'esprit de Silène, aussitôt, il devient aphone; on dirait qu'il a mal à la tête et qu'il est ivre; puis soudain il recouvre la parole. Sa voix devient pleine et sonore, son accent mélodieux. De muet qu'il était il devient très bavard. En vain vous essayeriez de lui fermer la bouche pour l'empêcher de parler et mettre un terme à ses longs discours. Cependant tout ce qu'il dit est rempli de sens et d'agrément. Comme l'orateur d'Homère, ses paroles sont aussi pressées que les flocons de neige qui tombent en hiver. Il ne conviendrait pas de le comparer aux cygnes, à cause de son âge, mais son éloquence ressemble plutôt aux chants rapides et précipités de la cigale, qui se prolongent jusqu'à une heure avancée du soir. À ce moment, l'ivresse se dissipe, le vieillard se tait, et il rentre dans son premier état. Je ne vous ai pourtant pas dit encore ce qu'il y a de plus merveilleux : c'est que, si le vieillard, forcé par le coucher du soleil d'interrompre son discours, le laisse inachevé, l'année suivante, en buvant à la même source, il le reprend à l'endroit même où l'ivresse qui l'inspirait l'avait abandonné. ******************************************
L'aigle et ses petits
voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 72; éditions Gallimard. Οἱ ἀετοὶ τρέφουσι τοὺς νεοτούς, ἕως ἂν δυνατοὶ γένωνται πέτεσθαι. τότε δ'ἐκ τῆς νεοττιᾶς αὐτοὺς ἐκϐάλλουσι καὶ ἐκ τοῦ τόπου τοῦ περὶ αὐτὴν ἀπελαύνουσιν. Ἐπέχει γὰρ ἕν ζεῦγος ἀετῶν πολὺν τόπον, διόπερ οὐκ ἐᾷ πλησίον αὐτῶν ἄλλους (ἀετούς) αὐλισθῆναι. Ἐκϐάλλειν δὲ δοκεῖ ὁ ἀετὸς τοὺς νεοττοὺς διὰ φτόνον, φύσει γάρ ἐστι φθονερὸς καὶ ὀξύπεινος. Φθονεῖ οὖν τοῖς νεοττοῖς ἁδρυμένοις, ὅτι φαγεῖν ἀγαθοὶ γίγνονται, καὶ σπᾷ τοῖς ὄνυξι καὶ ἐκϐάλλει καὶ κόπτει αὐτούς. Οἱ δὲ νεοττοὶ ἐκϐαλλόμενοι βοῶσι καὶ ἐνίοτε ὑπολαμϐάνει αὐτοὺς ἡ φήνη. Οἱ ἀετοὶ οὐκ ἐῶσι πλησίον αὐτῶν ἄλλους αὐλισθῆναι, φθονοῦσι δὲ τοῖς νεοττοῖς καὶ σπῶσιν αὐτοὺς τοῖς ὄνυξιν ἐκ τῆς νεοττιᾶς, καὶ ὁ νεοττὸς ἐκϐαλλόμενος βοᾷ καὶ ἐνίοτε ὑπολαμϐάνει αὐτὸν ἡ φήνη. Ὁ ἀετὸς λέγεται φθονεῖν τοῖς νεοττοῖς καὶ σπᾶν αὐτοὺς τοῖς ὄνυξιν ἐκ τῆς νεοττιᾶς. τρέφω (fut. θρέψω, aor. ἔθρεψα, parf. τέτροφα ; passif fut. τραφήσομαι, aor. 1 ἐτρέφθην, aor. 2 ἐτράφην, parf. τέθραμμαι) : litt. épaissir, d’où : rendre compact; rendre gras, engraisser, nourrir. νεοσσός, att. νεοττός, οῦ (ὁ) : petit d'un oiseau, oisillon. ἀετός, ου (ὁ) : aigle (épq. αἰετός) proverbe ἀετός ἐν νεφέλαις, AR. Eq. 1010 : aigle dans les nuages, c. à d. chose inabordable. ἀπελαύνω (fut. ἀπελάσω, att. ἀπελῶ ; aor. ἀπήλασα, parf. ἀπελήλακα ; passif aor. ἀπηλάθην, parf. ἀπελήλαμαι) : pousser hors de, chasser. βοάω-βοῶ (imparf. ἐϐόων, futur βοήσομαι, postér. βοήσω, aor. ἐϐόησα, parf. réc. βεϐόηκα ; passif aor. ἐϐοήθην, parf. βεϐόημαι) : crier. αὐλίζομαι (imparf. ηὐλιζόμην, futur. inus., aor. ηὐλισάμην et ηὐλίσθην, parf. ηὔλισμαι) : vivre en plein air. imparf. ion. αὐλιζόμην; futur récent αὐλισθήσομαι.. Les aigles nourrissent leurs petits jusqu'à ce qu'ils soient capables de voler; alors ils les expulsent du nid et les chassent du territoire environnant. Un seul couple d'aigles occupe en effet un vaste domaine; c'est pourquoi ils ne laissent pas d'autres aigles nicher près d'eux. Il semble bien que l'aigle expulse ses petits par jalousie, car il est naturellement jaloux et vorace. Par là-même il jalouse ses petits quand ils preennent de l'appétit parce qu'ils deviennent bons mangeurs; il les tire avec ses serres et les chasse à coups de bec (les chasse et les frappe); et les petits, chassés du nid, poussent des cris et parfois une orfraie les recueille. ******************************************
Récit d'une escarmouche entre Grecs et Barbares voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 80; éditions Gallimard. Έξαπίνης οἱ μὲν αὐτῶν ἐτόξευον καὶ ἱππεῖς καὶ πεζοί, οἱ δ᾽ ἐσφενδόνων καὶ ἐτίτρωσκον. οἱ δὲ ὀπισθοφύλακες τῶν Ἑλλήνων ἔπασχον μὲν κακῶς, ἀντεποίουν δ᾽ οὐδέν· οἵ τε γὰρ Κρῆτες βραχύτερα τῶν Περσῶν ἐτόξευον καὶ ἅμα ψιλοὶ ὄντες εἴσω τῶν ὅπλων κατεκέκλειντο, οἱ δὲ ἀκοντισταὶ βραχύτερα ἠκόντιζον ἢ ὡς ἐξικνεῖσθαι τῶν σφενδονητῶν. ἐκ τούτου Ξενοφῶντι ἐδόκει διωκτέον εἶναι· καὶ ἐδίωκον τῶν ὁπλιτῶν καὶ τῶν πελταστῶν οἳ ἔτυχον σὺν αὐτῷ ὀπισθοφυλακοῦντες· διώκοντες δὲ οὐδένα κατελάμϐανον τῶν πολεμίων. ... ἔνθα δὴ πάλιν ἀθυμία ἦν. καὶ Χειρίσοφος καὶ οἱ πρεσϐύτατοι τῶν στρατηγῶν Ξενοφῶντα ᾐτιῶντο ὅτι ἐδίωκεν ἀπὸ τῆς φάλαγγος καὶ αὐτός τε ἐκινδύνευε καὶ τοὺς πολεμίους οὐδὲν μᾶλλον ἐδύνατο βλάπτειν. Xénophon, An. 3, 3, 7 ἐξαπίνης adv. : subitement, soudain. dorien ἐξαπίνας. τοξεύω (fut. τοξεύσω, aor. ἐτόξευσα, parf. τετόξευκα) : tirer de l’arc, lancer des flèches. πεζός, ή, όν : pédestre, c. à d. qui va à pied. πεζός στρατός : l'infanterie. εἶναι ὑπὸ τὸν πεζὸν στρατόν, Hdt. 9, 96 : être sous la protection de l’armée de terre. ἀντιποιέω-ῶ : faire à son tour ou en retour, riposter eeficacement. βλάπτω (imparf. ἔϐλαπτον, fut. βλάψω, aor. ἔϐλαψα, parf. βέϐλαφα; passif fut. βλαϐήσομαι; aor. 1 ἐϐλάφθην, aor. 2 ἐϐλάϐην; parf. βέϐλαμμαι) : léser, endommager. βλάπτειν ἵππους, Il. 23, 571 : blesser des chevaux. Soudain les uns se mirent à tirer à l'arc, les autres à la fronde et ils firent des blessés. L'arrière-garde grecque était mise à mal et ne pouvait riposter. Car les Crétois envoyaient leurs flèches moins loin que les Perses et les soldats armés de javelines envotaient leurs lances à une distance insuffisante pour atteindre les frondeurs. C'est pourquoi il sembla à Xénophon qu'il fallait donner l'assaut. Les hoplites donc chargèrent mais, dans leur charge, ils ne rejoignaient pas l'ennemi. Car les Grecs n'avaient pas de cavalerie et leurs fantassins ne pouvaient pas attraper les fantassins ennemis qui fuyaient. Alors on tomba en plein découragement. Et Chirisophe et les plus âgés des généraux blâmaient Xénophon parce qu'il avait donné la charge, en s'éloignant de la phalange, qu'il s'était personnellement exposé au danger et qu'il ne pouvait nuire en quoi que ce soit à l'ennemi. ******************************************
Textes d'études : comparatifs et superlatifs voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 100; éditions Gallimard. La beauté radieuse d'une jeune fille. ---- Sappho. γάλακτος λευκοτέρα,
ὓδατος ἀπαλωτέρα, πηκτίδων ἐμμελεστέρα, ἵππου γαυροτέρα, ῥόδων ἁϐροτέρα, ἱματίου ἑανοῦ μαλακωτέρα, χρυσοῦ τιμιωτέρα γάλακτος λευκοτέρα : plus blanche que le lait. ἁπαλός, ή, όν : tendre, délicat; mou, efféminé. adv. ἁπαλὸν γελᾶν, Od. 14, 465 ; Hh. Merc. 281, etc. : rire d’un rire aimable. compar. ἁπαλώτερος, Xén. An. 1, 5, 2 ; Plat. Pol. 270 e; superl. ἁπαλώτατος, ἱμάτιον, ου (τὸ) : pièce de vêtement, pardessus, manteau. ἑανός, ή, όν : qui habille bien, d’où beau, brillant, en parl. de vêtements ou d’objets d’habillement. μαλακός, ή, όν : mou; moelleux; doux, agréable. μαλακὸς θάνατος, Od. 18, 202 : mort douce. μαλακὸς ὕπνος, Il. 10, 2 : sommeil qui détend. μαλακὰ φρονεῖν, Pd. N. 4, 95 : avoir des sentiments bienveillants. plus blanche que le lait plus douce que de l'eau plus mélodieuse que les lyres (harpes) plus fière qu'un cheval plus gracieuse que les roses plus moelleuse qu'un vêtement plus précieuse que l'or. ******************************************
Eloge de Cyrus voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 100; éditions Gallimard. Κῦρος μὲν οὖν οὕτως ἐτελεύτησεν, ἀνὴρ ὢν Περσῶν τῶν μετὰ Κῦρον τὸν ἀρχαῖον γενομένων βασιλικώτατός τε καὶ ἄρχειν ἀξιώτατος, ὡς παρὰ πάντων ὁμολογεῖται τῶν Κύρου δοκούντων ἐν πείρᾳ γενέσθαι. πρῶτον μὲν γὰρ ἔτι παῖς ὤν, ὅτ’ ἐπαιδεύετο καὶ σὺν τῷ ἀδελφῷ καὶ σὺν τοῖς ἄλλοις παισί, πάντων πάντα κράτιστος ἐνομίζετο. πάντες γὰρ οἱ τῶν ἀρίστων Περσῶν παῖδες ἐπὶ ταῖς βασιλέως θύραις παιδεύονται· ἔνθα πολλὴν μὲν σωφροσύνην καταμάθοι ἄν τις, αἰσχρὸν δ’ οὐδὲν οὔτ’ ἀκοῦσαι οὔτ’ ἰδεῖν ἔστι. θεῶνται δ’ οἱ παῖδες καὶ τιμωμένους ὑπὸ βασιλέως καὶ ἀκούουσι, καὶ ἄλλους ἀτιμαζομένους· ὥστε εὐθὺς παῖδες ὄντες μανθάνουσιν ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι. ἔνθα Κῦρος αἰδημονέστατος μὲν πρῶτον τῶν ἡλικιωτῶν ἐδόκει εἶναι, τοῖς τε πρεσϐυτέροις καὶ τῶν ἑαυτοῦ ὑποδεεστέρων μᾶλλον πείθεσθαι, ἔπειτα δὲ φιλιππότατος καὶ τοῖς ἵπποις ἄριστα χρῆσθαι· ἔκρινον δ’ αὐτὸν καὶ τῶν εἰς τὸν πόλεμον ἔργων, τοξικῆς τε καὶ ἀκοντίσεως, φιλομαθέστατον εἶναι καὶ μελετηρότατον. ἐπεὶ δὲ τῇ ἡλικίᾳ ἔπρεπε, καὶ φιλοθηρότατος ἦν καὶ πρὸς τὰ θηρία μέντοι φιλοκινδυνότατος. Xénophon, An. 1, 9, 1-6. Κῦρος μὲν οὖν οὕτως ἐτελεύτησεν : telle fut donc la mort de Cyrus. αἰδήμων, ων, ον, gén. ονος : discret, réservé. compar. αἰδήμονέστερος; superl. αἰδήμονέστατος, Xén. An. 1, 9, 5 (αἰδέομαι). αἰδέομαι-οῦμαι (futur αἰδέσομαι, aor. ᾐδεσάμην ou ᾐδέσθην, parf. ᾔδεσμαι) : éprouver un sentiment de honte, de pudeur, de respect; avoir de la pudeur; avoir honte, craindre de. φιλόθηρος, ος, ον : qui aime la chasse. superl. φιλόθηρότατος. φιλοκίνδυνος, ος, ον : qui aime le danger, hardi, téméraire. superl. φιλοκινδυνότατος. μέντοι : pourtant πρέπω (d’ord. seul. prés. et imparf., rar. fut. πρέψω et aor. ἔπρεψα, parf. inus.): se faire remarquer, se distinguer. πρέπει : il sied, il convient. ἐπεὶ δὲ τῇ ἡλικίᾳ ἔπρεπε : comme il convenait à son âge. ἐπεὶ δὲ τῇ ἡλικίᾳ ἔπρεπε, καὶ φιλοθηρότατος ἦν καὶ πρὸς τὰ θηρία μέντοι φιλοκινδυνότατος : quand son âge l'y autorisa, il aima aussi la chasse avec passion et, en face des bêtes sauvages, il était à coup sûr, le plus prompt à s'exposer au danger. Ainsi finit Cyrus. Tous ceux qui passent pour l'avoir intimement connu s'accordent à dire que c'est le Perse, depuis l'ancien Cyrus, qui s'est montré le plus digne de l'empire, et qui possédait le plus les vertus d'un grand roi. Dès les premiers temps de sa vie, élevé avec son frère et d'autres enfants, il passait pour l'emporter en tout genre sur ses compagnons ; car tous les fils des Perses de première distinction reçoivent leur éducation aux portes du palais du roi. Ils y prennent d'excellentes leçons de sagesse et n'y peuvent voir ni entendre rien de malhonnête. Ils observent ou on leur dit que les uns sont distingués par le roi les autres disgraciés et privés de leurs emplois, en sorte que dès leur enfance ils apprennent à commander et à obéir. Cyrus était regardé alors comme celui des enfants de son âge qui montrait le plus de disposition à s'instruire. Ceux d'une naissance moins distinguée n'obéissaient pas avec tant d'exactitude aux vieillards. Il témoigna ensuite le plus d'ardeur pour l'équitation, et passa pour mener le mieux un cheval. On juge qu'il s'adonnait et s'appliquait plus qu'aucun autre aux exercices d'un guerrier, à lancer des flèches et des javelots. Lorsque son âge le lui permit, il aima la chasse avec passion, et personne ne fut plus avide des dangers qu'on y court. ******************************************
Textes d'étude : les propositions subordonnées compléments d'objet voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 104; éditions Gallimard. La mort du cygne οἳ κύκνοι ἐπειδὰν αἴσθωνται ὅτι δεῖ αὐτοὺς ἀποθανεῖν, ᾄδοντες καὶ ἐν τῷ πρόσθεν χρόνῳ, τότε δὴ πλεῖστα καὶ κάλλιστα ᾄδουσι, γεγηθότες ὅτι μέλλουσι παρὰ τὸν θεὸν ἀπιέναι οὗπέρ εἰσι θεράποντες. Οἱ δ᾽ ἄνθρωποι διὰ τὸ αὑτῶν δέος τοῦ θανάτου καὶ τῶν κύκνων καταψεύδονται, καί φασιν αὐτοὺς θρηνοῦντας τὸν θάνατον ὑπὸ λύπης ἐξᾴδειν, καὶ οὐ λογίζονται ὅτι οὐδὲν ὄρνεον ᾄδει ὅταν πεινῇ ἢ ῥιγῷ ἤ τινα ἄλλην λύπην λυπῆται, οὐδὲ αὐτὴ ἥ τε ἀηδὼν καὶ χελιδὼν καὶ ὁ ἔποψ, ἃ δή φασι διὰ λύπην θρηνοῦντα ᾄδειν. Ἀλλ᾽ οὔτε ταῦτά μοι φαίνεται λυπούμενα ᾄδειν οὔτε οἱ κύκνοι, ἀλλ᾽ ἅτε οἶμαι τοῦ Ἀπόλλωνος ὄντες, μαντικοί τέ εἰσι καὶ προειδότες τὰ ἐν Ἅιδου ἀγαθὰ ᾄδουσι καὶ τέρπονται ἐκείνην τὴν ἡμέραν διαφερόντως ἢ ἐν τῷ ἔμπροσθεν χρόνῳ. Platon, Phédon, 35 passim voir hors site : le chant du cygne. κύκνος, ου (ὁ) : cygne. αἰσθάνομαι (imparf. ᾐσθανόμην, futur αἰσθήσομαι, aor. 2 ᾐσθόμην, parf. ᾔσθημαι) : percevoir par les sens, s'apercevoir, comprendre. διαφερόντως, adv. : différemment, autrement; à un degré différent; avant tout, surtout, particulièrement. διαφερόντως ἤ : autrement que, différemment de. Quand les cygnes comprennent qu'il leur faut mourir, eux qui même auparavant chantaient, chantent ce jour-là plus souvent et plus fortement, heureux à l'idée qu'ils sont sur le point de partir rejoindre le dieu dont ils sont les servants. Mais les hommes calomnient les cygnes et prétendent qu'ils chantent sous l'effet du chagrin; et ils ne réfléchissent pas qu'aucun oiseau ne chante quand il éprouve quelque chagrin. Mais non, les cygnes sont devins, prévoyant le bonheur de l'au-delà, ils chantent et se réjouissent ce jour-là plus que dans le passé. ******************************************
Socrate et l'ivrogne voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 107; éditions Gallimard. Ἔτυπτέ τις τὸν Σωφρονίσκου Σωκράτην εἰς αὐτὸ τὸ πρόσωπον ἐμπεσὼν ἀφειδῶς· ὁ δὲ οὐκ ἀντῆρεν, ἀλλὰ παρεῖχε τῷ παροινοῦντι τῆς ὀργῆς ἐμφορεῖσθαι, ὥστε ἐξοιδεῖν ἤδη καὶ ὕπουλον αὐτῷ τὸ πρόσωπον ὑπὸ τῶν πληγῶν εἶναι. Ὡς δ´ οὖν ἐπαύσατο τύπτων, ἄλλο μὲν οὐδὲν ὁ Σωκράτης ποιῆσαι, ἐπιγράψαι δὲ τῷ μετώπῳ λέγεται, ὥσπερ ἀνδριάντι τὸν δημιουργόν, ὁ δεῖνα ἐποίει· καὶ τοσοῦτον ἀμύνασθαι. Ταῦτα σχεδὸν εἰς ταὐτὸν τοῖς ἡμετέροις φέροντα πολλοῦ ἄξιον εἶναι μιμήσασθαι τοὺς τηλικούτους φημί. Τουτὶ μὲν γὰρ τὸ τοῦ Σωκράτους ἀδελφὸν ἐκείνῳ τῷ παραγγέλματι, ὅτι τῷ τύπτοντι κατὰ τῆς σιαγόνος καὶ τὴν ἑτέραν παρέχειν προσῆκε, τοσούτου δεῖν ἀπαμύνασθαι, τὸ δὲ τοῦ Περικλέους ἢ τὸ Εὐκλείδου τῷ τοὺς διώκοντας ὑπομένειν καὶ πρᾴως αὐτῶν τῆς ὀργῆς ἀνέχεσθαι, καὶ τῷ τοῖς ἐχθροῖς εὔχεσθαι τὰ ἀγαθά, ἀλλὰ μὴ ἐπαρᾶσθαι. Saint Basile de Césarée, Discours aux jeunes, 7. τύπτω aor. 1 ἔτυψα, aor. 2 ἔτυπον ; passif aor. 2 ἐτύπην ; parf. τέτυμμαι ; et parallèlement du th. τυπτε- : futur τυπτήσω, aor. ἐτύπτησα, parf. τετύπτηκα ; passif futur τυπτήσομαι, parf. τετύπτημαι) : frapper de près, par opp. à βάλλω, frapper de loin; frapper, battre. ἀνταίρω (futur ἀνταρῶ, aor. ἀντῆρα, d’où inf. ἀντᾶραι) : lever contre. ἀνταίρειν χεῖράς τινι, Anth. 7, 139 : lever les mains contre qqn. ἀφειδῶς adv. : sans ménagement; sans compter, sans réserve; sans se ménager, avec zèle; sans merci, sans pitié. παρέχω (futur παρέξω, aor. 2 παρέσχον, parf. παρέσχηκα) : fournir, procurer, permettre. ἐμφορέω-ῶ : porter dans ou sur; au passif être porté dans ou sur. moyen. (aor. ἐνεφορήθην, rar. ἐνεφορησάμην) : porter en soi sans mesure, c. à d. se remplir de ἐμφορεῖσθαι τιμωρίας, Plut. M. 551 a : se rassasier de vengeance. τῆς ὀργῆς ἐμφορεῖσθαι : assouvir sa vengeance. δεῖνα (ὁ, ἡ, τὸ) décl. ou indécl. toujours précédé de l’article : un tel, une telle ( ici un ivrogne) τοσοῦτον : tellement, à ce point. ὅσον δυνατὸς ἦν ὠφελεῖν, τοσοῦτον κακὸς ἦν, Lys. 188, 1 : autant il était puissant pour rendre service, autant il était méchant. ἀμύνω (futur ἀμυνῶ, aor. ἤμυνα, parf. inus.) : écarter, d’où punir. τοσοῦτον ἀμύνασθαι : s'être vengé à ce point seulement (pas davantage). διώκω (futur διώξω ou διώξομαι, aor ἐδίωξα, parf. δεδίωχα ; passif aor. ἐδιώχθην, parf. δεδίωγμαι) : poursuivre. ἐπαράομαι-ῶμαι (aor. ἐπηρασάμην, parf. ἐπήραμαι) : faire des imprécations. Un homme frappait violemment et à plusieurs reprises sur le visage, Socrate, fils de Sophronisque. Celui-ci, loin de faire résistance, laissa ce furieux assouvir sa colère, jusqu'à ce qu'il sortît de ses mains le visage enflé et meurtri de coups. Quand l'homme eut cessé de frapper, Socrate se contenta d'écrire sur son front, un tel m'a traité de la sorte, ainsi qu'un sculpteur qui met son nom sur sa statue. Comme ces actes de patience s'accordent avec nos maximes, il est bon d'imiter ceux qui nous en donnent l'exemple. L'action de Socrate a beaucoup de rapport avec le précepte qui, loin de nous permettre de nous venger lorsqu'on nous frappe à la joue, nous ordonne de présenter l'autre. L'action de Périclès et celle d'Euclide sont dans les principes de l'Evangile, où il nous est ordonné de supporter ceux qui nous persécutent, de souffrir avec douceur leur colère, de souhaiter du bien à nos ennemis, de ne jamais faire (contre eux) d'imprécation. ******************************************
L'artisan invalide se défend devant le tribunal. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 107; éditions Gallimard. [24,4] Περὶ μὲν οὖν τούτων τοσαῦτά μοι εἰρήσθω; ὑπὲρ ὧν δέ μοι προσήκει λέγειν, ὡς ἂν οἷόν τε διὰ βραχυτάτων ἐρῶ. φησὶ γὰρ ὁ κατήγορος οὐ δικαίως με λαμϐάνειν τὸ παρὰ τῆς πόλεως ἀργύριον; καὶ γὰρ τῷ σώματι δύνασθαι καὶ οὐκ εἶναι τῶν ἀδυνάτων, καὶ τέχνην ἐπίστασθαι τοιαύτην ὥστε καὶ ἄνευ τοῦ διδομένου τούτου ζῆν. [24,5] καὶ τεκμηρίοις χρῆται τῆς μὲν τοῦ σώματος ῥώμης, ὅτι ἐπὶ τοὺς ἵππους ἀναϐαίνω, τῆς δ᾽ ἐν τῇ τέχνῃ εὐπορίας, ὅτι δύναμαι συνεῖναι δυναμένοις ἀνθρώποις ἀναλίσκειν. τὴν μὲν οὖν ἐκ τῆς τέχνης εὐπορίαν καὶ τὸν ἄλλον τὸν ἐμὸν βίον, οἷος τυγχάνει, πάντας ὑμᾶς οἴομαι γιγνώσκειν; ὅμως δὲ κἀγὼ διὰ βραχέων ἐρῶ. [24,6] ἐμοὶ γὰρ ὁ μὲν πατὴρ κατέλιπεν οὐδέν, τὴν δὲ μητέρα τελευτήσασαν πέπαυμαι τρέφων τρίτον ἔτος τουτί, παῖδες δέ μοι οὔπω εἰσὶν οἵ με θεραπεύσουσι. τέχνην δὲ κέκτημαι βραχέα δυναμένην ὠφελεῖν, ἣν αὐτὸς μὲν ἤδη χαλεπῶς ἐργάζομαι, τὸν διαδεξόμενον δ᾽ αὐτὴν οὔπω δύναμαι κτήσασθαι. πρόσοδος δέ μοι οὐκ ἔστιν ἄλλη πλὴν ταύτης, ἣν ἐὰν ἀφέλησθέ με, κινδυνεύσαιμ᾽ ἂν ὑπὸ τῇ δυσχερεστάτῃ γενέσθαι τύχῃ. [24,7] μὴ τοίνυν, ἐπειδή γε ἔστιν, ὦ βουλή, σῶσαί με δικαίως, ἀπολέσητε ἀδίκως; μηδὲ ἃ νεωτέρῳ καὶ μᾶλλον ἐρρωμένῳ ὄντι ἔδοτε, πρεσϐύτερον καὶ ἀσθενέστερον γιγνόμενον ἀφέλησθε; μηδὲ πρότερον καὶ περὶ τοὺς οὐδὲν ἔχοντας κακὸν ἐλεημονέστατοι δοκοῦντες εἶναι νυνὶ διὰ τοῦτον τοὺς καὶ τοῖς ἐχθροῖς ἐλεινοὺς ὄντας ἀγρίως ἀποδέξησθε; μηδ᾽ ἐμὲ τολμήσαντες ἀδικῆσαι καὶ τοὺς ἄλλους τοὺς ὁμοίως ἐμοὶ διακειμένους ἀθυμῆσαι ποιήσητε. [24,13] Τοσοῦτον δὲ διενήνοχεν ἀναισχυντίᾳ τῶν ἁπάντων ἀνθρώπων, ὥστε ὑμᾶς πειρᾶται πείθειν, τοσούτους ὄντας εἷς ὤν, ὡς οὔκ εἰμι τῶν ἀδυνάτων ἐγώ; καίτοι εἰ τοῦτο πείσει τινὰς ὑμῶν, ὦ βουλή, τί με κωλύει κληροῦσθαι τῶν ἐννέα ἀρχόντων, καὶ ὑμᾶς ἐμοῦ μὲν ἀφελέσθαι τὸν ὀϐολὸν ὡς ὑγιαίνοντος, τούτῳ δὲ ψηφίσασθαι πάντας ὡς ἀναπήρῳ; οὐ γὰρ δήπου τὸν αὐτὸν ὑμεῖς μὲν ὡς δυνάμενον ἀφαιρήσεσθε τὸ διδόμενον, οἱ δὲ <θεσμοθέται> ὡς ἀδύνατον ὄντα κληροῦσθαι κωλύσουσιν. [24,14] ἀλλὰ γὰρ οὔτε ὑμεῖς τούτῳ τὴν αὐτὴν ἔχετε γνώμην, οὔθ᾽ οὗτος <ὑμῖν> εὖ ποιῶν. ὁ μὲν γὰρ ὥσπερ ἐπικλήρου τῆς συμφορᾶς οὔσης ἀμφισϐητήσων ἥκει καὶ πειρᾶται πείθειν ὑμᾶς ὡς οὔκ εἰμι τοιοῦτος οἷον ὑμεῖς ὁρᾶτε πάντες; ὑμεῖς δὲ (ὃ τῶν εὖ φρονούντων ἔργον ἐστί) μᾶλλον πιστεύετε τοῖς ὑμετέροις αὐτῶν ὀφθαλμοῖς ἢ τοῖς τούτου λόγοις. [24,15] Λέγει δ᾽ ὡς ὑϐριστής εἰμι καὶ βίαιος καὶ λίαν ἀσελγῶς διακείμενος, ὥσπερ εἰ φοϐερῶς ὀνομάσειε, μέλλων ἀληθῆ λέγειν, ἀλλ᾽ οὔκ, ἐὰν πάνυ πραόνως {μηδὲ ψεύδηται}, ταῦτα ποιήσων. ἐγὼ δ᾽ ὑμᾶς, ὦ βουλή, σαφῶς οἶμαι δεῖν διαγιγνώσκειν οἷς τ᾽ ἐγχωρεῖ τῶν ἀνθρώπων ὑϐρισταῖς εἶναι καὶ οἷς οὐ προσήκει. [24,16] οὐ γὰρ <τοὺς> πενομένους καὶ λίαν ἀπόρως διακειμένους ὑϐρίζειν εἰκός, ἀλλὰ τοὺς πολλῷ πλείω τῶν ἀναγκαίων κεκτημένους; οὐδὲ τοὺς ἀδυνάτους τοῖς σώμασιν ὄντας, ἀλλὰ τοὺς μάλιστα πιστεύοντας ταῖς αὑτῶν ῥώμαις; οὐδὲ τοὺς ἤδη προϐεϐηκότας τῇ ἡλικίᾳ, ἀλλὰ τοὺς ἔτι νέους καὶ νέαις ταῖς διανοίαις χρωμένους. [24,18] καὶ τοῖς μὲν ἰσχυροῖς ἐγχωρεῖ μηδὲν αὐτοῖς πάσχουσιν, οὓς ἂν βουληθῶσιν, ὑϐρίζειν, τοῖς δὲ ἀσθενέσιν οὐκ ἔστιν οὔτε ὑϐριζο μένοις ἀμύνεσθαι τοὺς ὑπάρξαντας οὔτε ὑϐρίζειν βουλομένοις περιγίγνεσθαι τῶν ἀδικουμένων. ὥστε μοι δοκεῖ ὁ κατήγορος εἰπεῖν περὶ τῆς ἐμῆς ὕϐρεως οὐ σπουδάζων, ἀλλὰ παίζων, οὐδ᾽ ὑμᾶς πεῖσαι βουλόμενος ὥς εἰμι τοιοῦτος, ἀλλ᾽ ἐμὲ κωμῳδεῖν βουλόμενος, ὥσπερ τι καλὸν ποιῶν. Lysias, pour l'invalide (passim) ἀργύριον, ου (τὸ) : pièce d’argent; argent monnayé; pension. ἀργύριον μὲν οὐκ ἔχω ἀλλ’ ἢ μικρόν τι, Xén. An. 7, 7, 53 : quant à de l’argent, je n’ai qu’une petite somme. τὸ παρὰ τῆς πόλεως ἀργύριον : allocation que je reçois de la cité. ἀδύνατος, ος, ον : impuissant, faible. ἀδύνατος σώματι, Lys. 197, 26 : invalide. οἱ ἀδύνατοι, Eschn. 14, 40 : les invalides, c. à d. les citoyens que des blessures ou des infirmités naturelles rendaient impropres à soutenir leur vie. οἷς τε ... τῶν ἀνθρώπων ... καὶ οἷς : les gens à qui ... et ceux à qui. [24,4] Mais en voilà assez là-dessus. J'aborde mon sujet, et je vais le traiter aussi brièvement que possible. Au dire de l'accusateur, je n'ai pas droit à l'allocation que je reçois de la cité, parce que je ne suis pas infirme et que je ne rentre pas dans la catégorie des invalides, parce que j'exerce d'autre part une profession qui me permettrait de vivre sans le secours qu'on me donne. [24,5] D'après lui, la preuve que je suis bien valide, c'est que je monte à cheval; la preuve que je vis largement de mon métier, c'est que je puis fréquenter des gens qui peuvent faire des dépenses. En ce qui concerne les profits de mon métier et mes autres ressources, vous savez tous, je pense, ce qui en est. Je vais cependant vous en dire quelques mots. [24,6] Mon père, en mourant, ne m'a rien laissé, et quant à ma mère, il n'y a que deux ans, à sa mort, qu'elle a cessé d'être à ma charge; des enfants pour me soigner, je n'en ai pas encore. J'ai un métier, mais qui ne me rapporte pas gros; j'ai déjà de la peine à l'exercer à moi seul et je n'ai pas encore pu me payer un esclave pour m'y remplacer. Je n'ai pas d'autres ressources que cette pension, et si vous me l'enleviez, je risquerais de tomber dans la pire misère. [24,7] N'allez donc pas, citoyens du Conseil, quand vous pouvez justement me sauver, me perdre injustement. Ce que vous me donniez quand j'étais plus jeune et plus fort, ne me l'enlevez pas à présent que je suis plus vieux et plus faible. Vous avez eu jusqu'ici la réputation d'être très compatissants, même à l'égard des gens qui n'ont pas d'infirmité : n'allez pas maintenant, sur la foi de cet individu, traiter durement des malheureux qui inspirent de la pitié même à leurs ennemis ; si vous avez la cruauté de me faire tort, prenez garde de décourager tous ceux qui sont dans ma situation. [24,13] Il est le plus impudent des hommes quand il essaye à lui seul de vous persuader, tous tant que vous êtes, que je ne fais pas partie des invalides. S'il le persuade à certains d'entre vous, qu'est-ce qui empêche que je prenne part au tirage au sort pour la désignation des archontes, et que vous m'enleviez mon obole, comme valide, pour l'attribuer par un vote unanime à mon adversaire comme invalide ? Car, à coup sûr, le même homme que vous aurez déclaré valide et à qui vous aurez enlevé son subside, les thesmothètes n'iront pas, comme invalide, l'écarter du tirage au sort. [24,14] Mais non, vous n'avez pas cette pensée, ni lui non plus, au fond, et il fait bien. Il vient me contester mon malheur comme s'il s'agissait d'une fille épicière, et il prétend vous persuader que je ne suis pas tel que vous me voyez tous; mais, vous, comme il convient à des gens sensés, croyez-en plutôt vos yeux que ses discours. [24,15] Il prétend aussi que je suis insolent, brutal et fort grossier, comme s'il ne pouvait dire la vérité qu'en employant de grands mots, et qu'un langage modéré n'y suffit pas. Il vous importe, je crois, de bien distinguer les hommes qui peuvent se permettre d'être arrogants, et ceux qui ne le peuvent pas. [24,16] L'insolence n'est pas de mise chez les pauvres diables, les miséreux, mais chez les riches, qui ont beaucoup plus que le nécessaire ; ni chez les gens qui ont un corps débile, mais chez ceux qui peuvent le plus se fier leurs forces ; ni chez les hommes déjà avancés en âge, mais chez ceux qui sont encore jeunes et qui ont les sentiments de la jeunesse. [24,18] Il est permis aussi à l'homme robuste d'insulter impunément qui il lui plaît : le faible, lui, est également incapable, quand on l'insulte, de repousser l'agresseur, et, s'il lui prend fantaisie d'insulter les autres, d'avoir le dessus. Aussi, n'est-ce pas sérieusement, j'imagine, que l'accusateur parle de mon insolence : il veut plaisanter; il ne prétend pas vous convaincre, mais faire rire à mes dépens, comme s'il faisait là quelque chose de très malin. ******************************************
La médecine psychosomatique ne date pas d'aujourd'hui ! voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 109; éditions Gallimard. Ζάλμοξις λέγει ὅτι ὥσπερ ὀφθαλμοὺς ἄνευ κεφαλῆς οὐ δεῖ ἐπιχειρεῖν ἰᾶσθαι οὐδὲ κεφαλὴν ἄνευ σώματος, οὕτως οὐδὲ σῶμα ἄνευ ψυχῆς, ἀλλὰ τοῦτο καὶ αἴτιον εἴη τοῦ διαφεύγειν τοὺς παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ἰατροὺς τὰ πολλὰ νοσήματα, ὅτι τοῦ ὅλου ἀμελοῖεν οὗ δέοι τὴν ἐπιμέλειαν ποιεῖσθαι, οὗ μὴ καλῶς ἔχοντος ἀδύνατον εἴη τὸ μέρος εὖ ἔχειν. Πάντα γὰρ ἔφη ἐκ τῆς ψυχῆς ὡρμῆσθαι καὶ τὰ κακὰ καὶ τὰ ἀγαθὰ τῷ σώματι καὶ παντὶ τῷ ἀνθρώπῳ, καὶ ἐκεῖθεν ἐπιρρεῖν ὥσπερ ἐκ τῆς κεφαλῆς ἐπὶ τὰ ὄμματα· δεῖν οὖν ἐκεῖνο καὶ πρῶτον καὶ μάλιστα θεραπεύειν, εἰ μέλλει καὶ τὰ τῆς κεφαλῆς καὶ τὰ τοῦ ἄλλου σώματος καλῶς ἔχειν. θεραπεύεσθαι δὲ τὴν ψυχὴν ἔφη, ὦ μακάριε, ἐπῳδαῖς τισιν, τὰς δ' ἐπῳδὰς ταύτας τοὺς λόγους εἶναι τοὺς καλούς· ἐκ δὲ τῶν τοιούτων λόγων ἐν ταῖς ψυχαῖς σωφροσύνην ἐγγίγνεσθαι, ἧς ἐγγενομένης καὶ παρούσης ῥᾴδιον ἤδη εἶναι τὴν ὑγίειαν καὶ τῇ κεφαλῇ καὶ τῷ ἄλλῳ σώματι πορίζειν. Διδάσκων οὖν με τό τε φάρμακον καὶ τὰς ἐπῳδάς, “ Ὅπως,” ἔφη, “τῷ φαρμάκῳ τούτῳ μηδείς σε πείσει τὴν αὑτοῦ κεφαλὴν θεραπεύειν, ὃς ἂν μὴ τὴν ψυχὴν πρῶτον παράσχῃ τῇ ἐπῳδῇ ὑπὸ σοῦ θεραπευθῆναι. Καὶ γὰρ νῦν,” ἔφη, “τοῦτ' ἔστιν τὸ ἁμάρτημα περὶ τοὺς ἀνθρώπους, ὅτι χωρὶς ἑκατέρου, σωφροσύνης τε καὶ ὑγιείας, ἰατροί τινες ἐπιχειροῦσιν εἶναι·” καί μοι πάνυ σφόδρα ἐνετέλλετο μήτε πλούσιον οὕτω μηδένα εἶναι μήτε γενναῖον μήτε καλόν, ὃς ἐμὲ πείσει ἄλλως ποιεῖν. Ἐγὼ οὖν - ὀμώμοκα γὰρ αὐτῷ, καί μοι ἀνάγκη πείθεσθαι - πείσομαι οὖν. Platon, Charmides, 156. διαφεύγω (futur διαφεύξομαι, aor. 2 διέφυγον, etc.) : s’enfuir, échapper par la fuite. ὄμμα, ατος (τὸ) : œil, regard. ἐπῳδή, ῆς (ἡ) : chant ou parole magique, charme. φημί, φῄς, φησί, φάμεν, φατέ, φασί, (toutes ces formes, à l’exception de φῄς, sont enclitiques) ; impér. φαθί ou φάθι : dire. θεραπεύω : prendre soin de, soigner; servir, être serviteur; entourer de soins, de sollicitude; honorer (les dieux). θεραπεύεσθαι + dat. : être soigné par. ἁμάρτημα, ατος (τὸ) : erreur, faute; infirmité, maladie. Zalmoxis, notre roi, qui est un dieu, affirme que, s'il ne faut pas essayer de guérir les yeux sans la tête, ni la tête sans les yeux, il ne faut pas non plus traiter la tête sans l'âme et que, si la plupart des maladies échappent aux médecins grecs, la raison en est qu'ils méconnaissent le tout dont ils devraient prendre soin ; car, quand le tout est en mauvais état, il est impossible que la partie se porte bien. En effet, disait-il, c'est de l'âme que viennent pour le corps et pour l'homme tout entier tous les maux et tous les biens ; ils en découlent comme ils découlent de la tête dans les yeux. C'est donc l'âme qu'il faut tout d'abord et avant tout soigner, si l'on veut que la tête et tout le corps soient en bon état. Or l'âme se soigne, disait-il, par des incantations, et ces incantations, cher ami, ce sont les beaux discours. Ces discours engendrent la sagesse dans les âmes, et une fois qu'elle est formée et présente, il est facile de procurer la santé à la tête et au reste du corps. Et lorsqu'il m'enseigna le remède et les incantations, il me dit : « Garde-toi bien de te laisser engager par qui que ce soit à soigner sa tête avec ce remède, s'il ne t'a d'abord livré son âme pour que tu la soignes par l'incantation. C'est aujourd'hui, disait-il, l'erreur répandue parmi les hommes de vouloir guérir séparément l'âme ou le corps. Et il me recommanda instamment de ne céder à personne, si riche, si noble, si beau qu'il fût, qui voudrait me persuader d'agir autrement. J'en ai fait le serment, je dois le tenir et je le tiendrai. ******************************************
Texte d'étude : les emplois de l'aoriste. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 110; éditions Gallimard. Bouviers insolents métamorphosés en grenouilles Λητὼ ἐπεὶ ἔτεκεν Ἀπόλλωνα καὶ Ἄρτεμιν ἐν Ἀστερίᾳ τῇ νήσῳ, ἀφίκετο εἰς Λυκίαν ἐπιφερομένη τοὺς παῖδας ἐπὶ τὰ λουτρὰ τοῦ Ξάνθου· καὶ ἐπεὶ τάχιστα ἐγένετο ἐν τῇ γῇ ταύτῃ, ἐνέτυχε πρῶτα Μελίτῃ κρήνῃ καὶ προεθυμεῖτο πρὶν ἐπὶ τὸν Ξάνθον ἐλθεῖν ἐνταυθοῖ τοὺς παῖδας ἀπολοῦσαι. ἐπεὶ δ' αὐτὴν ἐξήλασαν ἄνδρες βουκόλοι, ὅπως ἄν αὐτοῖς οἱ βόες ἐκ τῆς κρήνης πίωσιν, ἀπαλλάττεται καταλιποῦσα τὴν Μελίτην ἡ Λητώ, λύκοι δὲ συναντόμενοι καὶ σήναντες ὑφηγήσαντο τῆς ὁδοῦ καὶ ἀπήγαγον ἄχρι πρὸς τὸν ποταμὸν αὐτὴν τὸν Ξάνθον. ἡ δὲ Λητὼ, πιοῦσα τοῦ ὕδατος καὶ ἀπολούσασα τοὺς παῖδας, τὸν μὲν Ξάνθον ἱερὸν ἀπέδειξεν Ἀπόλλωνος, τὴν δὲ γῆν Τρεμιλίδα λεγομένην Λυκίαν μετωνόμασεν ἀπὸ τῶν καθηγησαμένων λύκων. ἐπὶ δὲ τὴν κρήνην αὖτις ἐξίκετο δίκην ἐπιϐαλοῦσα τοῖς ἀπελάσασιν αὐτὴν βουκόλοις· καὶ οἱ μὲν (βουκόλοι) ἀπέλουον [το] ἔτι παρὰ τὴν κρήνην τοὺς βοῦς, Λητὼ δὲ μεταϐαλοῦσα πάντας ἐποίησε βατράχους καὶ λίθῳ τραχεῖ τύπτουσα τὰ νῶτα καὶ τοὺς ὤμους κατάϐαλε πάντας εἰς τὴν κρήνην καὶ βίον ἔδωκεν αὐτοῖς καθ' ὕδατος· οἱ δ' ἄχρι νῦν παρὰ ποταμοὺς βοῶσι καὶ λίμνας. Antoninus Liberalis Après qu'elle eut mis au monde Apollon et Artémis, Léto arriva en Lycie, amenant ses enfants aux bains du Xanthos. Dès qu'elle fut dans ce pays, elle trouva d'abord sur son chemin la source Mélité et elle souhaita vivement, avant d'aller jusqu'au Xantos, baigner ses enfants à cet endroit. Mais des bouviers la chassèrent, afin de faire boire leurs bœufs à la source et Léto s'éloigna, quittant la source Mélité; des loups venant à sa rencontre lui montrèrent le chemin et la conduisirent jusqu'au Xanthos. Elle but de l'eau, baigna ses enfants, puis elle consacra le Xanthos à Apollon et, changeant le nom de cette terre qui s'appelait la Trémilis, elle lui donna le nom de Lycie, d'après les loups qui lui avaient servi de guides. Puis elle reprit le chemin de la source afin de tirer vengence des bouviers qui l'avait chassée; ceux-ci, à ce moment-là, étaient encore près de la source en train de baigner leurs bœufs; Léto les changea tous en grenouilles et, leur frappant le dos et les épaules à l'aide d'une pierre rugueuses et les précipta tous dans la source. Et aujourd'hui encore ils se font entendre auprès des fleuves et des marais. ******************************************
Un exemple de magnificence voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 119; éditions Gallimard. Τοιούτους ἔδει καὶ τοὺς λοιποὺς εἶναι πλείους ὡς τοῖς γε μὴ τοῦτο ποιοῦσιν ἐρεῖ τις ‘τί μικρολόγος εἶ;’ —‘πλεῖαί τοι οἴνου κλισίαι· δαίνυ δαῖτα γέρουσι θάλειαν· ἔοικέ τοι.’ τοιοῦτος ἦν τῇ μεγαλοψυχίᾳ ὁ μέγας Ἀλέξανδρος. Κόνων δὲ τῇ περὶ Κνίδον ναυμαχίᾳ νικήσας Λακεδαιμονίους καὶ τειχίσας τὸν Πειραιᾶ ἑκατόμϐην τῷ ὄντι θύσας καὶ οὐ ψευδωνύμως πάντας Ἀθηναίους εἱστίασεν. Ἀλκιϐιάδης δὲ Ὀλύμπια νικήσας ἅρματι πρῶτος καὶ δεύτερος καὶ τέταρτος, εἰς ἃς νίκας καὶ Εὐριπίδης ἔγραψεν ἐπινίκιον, θύσας Ὀλυμπίῳ Διὶ τὴν πανήγυριν πᾶσαν εἱστίασε. τὸ αὐτὸ ἐποίησε καὶ Λεώφρων Ὀλυμπίασιν, ἐπινίκιον γράψαντος τοῦ Κείου Σιμωνίδου. Ἐμπεδοκλῆς δ´ ὁ Ἀκραγαντῖνος ἵπποις Ὀλύμπια νικήσας, Πυθαγορικὸς ὢν καὶ ἐμψύχων ἀπεχόμενος, ἐκ σμύρνης καὶ λιϐανωτοῦ καὶ τῶν πολυτελεστάτων ἀρωμάτων βοῦν ἀναπλάσας διένειμε τοῖς εἰς τὴν πανήγυριν ἀπαντήσασιν. ὁ δὲ Χῖος Ἴων τραγῳδίαν νικήσας Ἀθήνησιν ἑκάστῳ τῶν Ἀθηναίων ἔδωκε Χίου κεράμιον. τοῦ γάρ τις ἄλλου πρὸς θεῶν ἂν οὕνεκα εὔξαιτο πλουτεῖν εὐπορεῖν τε χρημάτων ἢ τοῦ δύνασθαι παραϐοηθεῖν τοῖς φίλοις σπείρειν τε καρπὸν Χάριτος, ἡδίστης θεῶν; τοῦ μὲν πιεῖν γὰρ καὶ φαγεῖν τὰς ἡδονὰς ἔχομεν ὁμοίας· οὐδὲ τοῖς λαμπροῖσι γὰρ δείπνοις τὸ πεινῆν παύεται, Ἀντιφάνης φησίν. ὅτι Ξενοκράτης ὁ Χαλκηδόνιος καὶ Σπεύσιππος ὁ Ἀκαδημαικὸς καὶ Ἀριστοτέλης βασιλικοὺς νόμους ἔγραψε. ἀλλὰ μὴν καὶ ὁ Ἀκραγαντῖνος Τελλίας, φιλόξενος ὢν καὶ πάντας πολυωρῶν, πεντακοσίοις ἱππεῦσιν ἐκ Γέλας ποτὲ καταλύσασιν ὡς αὐτὸν χειμῶνος ὥρᾳ ἔδωκεν ἑκάστῳ χιτῶνα καὶ ἱμάτιον. Athénée, le banquet, 1, 42 τῷ ὄντι, adv. : en réalité, réellement, véritablement. ἑκατόμϐη, ης (ἡ) : hécatombe ou sacrifice de cent bœufs, d’où grand sacrifice public. μεγαλοψυχία, ας (ἡ) : grandeur d’âme, magnanimité; libéralité, munificence; grandeur; arrogance; exaltation d’esprit. κεράμιον, ου (τὸ) : vase de terre cuite, d’argile, jarre, amphore (pour le vin). ἑστιάω-ῶ (imparf. εἱστίων, futur ἑστιάσω, aor. εἱστίασα, parf. εἱστίακα ; passif aor. εἱστιάθην, parf. εἱστίαμαι : recevoir à son foyer, donner l’hospitalité à; donner un repas, recevoir à sa table. ἀπέχω (imparf. ἀπεῖχον, futur ἀφέξω, aor. 2 ἀπέσχον) : tenir à l’écart; tenir éloigné. moyen ἀπέχομαι (futur ἀφέξομαι, aor. 2 ἀπεσχόμην, parf. ἀπέσχημαι) : tenir éloigné, éloigner, écarter; s'abstenir de. ψευδωνύμως, adv. : sous un faux nom. Voilà comme devraient se comporter tous ceux qui ont du bien; autrement on est en droit de leur dire avec un poète : «Pourquoi cette épargne sordide ? tandis que vos celliers regorgent de vin, invitez des gens (vieillards) expérimentés à votre table : c'est ainsi qu'il faut se comporter.» C'est aussi de cette manière qu'Alexandre faisait connaître sa grande âme ; et que Conon, après avoir gagné une bataille navale contre les Lacédémoniens, près de Cnide, et bâti le Pirée, offrit une hécatombe réelle de cent bœufs, et traita toute la ville d'Athènes. Alcibiade remporte à Olympie la première, la seconde et la troisième palme des chars (comme nous l'apprend Euripide, qui a célébré ces victoires); il fait de même un sacrifice à Jupiter Olympien, et donne un repas à toute l'assemblée d'Olympie. Léophron, dont Simonide a chanté la victoire, ne se comporta pas autrement. Mais Empédocle, qui était pythagoricien, et ainsi ne mangeait de rien qui eût eu vie, fit avec de la myrrhe, de l'encens et d'autres aromates précieux, un bœuf qu'il distribua à toute l'assemblée des jeux olympiques. Ion de Chio ayant remporté à Athènes le prix de la tragédie, donna à chaque Athénien un flacon de vin de Chio. Antiphane a dit : «Par les dieux ! pourquoi désirer être riche et dans l'abondance.» Mais Tellias d'Agrigente, qui exerçait avec tant de plaisir l'hospitalité, et se tenait, pour ainsi dire, à la porte pour recevoir le premier qui se présentait, ne reçut-il pas un jour cinq cents cavaliers de Gela, qui vinrent chez lui au milieu de l'hiver, donnant même à chacun une tunique et un manteau ? ******************************************
Les Héraclides voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 119; éditions Gallimard. Μετὰ τὸν Ἡρακλέους ἐξ ἀνθρώπων ἀφανισμὸν Εὐρυσθεὺς ἐξελάσας αὐτοῦ τοὺς παῖδας τῆς πατρίδος αὐτὸς ἐϐασίλευεν. οἱ δὲ Ἡρακλεῖδαι καταφυγόντες πρὸς Δημοφῶντα τὸν Θησέως ᾤκησαν τὴν τετράπολιν τῆς Ἀττικῆς· Εὐρυσθεὺς δὲ πέμψας ἄγγελον εἰς Ἀθήνας πόλεμον προέλεγε τοῖς Ἀθηναίοις, εἰ μὴ τοὺς Ἡρακλείδας ἐξελάσωσιν. οἱ μὲν οὖν Ἀθηναῖοι τὸν πόλεμον οὐκ ἀπολέγονται, Εὐρυσθεὺς δ' ἐνέϐαλεν εἰς τὴν Ἀττικὴν καὶ παραταξάμενος αὐτὸς μὲν ἀποθνῄσκει μαχόμενος, ἡ δὲ πληθὺς ἐτράπη τῶν Ἀργείων. Ὕλλος δὲ καὶ οἱ ἄλλοι Ἡρακλεῖδαι καὶ οἱ σὺν αὐτοῖς, ἀποθανόντος Εὐρυσθέως, κατοικίζονται πάλιν ἐν Θήϐαις. Antoninus Liberalis ἀφανισμός, οῦ (ὁ) : destruction, dommage; action de dissimuler; disparition (de la lune, des astres) ἀφανίζω (imparf. ἠφάνιζον, futur ἀφανίσω, att. ἀφανιῶ; aor. ἠφάνισα, parf. ἠφάνικα; passif futur ἀφανισθήσομαι, aor. ἠφανίσθην, parf. ἠφάνισμαι) : faire disparaître, rendre invisible. ἐξελαύνω (futur ἐξελάσω, att. et ion. ἐξελῶ, aor. ἐξήλασα, parf. ἐξελήλακα) : pousser hors de, chasser. βασιλεύω (futur βασιλεύσω, aor ἐϐασίλευσα, par βεϐασίλευκα): être roi, régner. τετράπολις, εως (ἡ) : réunion de quatre villes ou États, tétrapole (en Attique, réunion des quatre bourgs d'Œnoè, Marathon, Probalinthos et Trikorythos). Quand Héraclès eut disparu d'entre les hommes, Eurysthée bannit ses enfants de leur patrie et régna en personne sur le pays. Les Héraclides qui s'étaient réfugiés auprès de Démophon, fils de Thésée, habitèrent la tétrapole de l'Attique. Eurysthée envoya un messager à Athènes en menaçant les habitants de la guerre s'ils ne chassaient pas les Héraclides. Les Athéniens ne reculèrent pas devant la guerre; Eurysthée envahit l'Attique et, ayant mis ses troupes en ordre de bataille, il périt lui-même au cours du combat; quant à la foule des Argiens, elle fut mise en déroute. Hyllos, les autres Héraclides et leurs partisans, après la mort d'Eurysthée, s'installèrent à nouveau à Thèbes. ******************************************
Hylas métamorphosé en écho voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 115; éditions Gallimard. Ἐπεὶ δὲ πρὸς τὸ στενὸν ἐξίκοντο τοῦ Πόντου καὶ τὰ σφυρὰ παρέπλευσαν τῆς Ἀργανθώνης καὶ ἐγένετο χειμὼν καὶ σάλος, ἐνταῦθα καταϐαλόντες ἀγκύρας ἀνέπαυσαν τὴν ναῦν. καὶ Ἡρακλῆς παρεῖχε τοῖς ἥρωσι τὸ δεῖπνον. ὁ δὲ παῖς Ὕλας ἔχων κρωσσὸν ἦλθε πρὸς τὸν Ἀσκάνιον ποταμὸν ὕδωρ ἀποίσων τοῖς ἀριστεῦσι· καὶ αὐτὸν ἰδοῦσαι νύμφαι, τοῦ ποταμοῦ τούτου θυγατέρες, ἠράσθησαν, ἀρυόμενον δὲ καταϐάλλουσιν εἰς τὴν κρήνην. καὶ ὁ μὲν Ὕλας ἀφανὴς ἐγένετο, Ἡρακλῆς δ᾿, ἐπεὶ αὐτῷ οὐκ ἐνόστει, καταλιπὼν τοὺς ἥρωας ἐξερευνᾷ πανταχοῖ τὸν δρυμὸν καὶ ἐϐόησε πολλάκις τὸν Ὕλαν. νύμφαι δὲ δείσασαι τὸν Ἡρακλέα, μὴ αὐτὸν εὕροι κρυπτόμενον παρ᾿ αὐταῖς, μετέϐαλον τὸν Ὕλαν καὶ ἐποίησαν ἠχώ, καὶ πρὸς τὴν βοὴν πολλάκις ἀντεφώνησεν Ἡρακλεῖ. καὶ ὁ μὲν ὡς οὐκ ἐδύνατο πλεῖστα ποιησάμενος ἐξευρεῖν τὸν Ὕλαν, παρεγένετο πρὸς τὴν ναῦν καὶ αὐτὸς μὲν ἔπλει μετὰ τῶν ἀριστέων, Πολύφημον δὲ καταλείπει ἐν τῷ χωρίῳ, εἴ πως δύναιτο ζητῶν ἐξευρεῖν αὐτῷ τὸν Ὑλαν. καὶ ὁ μὲν Πολύφημος ἔφθη τελευτήσας, Ὕλᾳ δὲ θύουσιν ἄχρι νῦν παρὰ τὴν κρήνην οἱ ἐπιχώριοι καὶ αὐτὸν ἐξ ὀνόματος εἰς τρὶς ὁ ἱερεὺς φωνεῖ καὶ εἰς τρὶς ἀμείϐεται πρὸς αὐτὸν ἠχώ. Antoninius Liberalis στενός, ή, όν : étroit, resserré. subst. τὸ στενόν : passage étroit, défilé; détroit. ἀναπαύω ... : faire cesser, arrêter, suspendre. χειμὼν ἔργων ἀνθρώπους ἀνέπαυσεν, Il. 17, 550 : l’hiver arrête les hommes dans leurs travaux. ἀνέπαυσαν τὴν ναῦν : ils firent arrêter le navire. καταϐάλλω (futur καταϐαλῶ, aor. 2 κατέϐαλον) : jeter de haut en bas; abattre, renverser, jeter à bas. Ils avaient atteint le détroit du Pont-Euxin lorsqu'il s'éleva en ces lieux une tempête; ils jetèrent l'ancre et immobilisèrent leur navire. Héraclès donna aux héros leur repas. Quant au jeune Hylas, il s'en alla avec une cruche au bord du fleuve Ascanios afin d'en rapporter de l'eau pour les chefs. En le voyant, les nymphes, filles du fleuve, s'éprirent de lui et, tandis qu'il puisait de l'eau, elles le précipitent dans la source. Et Hylas disparut; Héraclès, laissant là les héros, se mit à fouiller la forêt de tous côtés, appelant souvent Hylas à grands cris. Les nymphes, par peur d'Héraclès, métamorphosèrent Hylas en écho et il répondit souvent aux appels d'Héraclès. Celui-ci, ne pouvant le trouver, revint au navire et il accompagna les héros dans leur traversée. Hylas, aujourd'hui encore, est honoré par des scrifices qui lui offrent, près de la source, les habitants du lieu : à trois reprises, le prêtre l'appelle par son nom et à trois reprise, l'écho lui répond. ******************************************
Dialogues des morts : L'empoisonneur empoisonné. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 126; éditions Gallimard. ZÉNOPHANTE ET CALLIDÉMIDE, 17 ΖΗΝΟΦΑΝΤΟΥ ΚΑΙ ΚΑΛΛΙΔΗΜΙΔΟΥ ΖΗΝΟΦΑΝΤΟΣ Σὺ δὲ͵ ὦ Καλλιδημίδη͵ πῶς ἀπέθανες; ἐγὼ μὲν γὰρ ὅτι παράσιτος ὢν Δεινίου πλέον τοῦ ἱκανοῦ ἐμφαγὼν ἀπεπνίγην͵ οἶσθα· παρῆς γὰρ ἀποθνήσκοντί μοι. ΚΑΛΛΙΔΗΜΙΔΗΣ Παρῆν͵ ὦ Ζηνόφαντε· τὸ δὲ ἐμὸν παράδοξόν τι ἐγένετο. οἶσθα γὰρ καὶ σύ που Πτοιόδωρον τὸν γέροντα; ΖΗΝΟΦΑΝΤΟΣ Τὸν ἄτεκνον͵ τὸν πλούσιον͵ ᾧ σε τὰ πολλὰ ᾔδειν συνόντα. ΚΑΛΛΙΔΗΜΙΔΗΣ Ἐκεῖνον αὐτὸν ἀεὶ ἐθεράπευον ὑπισχνούμενον ἐπ΄ ἐμοὶ τεθνήξεσθαι. ἐπεὶ δὲ τὸ πρᾶγμα εἰς μήκιστον ἐπεγίνετο καὶ ὑπὲρ τὸν Τιθωνὸν ὁ γέρων ἔζη͵ ἐπίτομόν τινα ὁδὸν ἐπὶ τὸν κλῆρον ἐξηῦρον· πριάμενος γὰρ φάρμακον ἀνέπεισα τὸν οἰνοχόον͵ ἐπειδὰν τάχιστα ὁ Πτοιόδωρος αἰτήσῃ πιεῖν͵ πίνει δὲ ἐπιεικῶς ζωρότερονἐμϐαλόντα εἰς κύλικα ἕτοιμον ἔχειν αὐτὸ καὶ ἐπιδοῦναι αὐτῷ· εἰ δὲ τοῦτο ποιήσει͵ ἐλεύθερον ἐπωμοσάμην ἀφήσειν αὐτόν. ΖΗΝΟΦΑΝΤΟΣ Τί οὖν ἐγένετο; πάνυ γάρ τι παράδοξον ἐρεῖν ἔοικας. ΚΑΛΛΙΔΗΜΙΔΗΣ Ἐπεὶ τοίνυν λουσάμενοι ἥκομεν͵ δύο δὴ ὁ μειρακίσκος κύλικας ἑτοίμους ἔχων τὴν μὲν τῷ Πτοιοδώρῳ τὴν ἔχουσαν τὸ φάρμακον͵ τὴν δὲ ἑτέραν ἐμοί͵ σφαλεὶς οὐκ οἶδ΄ ὅπως ἐμοὶ μὲν τὸ φάρμακον͵ Πτοιοδώρῳ δὲ τὸ ἀφάρμακτον ἔδωκεν· εἶτα ὁ μὲν ἔπινεν͵ ἐγὼ δὲ αὐτίκα μάλα ἐκτάδην ἐκείμην ὑποϐολιμαῖος ἀντ΄ ἐκείνου νεκρός. τί τοῦτο γελᾷς͵ ὦ Ζηνόφαντε; καὶ μὴν οὐκ ἔδει γε ἑταίρῳ ἀνδρὶ ἐπιγελᾶν. ΖΗΝΟΦΑΝΤΟΣ Ἀστεῖα γάρ͵ ὦ Καλλιδημίδη͵ πέπονθας. ὁ γέρων δὲ τί πρὸς ταῦτα; ΚΑΛΛΙΔΗΜΙΔΗΣ Πρῶτον μὲν ὑπεταράχθη πρὸς τὸ αἰφνίδιον͵ εἶτα συνείς͵ οἶμαι͵ τὸ γεγενημένον ἐγέλα καὶ αὐτός͵ οἷά γε ὁ οἰνοχόος εἴργασται. ΖΗΝΟΦΑΝΤΟΣ Πλὴν ἀλλ΄ οὐδὲ σὲ τὴν ἐπίτομον ἐχρῆν τραπέσθαι· ἧκε γὰρ ἄν σοι διὰ τῆς λεωφόρου ἀσφαλέστερον͵ εἰ καὶ ὀλίγῳ βραδύτερος ἦν. τὸ δὲ ἐμὸν : mon affaire à moi = mon sort. ὑπὲρ τὸν Τιθωνὸν : plus longtemps que Tithon = plus que Mathusalem. κλῆρος, ου (ὁ) : héritage.. [17] ZÉNOPHANTE ET CALLIDÉMIDE. ZÉNOPHANTE. Et toi, comment es-tu mort, Callidémide ? Moi, qui étais parasite de Dinias, j'ai été étouffé pour avoir trop mangé; tu te le rappelles, tu étais présent à ma mort. CALLIDÉMIDE. Oui, Zénophante ; mais ce qui m'est arrivé est incroyable Tu connais, je crois, le vieux Ptoodore. ZÉNOPHANTE. Ce vieillard sans enfants, riche, et avec qui je te voyais souvent ? CALLIDÉMIDE. Lui-même ! Je lui faisais une cour assidue, et il me promettait que je ne perdrais rien à sa mort. Mais comme la chose traînait en longueur, et que le bonhomme vivait plus que Tithon, j'imaginai un chemin plus court pour arriver à l'héritage. J'achète du poison, j'engage l'échanson de Ptéodore à le mêler dans sa coupe, et, quand le vieillard, qui boit volontiers, demanderait à boire, à la tenir prête et à la lui présenter : je lui jure que, s'il le fait ainsi, je lui donnerai sa liberté. ZÉNOPHANTE. Eh bien ! qu'est-il arrivé ? Il me semble qu'il va se passer quelque chose d'extraordinaire. CALLIDÉMIDE. Quand nous fûmes revenu du bain, le jeune homme, qui déjà tenait les deux coupes toutes prêtes, l'une où était le poison pour Ptéodore, l'autre pour moi, me présenta, je ne sais par quelle erreur, la coupe empoisonnée, et à Ptéodore celle qui ne l'était pas. Il boit, et moi je tombe aussitôt à la renverse et j'expire à la place du vieillard. Eh quoi ! tu ris, Zénophante ? Tu ne devrais pas te moquer d'un ami ! ZÉNOPHANTE. C'est que l'aventure est plaisante, cher Callidémide ! Et le vieillard ? CALLIDÉMIDE. D'abord cette mort soudaine le troubla; mais comprenant, je crois, ce qu'il en était, il se mit à rire du tour que m'avait joué l'échanson. ZÉNOPHANTE. Tu as eu tort de prendre le chemin le plus court ; la grande route était plus sûre, quoique un peu plus longue. ******************************************
Héraclès entre le vice et la vertu voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 127; éditions Gallimard. Ὁ μῦθος λέγει νέῳ ὄντι τῷ Ἡρακλεῖ κομιδῇ, καὶ σχεδὸν ταύτην ἄγοντι τὴν ἡλικίαν, ἣν καὶ ὑμεῖς νῦν, βουλευομένῳ ποτέραν τράπηται τῶν ὁδῶν, τὴν διὰ τῶν πόνων ἄγουσαν πρὸς ἀρετήν, ἢ τὴν ῥᾴστην, προσελθεῖν δύο γυναῖκας, ταύτας δὲ εἶναι Ἀρετὴν καὶ Κακίαν. Εὐθὺς μὲν οὖν καὶ σιωπώσας ἐμφαίνειν ἀπὸ τοῦ σχήματος τὸ διάφορον. Εἶναι γὰρ τὴν μὲν ὑπὸ κομμωτικῆς διεσκευασμένην εἰς κάλλος, καὶ ὑπὸ τρυφῆς διαρρεῖν, καὶ πάντα ἑσμὸν ἡδονῆς ἐξηρτημένην ἄγειν· ταῦτά τε οὖν δεικνύναι, καὶ ἔτι πλείω τούτων ὑπισχνουμένην, ἕλκειν ἐπιχειρεῖν τὸν Ἡρακλέα πρὸς ἑαυτήν· τὴν δ´ ἑτέραν κατεσκληκέναι, καὶ αὐχμεῖν, καὶ σύντονον βλέπειν, καὶ λέγειν τοιαῦτα ἕτερα· ὑπισχνεῖσθαι γὰρ οὐδὲν ἀνειμένον, οὐδὲ ἡδύ, ἀλλ´ ἱδρῶτας μυρίους καὶ πόνους καὶ κινδύνους, διὰ πάσης ἠπείρου τε καὶ θαλάσσης, ἆθλον δὲ τούτων εἶναι θεὸν γενέσθαι, ὡς ὁ ἐκείνου λόγος· ᾗπερ δὴ καὶ τελευτῶντα τὸν Ἡρακλέα συνέπεσθαι. Saint Basile, aux jeunes gens, chap. 5. κομιδῇ adv. : avec soin, d’où tout à fait, complètement; dans le dialogue, parfaitement, certainement. ἡλικία, ας (ἡ) : âge. ἡλικίαν ἅγειν : avoir comme âge, être agé de. τρέπω (futur τρέψω, aor. 1 ἔτρεψα, aor. 2 ἔτραπον, parf. 2 τέτροφα ou τέτραφα ; passif aor. 1 ἐτρέφθην, aor. 2 ἐτράπην, parf. τέτραμμαι) : tourner, c. à d. tourner, diriger, prendre (un chemin). τρέπεσθαι ὁδόν : prendre un chemin. ποτέραν τράπηται τῶν ὁδῶν : laquelle des deux routes il devait emprunter. Voici ce que raconte la légende : Hercule, encore très jeune et dans l'âge à peu près où vous êtes, délibérant sur la route qu'il devait choisir, s'il prendrait celle qui conduit à la vertu par la peine, ou une autre plus facile, il se présenta à lui deux femmes, dont l'une était la vertu, et l'autre le vice, qu'il reconnut à leur extérieur, avant qu'elles eussent ouvert la bouche. L'une avait relevé sa beauté par un excès de parure, elle semblait nager dans les délices et traînait à sa suite tout l'essaim des plaisirs : elle cherchait à entraîner Hercule en lui montrant tout son cortège et lui promettant plus encore. L'autre, quoique maigre et desséchée, avait un regard ferme : elle lui tenait un autre langage ; loin de lui promettre une vie douce et tranquille, elle lui annonçait mille fatigues, mille travaux, mille périls sur terre et sur mer, mais dont la récompense serait d'être placé au rang des dieux. Prodicus ajoute qu'Hercule suivit jusqu'à sa mort cette dernière route qu'on lui indiquait. ******************************************
Le chat et les rats voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 137; éditions Gallimard. [13] Αἴλουρος καὶ μύες. Ἔν τινι οἰκίᾳ πολλοὶ μύες ἦσαν. Αἴλουρος δὲ τοῦτο γνοὺς ἦκεν ἐνταῦθα καὶ συλλαμϐάνων ἕνα ἕκαστον κατήσθιεν. Οἱ δὲ μύες συνεχῶς ἀναλισκόμενοι κατὰ τῶν ὀπῶν ἔδυνον, καὶ ὁ αἴλουρος μηκέτι αὐτῶν ἐφικνεῖσθαι δυνάμενος, δεῖν ἔγνω δι' ἐπινοίας αὐτοὺς ἐκκαλεῖσθαι. Διόπερ ἀναϐὰς ἐπί τινα πάσσαλον καὶ ἑαυτὸν ἐνθένδε ἀποκρεμάσας προσεποιεῖτο τὸν νεκρόν. Τῶν δὲ μυῶν τις παρακύψας, ὡς ἐθεάσατο αὐτὸν, εἶπεν· "Ἀλλ', ὦ οὗτος, σοί γε, κἂν θύλαψ γένῃ, οὐ προσελεύσομαι." Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι οἱ φρόνιμοι τῶν ἀνθρώπων, ὅταν τῆς ἐνίων μοχθηρίας πειραθῶσιν, οὐκέτι αὐτῶν ταῖς ὑποκρίσεσιν ξαπατῶνται. Esope αἴλουρος, ου (ὁ, ἡ) : chat, chatte. ion. αἰέλουρος γιγνώσκω (imparf. ἐγίγνωσκον, futur γνώσομαι, aor. 2 ἔγνων, parf. ἔγνωκα, pl. q. parf. ἐγνώκειν ; passif futur γνωσθήσομαι, aor. ἐγνώσθην, parf. ἔγνωσμαι) : apprendre à connaître; comprendre, reconnaître; se rendre compte. τοῦτο γνοὺς : l'ayant appris. γνῶθι σεαυτόν, Arstt. Rhet. 2, 21 : apprends à te connaître toi-même. ἀλλά : souvent dans le dialogue, au sens de eh bien mais ; eh bien ! ἀγαθὸν εἰ βούλει με καλεῖν, ἀλλὰ βούλομαι, Plat. Gorg. 449 a, veux-tu m’appeler bon ? eh bien mais j’y consens Ἀλλ', ὦ οὗτος : eh toi ! πάσσαλος, néo-att. πάτταλος, ου (ὁ) : piquet ou cheville de bois, clou pour suspendre qqe chose.. ὑπόκρισις, εως (ἡ) : réponse, feinte, faux-semblant. [13] Une maison était infestée de rats. Un chat, l'ayant su, s'y rendit, et, les attrapant l'un après l'autre, il les mangeait. Or les rats, se voyant toujours pris, s'enfonçaient dans leurs trous. Ne pouvant plus les atteindre, le chat pensa qu'il fallait imaginer quelque ruse pour les en faire sortir. C'est pourquoi il grimpa à une cheville de bois et, s'y étant suspendu, il contrefit le mort. Mais un des rats sortant la tête pour regarder, l'aperçut et dit : « Hé ! l'ami, quand tu serais sac, je ne t'approcherais pas. » Cette fable montre que les hommes sensés, quand ils ont éprouvé la méchanceté de certaines gens, ne se laissent plus tromper à leurs feintes. ******************************************
Le sang-froid est le propre du sage. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 132; éditions Gallimard. Σωκράτης μὲν γάρ, λακτίσαντος αὐτὸν νεανίσκου θρασέος μάλα καὶ βδελυροῦ, τοὺς ἀμφ´ αὑτὸν ὁρῶν ἀγανακτοῦντας καὶ σφαδᾴζοντας ὡς καὶ διώκειν αὐτὸν ἐθέλειν, "ἆρ´," ἔφησε, "καὶ εἴ μ´ ὄνος ἐλάκτισεν, ἀντιλακτίσαι τοῦτον ἠξιώσατ´ ἄν;" οὐ μὴν ἐκεῖνός γε παντελῶς κατεπροίξατο, πάντων δ´ αὐτὸν ὀνειδιζόντων καὶ λακτιστὴν ἀποκαλούντων ἀπήγξατο. Ἀριστοφάνους δέ, ὅτε τὰς Νεφέλας ἐξέφερε, παντοίως πᾶσαν ὕϐριν αὐτοῦ κατασκεδαννύντος, καί τινος τῶν παρόντων "κᾆτα τοιαῦτ´ ἀνακωμῳδοῦντος οὐκ ἀγανακτεῖς" εἰπόντος "ὦ Σώκρατες;" "μὰ Δί´ οὐκ ἔγωγ´," ἔφησεν· "ὡς γὰρ ἐν συμποσίῳ μεγάλῳ τῷ θεάτρῳ σκώπτομαι. " ἀδελφὰ τούτοις καὶ σύζυγα φανήσονται πεποιηκότες Ἀρχύτας ὁ Ταραντῖνος καὶ Πλάτων. Plutarque, de l'éducation des enfants, 10 C. νεανίσκος, ου, m. : jeune homme. βδελυρός, ά, όν : impudent, infâme; qui sent mauvais, fétide. θρασύς, εῖα, ύ : hardi, résolu; audacieux, arrogant. Σωκράτης ... λακτίσαντος αὐτὸν νεανίσκου θρασέος μάλα καὶ βδελυροῦ : un jeune homme particulièrement arrogant et effronté lui ayant donné un coup de pied, Socrate... ὄνος, ου : âne. παντοίως : de toutes les façons. παντελῶς : complètement. ἀντιλακτίσα : j'ai riposté (à qqn en donnant des coups de pieds). λακτιστής, οῦ, m. : qui rue, le rueur. λακτίζω (futur λακτίσω, att. λακτιῶ, aor. ἐλάκτισα, parf. λελάκτικα) : frapper du talon ou du pied, ruer. κατασκεδάννυμι, futur κατασκεδάσω, att. κατασκεδῶ : répandre sur + gén. κατασκεδαννύς, ύντος : répandant sur. μὰ Δία : par Zeus (juron). συμπόσιον, ου (τό) : banquet. σκώπτομαι : on se moque de moi ὡς ἐν συμποσίῳ μεγάλῳ τῷ θεάτρῳ σκώπτομαι : on se moque de moi au théâtre comme on le ferait dans un grand banquet. σύζυγος, ος, ον : uni sous le même joug; uni, accouplé. φαίνω (futur φανῶ; aor. ἔφηνα, parf. πέφαγκα, parf. 2 πέφηνα ; passif futur φανήσομαι, aor. 1 ἐφάνθην, aor. 2 ἐφάνην, parf. πέφασμαι, ασαι, ανται ou αται, etc.) : faire voir, montrer, manifester. ἀδελφός, οῦ (ὁ) : frère; adj. semblable, analogue. ἀδελφὰ τούτοις καὶ σύζυγα φανήσονται πεποιηκότες Ἀρχύτας ὁ Ταραντῖνος καὶ Πλάτων : on reconnaîtra une similitude et une concordance parfaite avec ces principes dans ce que firent Archytas de Tarente et Platon. Voyez Socrate. Un jeune insolent, d'une perversité inconcevable, lui avait donné des coups de pied; il vit que ceux qui l'entouraient étaient indignés et trépignaient au point de vouloir poursuivre l'agresseur. «Seriez-vous donc d'avis, dit-il, au cas où un âne m'aurait lancé des ruades, que je lui en rendisse à mon tour ?" Du reste, l'autre n'en fut pas complètement quitte à si bon marché. Tout le monde l'accablant de reproches et l'appelant «l'homme aux ruades», il se pendit. Aristophane, quand il représenta ses Nuées, fit pleuvoir sur le même Socrate toutes les injures imaginables. Pendant que le sage était ainsi joué sur la scène, un des assistants lui dit : «Tu ne t'indignes pas, ô Socrate ? - Non pas, en vérité, répondit-il : le théâtre me semble un grand festin où je suis le point de mire des railleurs». On reconnaîtra une similitude et une concordance parfaite avec ces principes dans ce que firent Archytas de Tarente et Platon. ******************************************
La biche borgne voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 140; éditions Gallimard. [105] Ἔλαφος πηρωθεῖσα. Ἔλαφος πηρωθεῖσα τὸν ἕτερον τῶν ὀφθαλμῶν παρεγένετο εἴς τινα εἰγιαλὸν καὶ ἐνταῦθα ἐνέμετο, τὸν μὲν ὁλόκληρον πρὸς τὴν γῆν ἔχουσα καὶ τὴν τῶν κυνηγῶν ἔφοδον παρατηρουμένη, τὸν δὲ πεπηρωμένον πρὸς τὴν θάλασσαν· ἔνθεν γὰρ οὐδένα ὑφωρᾶτο κίνδυνον. Καὶ δή τινες παραπλέοντες ἐκεῖνον τὸν τόπον καὶ θεασάμενοι αὐτὴν κατηυστόχησαν. Καὶ ἐπειδὴ ἐλιποψύχει, εἶπε πρὸς αὑτήν· Ἀλλ' ἐγὼ ἀθλία, ἥτις τὴν γῆν ὡς ἐπίϐουλον φυλαττομένη πολὺ χαλεπωτέραν ἔσχον τὴν θάλασσαν ἐφ' ἣν κατέφυγον. Οὕτω πολλάκις παρὰ τὴν ἡμετέραν ὑπόληψιν τὰ μὲν χαλεπὰ τῶν πραγμάτων δοκοῦντα εἶναι ὠφέλιμα εὑρίσκεται, τὰ δὲ σωτήρια νομιζόμενα ἐπισφαλῆ. Esope Ἀλλ' ἐγὼ ἀθλία : eh bien ! ἔλαφος, ου (ὁ, ἡ) : cerf, biche. πηρόω-ῶ : estropier, mutiler, priver de l’usage d’un ou de plusieurs membres. au passif être estropié. τὴν χεῖρα πεπηρῶσθαι, Dém. 247, 12 : être manchot. λιποψυχέω-ῶ, mieux que λειποψυχέω-ῶ : perdre ses sens, s’évanouir; perdre courage. (λείπω, ψυχή). [105] Une biche qui avait un œil crevé se rendit sur le rivage de la mer et se mit à y paître, tournant son oeil intact vers la terre pour surveiller l'arrivée des chasseurs, et l'oeil mutilé vers la mer, d'où elle ne soupçonnait aucun danger. Mais voilà que des gens qui naviguaient le long de cet endroit l'aperçurent, l'ajustèrent et l'abattirent. Tout en rendant l'âme, elle se dit à elle-même : « Vraiment je suis bien malheureuse; je surveillais la terre que je croyais pleine d'embûches, et la mer, où je comptais trouver un refuge, m'a été beaucoup plus funeste.» C'est ainsi que souvent notre attente est trompée : les choses qui nous semblaient fâcheuses tournent à notre avantage, et celles que nous tenions pour salutaires se montrent préjudiciables. ******************************************
Acccusé de mener une vie dissolue, un Athénien essaie de montrer que sa conduite dans le passé a été irréprochable voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 141; éditions Gallimard. 16 ἐγὼ τοίνυν, ὦ ἄνδρες δικασταί, μεθ᾽ ὑμῶν διατρίϐων ἐν τῇ πόλει τὸν ἅπαντα χρόνον, οὔτε αἰτίαν πονηρὰν οὐδεμίαν πώποτ᾽ ἔλαϐον, οὔτ᾽ ἔγκλημά μοι πρὸς οὐδένα τῶν πολιτῶν γέγονεν, οὐδὲ πέφευγα δίκην οὐδεμίαν, οὐδ᾽ ἕτερον δεδίωχα, ἱπποτροφῶν δὲ διατετέλεκα φιλοτίμως τὸν ἅπαντα χρόνον παρὰ δύναμιν καὶ ὑπὲρ τὴν οὐσίαν τὴν ἐμαυτοῦ. ἐστεφάνωμαι δ᾽ ὑπό τε τῶν ἱππέων πάντων ἀνδραγαθίας ἕνεκα, καὶ ὑπὸ τῶν συναρχόντων. 17 ὑμεῖς γάρ με, ὦ ἄνδρες δικασταί, πρῶτον μὲν φύλαρχον ἐχειροτονήσατε, ἔπειτα εἰς Λῆμνον ἵππαρχον : καὶ ἦρξα μὲν αὐτόθι δύ᾽ ἔτη τῶν πώποθ᾽ ἱππαρχηκότων μόνος, προσκατέμεινα δὲ αὐτόθι τὸν τρίτον ἐνιαυτόν, οὐ βουλόμενος πολίτας ἄνδρας ἐπὶ κεφαλὴν εἰσπράττειν τὸν μισθὸν τοῖς ἱππεῦσιν ἀπόρως διακειμένους. 18 καὶ ἐν τούτῳ μοι τῷ χρόνῳ ἔγκλημα μὲν οὐδεὶς τῶν ἐκεῖ ἐνεκάλεσεν οὔτε ἰδίᾳ οὔτε δημοσίᾳ, στεφάνοις δὲ τρισὶν ἐστεφανώθην ὑπὸ τοῦ δήμου τοῦ ἐν Ἡφαιστίᾳ καὶ ἑτέροις ὑπὸ τοῦ ἐν Μυρίνῃ. ἃ χρὴ τεκμήρια ὑμῖν εἶναι εἰς τοῦτον τὸν ἀγῶνα, ὡς ψευδεῖς κατ᾽ ἐμοῦ αἱ αἰτίαι εἰσίν. Hypéride, pour Lycophon, 16-18 ἔγκλημα, ατος (τὸ) : chef d’accusation, grief, accusation. οὐδεὶς τῶν ἐκεῖ : aucun des habitants de là-bas. ἔγκλημα μὲν οὐδεὶς τῶν ἐκεῖ ἐνεκάλεσεν οὔτε ἰδίᾳ οὔτε δημοσίᾳ : aucun des habitants de là-bas n'a intenté d'accusation que ce fût à titre privé ou au nom de la cité. δημόσιος, α, ον : de l’État; qui appartient à l’État, public, p. opp. à ἴδιος,. ******************************************
Xerxès, roi de Perse, veut soumettre la Grèce voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 142; éditions Gallimard. τοῖς μὲν ναυάρχοις παρήγγειλεν ἀθροίζειν τὰς ναῦς εἰς Κύμην καὶ Φώκαιαν, αὐτὸς δ´ ἐξ ἁπασῶν τῶν σατραπειῶν συναγαγὼν τὰς πεζὰς καὶ ἱππικὰς δυνάμεις, προῆγεν ἐκ τῶν Σούσων. ὡς δ´ ἧκεν εἰς Σάρδεις, κήρυκας ἐξέπεμψεν εἰς τὴν Ἑλλάδα, προστάξας εἰς πάσας τὰς πόλεις ἰέναι καὶ τοὺς Ἕλληνας αἰτεῖν ὕδωρ καὶ γῆν. τὴν δὲ στρατιὰν διελόμενος ἐξαπέστειλε τοὺς ἱκανοὺς ζεῦξαι μὲν τὸν Ἑλλήσποντον, διασκάψαι δὲ τὸν Ἄθω κατὰ τὸν αὐχένα τῆς Χερρονήσου, ἅμα μὲν ταῖς δυνάμεσιν ἀσφαλῆ καὶ σύντομον τὴν διέξοδον ποιούμενος, ἅμα δὲ τῷ μεγέθει τῶν ἔργων ἐλπίζων προκαταπλήξεσθαι τοὺς Ἕλληνας. οἱ μὲν οὖν πεμφθέντες ἐπὶ τὴν κατασκευὴν τῶν ἔργων ταχέως ἤνυον διὰ τὴν πολυχειρίαν τῶν ἐργαζομένων. οἱ δ´ Ἕλληνες πυθόμενοι τὸ μέγεθος τῆς τῶν Περσῶν δυνάμεως, ἐξέπεμψαν εἰς Θετταλίαν μυρίους ὁπλίτας... μετὰ δὲ ταῦτα τῶν παρὰ Ξέρξου πρέσϐεων ἐπιόντων τὴν Ἑλλάδα καὶ γῆν καὶ ὕδωρ αἰτούντων, αἱ πόλεις ἅπασαι διὰ τῶν ἀποκρίσεων ἀπεδείκνυντο τὴν περὶ τῆς κοινῆς ἐλευθερίας σπουδήν. Ξέρξης δὲ ὡς ἐπύθετο τὸν Ἑλλήσποντον ἐζεῦχθαι καὶ τὸν Ἄθω διεσκάφθαι, προῆγεν ἐκ τῶν Σάρδεων ἐφ´ Ἑλλησπόντου τὴν πορείαν ποιούμενος· ὡς δὲ ἧκεν εἰς Ἄϐυδον, διὰ τοῦ ζεύγματος τὴν δύναμιν διήγαγεν εἰς τὴν Εὐρώπην. Diodore de Sicile, 11, 2 (passim) et 11, 3 (passim) τοῖς μὲν ναυάρχοις παρήγγειλεν ἀθροίζειν τὰς ναῦς εἰς Κύμην καὶ Φώκαιαν : ordonna à ses amiraux de concentrer les navires à Kymé et à Phocée. παραγγέλλω (aor. παρήγγειλα) : annoncer à côté, c. à d. de l’un à l’autre; faire savoir dans son entourage, transmettre un avis, une nouvelle; prescrire, ordonner, enjoindre. Xerxès ordonna à ses amiraux de concentrer les navires à Kymé et à Phocée; lui-même, après avoir rassemblé l'infanterie et la cavalerie, se mit en marche avec elles au départ de Suze. Une fois parvenu à Sardes, il dépêcha en Grèce des hérauts, leur prescrivant de se rendre dans toutes les villes et de demander aux Grecs l'eau et la terre. Après avoir divisé son armée, il en fit partir un contingent suffisamment important, qui devait, d'une part, construire un pont de bateaux sur l'Hellespont, d'autre part, creuser un canal à travers le massif de l'Athos, là où la Chersonèse forme un isthme : par ce moyen, il permettait à ses troupes de disposer d'un itinéraire sûr et court, mais en même temps, il espérait, par l'étendue de ces travaux, frapper les Grecs d'épouvante avant son arrivée. Ceux-ci, informés de l'importance numérique des troupes perses, envoyèrent en Thessalie dix mille hoplites... Après ces événements, quand les envoyés de Xerxès leur demandèrent la terre et l'eau, toutes les cités manifestèrent par leur réponse leur attachement à la liberté commune. Quant à Xerxès, une fois arrivé à Abidos, il fit franchir à son armée le pont de bateaux et la transféra en Europe. ******************************************
Le vrai stoïcien --- Arrien, les entretiens d'Epictète, 2, 19 Τηρεῖτε οὕτως ἑαυτοὺς ἐν οἷς ἐπράσσετε καὶ εὑρήσετε τίνος ἔσθ´ αἱρέσεως. τοὺς πλείστους ὑμῶν Ἐπικουρείους εὑρήσετε, ὀλίγους τινὰς Περιπατητικοὺς καὶ τούτους ἐκλελυμένους. ποῦ γὰρ ἵν´ ὑμεῖς τὴν ἀρετὴν πᾶσιν τοῖς ἄλλοις ἴσην ἢ καὶ κρείττονα ἔργῳ ὑπολάϐητε; Στωικὸν δὲ δείξατέ μοι, εἴ τινα ἔχητε. ποῦ ἢ πῶς; ἀλλὰ τὰ λογάρια τὰ Στωικὰ λέγοντας μυρίους. τὰ γὰρ Ἐπικούρεια αὐτοὶ οὗτοι χεῖρον λέγουσι; τὰ γὰρ Περιπατητικὰ οὐ καὶ αὐτὰ ὁμοίως ἀκριϐοῦσιν; τίς οὖν ἐστι Στωικός; ὡς λέγομεν ἀνδριάντα Φειδιακὸν τὸν τετυπωμένον κατὰ τὴν τέχνην τὴν Φειδίου, οὕτως τινά μοι δείξατε κατὰ τὰ δόγματα ἃ λαλεῖ τετυπωμένον. δείξατέ μοί τινα νοσοῦντα καὶ εὐτυχοῦντα, κινδυνεύοντα καὶ εὐτυχοῦντα, ἀποθνῄσκοντα καὶ εὐτυχοῦντα, πεφυγαδευμένον καὶ εὐτυχοῦντα, ἀδοξοῦντα καὶ εὐτυχοῦντα. δείξατ´· ἐπιθυμῶ τινα νὴ τοὺς θεοὺς ἰδεῖν Στωικόν. ἀλλ´ οὐκ ἔχετε τὸν τετυπωμένον δεῖξαι· τόν γε τυπούμενον δείξατε, τὸν ἐπὶ ταῦτα κεκλικότα. εὐεργετήσατέ με· μὴ φθονήσητε ἀνθρώπῳ γέροντι ἰδεῖν θέαμα, ὃ μέχρι νῦν οὐκ εἶδον. οἴεσθε ὅτι τὸν Δία τὸν Φειδίου δείξετε ἢ τὴν Ἀθηνᾶν, ἐλεφάντινον καὶ χρυσοῦν κατασκεύασμα. ψυχὴν δειξάτω τις ὑμῶν ἀνθρώπου θέλοντος ὁμογνωμονῆσαι τῷ θεῷ καὶ μηκέτι μήτε θεὸν μήτ´ ἄνθρωπον μέμφεσθαι, μὴ ἀποτυχεῖν τινος, μὴ περιπεσεῖν τινι, μὴ ὀργισθῆναι, μὴ φθονῆσαι, μὴ ζηλοτυπῆσαι (τί γὰρ δεῖ περιπλέκειν;), θεὸν ἐξ ἀνθρώπου ἐπιθυμοῦντα γενέσθαι καὶ ἐν τῷ σωματίῳ τούτῳ τῷ νεκρῷ περὶ τῆς πρὸς τὸν Δία κοινωνίας βουλευόμενον. δείξατε. ἀλλὰ οὐκ ἔχετε. τηρέω-ῶ (futur -ήσω, aor. ἐτήρησα, parf. τετήρηκα) : avoir la garde de, veiller sur; observer, épier, guetter. πράσσω, att. réc. πράττω (futur πράξω, aor. ἔπραξα, parf. πέπραχα, πέπραγα; passif futur πραχθήσομαι, f. πραγήσομαι, aor. ἐπράχθην, aor. 2 ἐπράγην parf. πέπραγμαι : aller à travers, traverser, faire, exécuter; faire payer. τὰ ἑαυτοῦ πράττειν : s’occuper de ses propres affaires; ne pas faire de politique. εὖ πράττειν, Pd. O. 4, 7, etc. ; Eschl. Sept. 77 ; Hdt. 1, 24, etc. : faire bien ses affaires, réussir, être heureux. πράττειν κακῶς : échouer. αἵρεσις, εως (ἡ) : action de prendre; choix. ἐκλύω : délier, c. à d. délivrer, affranchir. ἐκλύεσθαι : être relâché, être épuisé. ἔχω (imparf. εἶχον ; fut. ἕξωou σχήσω ; aor. 2 ἔσχον, d’où impér. σχές, sbj. σχῶ, opt. σχοίην, inf. σχεῖν, part. σχών ; parf. ἔσχηκα ; pl. q. pf. ἐσχήκειν. Pass. prés. ἔχομαι, imparf. εἰχόμην, f. ἕξομαι, aor. ἐσχέθην, parf. ἔσχημαι : tenir, avoir, garder; ἔχειν τι χερσίν, Il. 1, 463 ; ἐν χερσίν, Il. 18, 105 ; Eschl. fr. 51 ; μετὰ χερσίν, Il. 11, 484 ; διὰ χερῶν, Eschl. Suppl. 193 ; ou διὰ χειρός, Thc. 2, 13, 76 : porter qqe ch. dans les mains. πρός τινα τὸν νοῦν ἔχειν, Thc. 3, 22 ; ou πρός τινα τὴν γνώμην ἔχειν, Thc. 3, 25 ; πρός τι τὸν νοῦν ἔχειν, Thc. 7, 19 ; ou ἐπί τινι, Att. porter son attention, son esprit sur qqn ou sur qqe ch. ; abs. à l’impér. ἔχε au sens de ἄγε, allons ! eh bien ! voyons ! d’ord. avec une particule : ἔχε δὴ καλῶς γὰρ λέγεις, Plat. Gorg. 460 a, eh bien, voyons, car tu parles bien. εὖ ἔχειν, Od. 24, 245 ; Plat. Rsp. 330 a, etc. ; καλῶς ἔχειν, Soph. El. 816, etc. : être en bon état, se bien porter. οὕτως ἔχει (s. e. τὰ πράγματα) Xén. Cyr. 2, 1, 8, etc. ; AR. Pl. 110, etc. il en est ainsi ; οὕτως ἐχόντων, Xén. An. 3, 2, 10 ; ou ὡς οὕτως ἐχόντων, Hdt. 8, 144 ; ou ὡς ὧδ’ ἐχόντων, Hdt. 1, 126 ; Soph. Aj. 981 : les affaires étant ainsi (lat. cum res ita se habeant).. Observez-vous vous-mêmes d'après cela quand vous agissez, et vous trouverez à quelle Ecole vous appartenez. Vous trouverez que la plupart d'entre vous sont Epicuriens, quelques-uns Péripatéticiens, mais bien relâchés ceux-là. Où est-ce, en effet, que dans la pratique vous tenez la vertu pour égale et même supérieure à tout le reste! Montrez-moi un Stoïcien, si vous en avez un. Où, et comment le feriez-vous ? Vous me montrerez, il est vrai, des milliers d'individus parlant le langage du Stoïcisme. Mais ces mêmes gens parlent-ils moins bien le langage d'Epicure ? N'expliquent-ils pas aussi parfaitement le Péripatétisme lui-même ? Où donc est le Stoïcien ? De même que nous appelons statues Phidiaques celles qui sont faites d'après le système de Phidias, montrez-moi un homme qui se trouve fait sur le patron des maximes qu'il énonce en babillant. Montrez-moi un homme qui soit à la fois malade et heureux, en péril et heureux, mourant et heureux, exilé et heureux, flétri et heureux. Montrez-le moi. De par tous les dieux, je voudrais voir un Stoïcien ! Si vous ne pouvez m'en montrer un tout fait, montrez-m'en un qui soit en train de se faire, un qui penche vers cette manière d'être. Soyez bons pour moi. Ne refusez pas à ma vieillesse la vue d'un spectacle que je n'ai pas encore eu sous les yeux. Croyez-vous que ce que vous avez à me montrer, ce soit le Jupiter ou la Minerve de Phidias, ouvrages d'or et d'ivoire ? Non. Que quelqu'un d'entre vous me montre une âme d'homme, qui veuille être en communauté de pensées avec Dieu, n'accuser ni Dieu ni homme, n'être frustrée de rien, n'aller se heurter contre rien, n'avoir ni colère, ni haine, ni jalousie; une âme qui veuille (car à quoi bon tant d'ambages) devenir un Dieu au lieu d'un homme, et qui songe, dans ce misérable corps périssable, à vivre en société avec Jupiter. Montrez-m'en une. Vous ne le pouvez pas. ******************************************
Retraite spirituelle Ἀναχωρήσεις αὑτοῖς ζητοῦσιν ἀγροικίας καὶ αἰγιαλοὺς καὶ ὄρη, εἴωθας δὲ καὶ σὺ τὰ τοιαῦτα μάλιστα ποθεῖν. Ὅλον δὲ τοῦτο ἰδιωτικώτατόν ἐστιν, ἐξόν, ἧς ἂν ὥρας ἐθελήσῃς, εἰς ἑαυτὸν ἀναχωρεῖν. Οὐδαμοῦ γὰρ οὔτε ἡσυχιώτερον οὔτε ἀπραγμονέστερον ἄνθρωπος ἀναχωρεῖ ἢ εἰς τὴν ἑαυτοῦ ψυχήν, μάλισθ ὅστις ἔχει ἔνδον τοιαῦτα, εἰς ἃ ἐγκύψας ἐν πάσῃ εὐμαρείᾳ εὐθὺς γίνεται· τὴν δὲ εὐμάρειαν οὐδὲν ἄλλο λέγω ἢ εὐκοσμίαν. Συνεχῶς οὖν δίδου σεαυτῷ ταύτην τὴν ἀναχώρησιν καὶ ἀνανέου σεαυτόν· βραχέα δὲ ἔστω καὶ στοιχειώδη ἃ εὐθὺς ἀπαντήσαντα ἀρκέσει εἰς τὸ πᾶσαν λύπην ἀποκλύσαι καὶ ἀποπέμψαι σε μὴ δυσχεραίνοντα ἐκείνοις ἐφ ἃ ἐπανέρχῃ. Τίνι γὰρ δυσχερανεῖς ; Τῇ τῶν ἀνθρώπων κακίᾳ ; Ἀναλογισάμενος τὸ κρῖμα, ὅτι τὰ λογικὰ ζῷα ἀλλήλων ἕνεκεν γέγονε καὶ ὅτι τὸ ἀνέχεσθαι μέρος τῆς δικαιοσύνης καὶ ὅτι ἄκοντες ἁμαρτάνουσι καὶ πόσοι ἤδη διεχθρεύσαντες, ὑποπτεύσαντες, μισήσαντες, διαδορατισθέντες ἐκτέτανται, τετέφρωνται, παύου ποτέ. Ἀλλὰ καὶ τοῖς ἐκ τῶν ὅλων ἀπονεμομένοις δυσχερανεῖς ; ἀνανεωσάμενος τὸ διεζευγμένον τό· ἤτοι πρόνοια ἢ ἄτομοι, καὶ ἐξ ὅσων ἀπεδείχθη ὅτι ὁ κόσμος ὡσανεὶ πόλις. Ἀλλὰ τὰ σωματικά σου ἅψεται ἔτι ; Ἐννοήσας ὅτι οὐκ ἐπιμίγνυται λείως ἢ τραχέως κινουμένῳ πνεύματι ἡ διάνοια, ἐπειδὰν ἅπαξ ἑαυτὴν ἀπολάϐῃ καὶ γνωρίσῃ τὴν ἰδίαν ἐξουσίαν, καὶ λοιπὸν ὅσα περὶ πόνου καὶ ἡδονῆς ἀκήκοας καὶ συγκατέθου. Ἀλλὰ τὸ δοξάριόν σε περισπάσει ; Ἀπιδὼν εἰς τὸ τάχος τῆς πάντων λήθης καὶ τὸ χάος τοῦ ἐφ ἑκάτερα ἀπείρου αἰῶνος καὶ τὸ κενὸν τῆς ἀπηχήσεως καὶ τὸ εὐμετάϐολον καὶ ἄκριτον τῶν εὐφημεῖν δοκούντων καὶ τὸ στενὸν τοῦ τόπου, ἐν ᾧ περιγράφεται· ὅλη τε γὰρ ἡ γῆ στιγμὴ καὶ ταύτης πόστον γωνίδιον ἡ κατοίκησις αὕτη ; Καὶ ἐνταῦθα πόσοι καὶ οἷοί τινες οἱ ἐπαινεσόμενοι; Λοιπὸν οὖν μέμνησο τῆς ὑποχωρήσεως τῆς εἰς τοῦτο τὸ ἀγρίδιον ἑαυτοῦ καὶ πρὸ παντὸς μὴ σπῶ μηδὲ κατεντείνου, ἀλλὰ ἐλεύθερος ἔσο καὶ ὅρα τὰ πράγματα ὡς ἀνήρ, ὡς ἄνθρωπος, ὡς πολίτης, ὡς θνητὸν ζῷον. Ἐν δὲ τοῖς προχειροτάτοις, εἰς ἃ ἐγκύψεις, ταῦτα ἔστω τὰ δύο· ἕν μέν, ὅτι τὰ πράγματα οὐχ ἅπτεται τῆς ψυχῆς, ἀλλ ἔξω ἕστηκεν ἀτρεμοῦντα, αἱ δὲ ὀχλήσεις ἐκ μόνης τῆς ἔνδον ὑπολήψεως· ἕτερον δέ, ὅτι πάντα ταῦτα, ὅσα ὁρᾷς, ὅσον οὐδέπω μεταϐαλεῖ καὶ οὐκ ἔτι ἔσται· καὶ ὅσων ἤδη μεταϐολαῖς αὐτὸς παρατετύχηκας, συνεχῶς διανοοῦ. Ὁ κόσμος ἀλλοίωσις, ὁ βίος ὑπόληψις. Marc-Aurèle, Pensées, 4, 3. ἀναχωρέω-ῶ : aller en arrière, retourner sur ses pas; reculer (devant l’ennemi); se retirer, s’éloigner. ζητέω-ῶ (imparf. ἐζήτουν, futur ζητήσω, aor. ἐζήτησα, parf. ἐζήτηκα) : chercher, rechercher, chercher à obtenir, réclamer, exiger. ἀγροικία, ας (ἡ) : séjour ou résidence à la campagne; maison de campagne; mœurs rustiques, grossièreté. ἀγροῖκος, ος, ον : qui vit à la campagne, rustique, rural; rustre, grossier. αἰγιαλός, οῦ (ὁ) : bord de la mer, rivage, grève. ποθέω-ῶ (futur ήσω ou έσομαι, aor. ἐπόθησα ou ἐπόθεσα, parf. πεπόθηκα ; passif aor. ἐποθέσθην, parf. πεπόθημαι) : désirer une chose absente ou éloignée ; regretter. ὄρος, εος-ους (τὸ) : montagne, colline, hauteur. --- cf. ὄρνυμι. ἔθος, εος-ους (τὸ) : coutume, usage. ἔθος (s. e. ἐστίν) avec l’inf. : c’est la coutume de, etc. ἔθος ἐστί τινι : c’est l’habitude de qqn de, etc. ἐν ἔθει τῇ πόλει ἦν, Thc. 2, 64 : c’était la coutume de la cité. ἔθος ἔχειν avec l’inf. : avoir l’habitude. κατὰ τὸ ἔθος ou ἐξ ἔθους ou δι’ ἔθος : d’après la coutume. ἔθω (seul. part. prés. ἔθων, parf. 2 εἴωθα, pl. q. parf. εἰώθειν): avoir coutume. κακὰ ἔρρεζε ἔθων, Il. 9, 540 : il faisait le mal selon son habitude. parf. εἴωθα ; j’ai l’habitude de, avec l’inf. Il. 5, 766 ; Hdt. 3, 36 ; Thc. 1, 97, etc. ἀλλοίωσις, εως (ἡ) : changement, altération. ὑπόληψις, εως (ἡ) : action de succéder à qqn; succession, remplacement; conception, pensée, imagination. On va se chercher de lointaines retraites dans les champs, sur le bord de la mer, dans les montagnes; et toi-même aussi tu ne laisses pas que de satisfaire volontiers les mêmes désirs. Mais que tout ce soin est singulier, puisque tu peux toujours, quand tu le veux, à ton heure, trouver un asile en toi-même ! Nulle part, en effet, l’homme ne peut goûter une retraite plus sereine ni moins troublée que celle qu’il porte au dedans de son âme, surtout quand on rencontre en soi ces ressources sur lesquelles il suffit de s’appuyer un instant, pour qu’aussitôt on se sente dans la parfaite quiétude. Et par la « Quiétude », je n’entends pas autre chose qu’une entière soumission à la règle et à la loi. Tâche donc de t’assurer ce constant refuge, et viens t’y renouveler toi-même perpétuellement. Conserve en ton cœur de ces brèves et inébranlables maximes que tu n’auras qu’à méditer un moment, pour qu’à l’instant ton âme entière recouvre sa sérénité, et pour que tu en reviennes, exempt de toute amertume, reprendre le commerce de toutes ces choses où tu retournes. A qui, je te le demande, pourrais-tu en vouloir ? Est-ce à la perversité des humains ? Mais si tu rappelles à ta mémoire cet axiome que tous les êtres doués de raison sont faits les uns pour les autres, que se supporter réciproquement est une partie de la justice, et que tant de gens qui se sont détestés, soupçonnés, haïs, querellés, sont étendus dans la poussière et ne sont plus que cendres, tu t’apaiseras peut-être assez aisément. Ou bien, par hasard, est-ce que tu en veux au sort qui t’a été réparti dans l’ordre universel ? Alors considère de nouveau cette alternative : De deux choses l’une, ou il y a une Providence, ou il n’y a que des atomes. Pense aussi à cette vieille démonstration d’où il ressort que le monde n’est après tout qu’une vaste cité. Sont-ce les choses corporelles qui ont encore prise sur toi ? Dis-toi alors, à part toi, que la pensée, une fois qu’elle a pu se saisir elle-même et comprendre son essence propre, ne se confond plus avec les mouvements du souffle vital qui t’anime, que d’ailleurs ce mouvement soit puissant ou débile. Ou bien encore, rappelle-toi toutes ces maximes qu’on t’a apprises et que tu as acceptées sur la douleur et le plaisir. Serait-ce par hasard la vaine opinion des hommes qui t’agite et te déchire ? Alors regarde un peu l’oubli rapide de toutes choses, l’abîme du temps pris dans les deux sens, l’inanité de ce bruit et de cet écho, la mobilité et l’incompétence des juges, qui semblent t’applaudir, et l’exiguïté du lieu où la renommée se renferme. La terre entière n’est qu’un point, et la partie que nous habitons n’en est que le coin le plus étroit. Là même, ceux qui entonneront tes louanges, combien sont-ils et quels sont-ils encore ? Il reste donc uniquement à te souvenir que tu peux toujours faire retraite dans cet humble domaine qui n’appartient qu’à toi. Avant tout, garde-toi de t’agiter, de te raidir; conserve ta liberté, et envisage les choses comme doit le faire un cœur énergique, un homme, un citoyen, un être destiné à mourir. Puis, entre les maximes où la réflexion peut s’arrêter le plus habituellement, place ces deux-ci : la première, que les choses ne touchent pas directement notre âme, puisqu’elles sont en dehors d’elle, sans qu’elle puisse les modifier, et que nos troubles ne viennent que de l’idée tout intérieure que nous nous en faisons; la seconde, que toutes ces choses que tu vois vont changer dans un instant, et que tout à l’heure elles ne seront plus. Enfin, rappelle-toi sans cesse tous les changements que tu as pu toi-même observer. Le monde n’est qu’une transformation perpétuelle; la vie n’est qu’une imagination. ******************************************
La pratique de l'agriculture selon Socrate voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 146; éditions Gallimard. τίς δὲ τοῖς ἐργαζομένοις πλείω τέχνη ἀντιχαρίζεται; τίς δὲ ἥδιον τὸν ἐπιμελόμενον δέχεται προτείνουσα προσιόντι λαϐεῖν ὅ τι χρῄζει; (9) τίς δὲ ξένους ἀφθονώτερον δέχεται; χειμάσαι δὲ πυρὶ ἀφθόνῳ καὶ θερμοῖς λουτροῖς ποῦ πλείων εὐμάρεια ἢ ἐν χώρῳ τῳ; ποῦ δὲ ἥδιον θερίσαι ὕδασί τε καὶ πνεύμασι καὶ σκιαῖς ἢ κατ' ἀγρόν; (10) τίς δὲ ἄλλη θεοῖς ἀπαρχὰς πρεπωδεστέρας παρέχει ἢ ἑορτὰς πληρεστέρας ἀποδεικνύει; τίς δὲ οἰκέταις προσφιλεστέρα ἢ γυναικὶ ἡδίων ἢ τέκνοις ποθεινοτέρα ἢ φίλοις εὐχαριστοτέρα; (11) ἐμοὶ μὲν θαυμαστὸν δοκεῖ εἶναι εἴ τις ἐλεύθερος ἄνθρωπος ἢ κτῆμά τι τούτου ἥδιον κέκτηται ἢ ἐπιμέλειαν ἡδίω τινὰ ταύτης ηὕρηκεν ἢ ὠφελιμωτέραν εἰς τὸν βίον. (12) ἔτι δὲ ἡ γῆ θεὸς οὖσα τοὺς δυναμένους καταμανθάνειν καὶ δικαιοσύνην διδάσκει· τοὺς γὰρ ἄριστα θεραπεύοντας αὐτὴν πλεῖστα ἀγαθὰ ἀντιποιεῖ. (13) ἐὰν δ' ἄρα καὶ ὑπὸ πλήθους ποτὲ στρατευμάτων τῶν ἔργων στερηθῶσιν οἱ ἐν τῇ γεωργίᾳ ἀναστρεφόμενοι καὶ σφοδρῶς καὶ ἀνδρικῶς παιδευόμενοι, οὗτοι εὖ παρεσκευασμένοι καὶ τὰς ψυχὰς καὶ τὰ σώματα, ἂν μὴ θεὸς ἀποκωλύῃ, δύνανται ἰόντες εἰς τὰς τῶν ἀποκωλυόντων λαμϐάνειν ἀφ' ὧν θρέψονται. πολλάκις δ' ἐν τῷ πολέμῳ καὶ ἀσφαλέστερόν ἐστι σὺν τοῖς ὅπλοις τὴν τροφὴν μαστεύειν ἢ σὺν τοῖς γεωργικοῖς ὀργάνοις. Xénophon, Econ. 5, 8-12. ἀντιχαρίζομαι : témoigner en retour sa reconnaissance. ἐργάζομαι : accomplir, pratiquer (un art, un métier). ἄφθονος, ος, ον : qui n’envie pas, exempt d’envie; libéral, bienfaisant; abondant, copieux. ἄφθονα πάντα παρέσται, Hh. Ap. 536 : tous les biens seront fournis en abondance. εὐμάρεια, ας (ἡ) : commodité, facilité. εὐμαρειά (ἐστιν) χειμάσαι : il est commode de passer l'hiver. χειμάσαι δὲ πυρὶ ἀφθόνῳ καὶ θερμοῖς λουτροῖς ποῦ πλείων εὐμάρεια ἢ ἐν χώρῳ τῳ (= τινί) : en hiver, où trouvera-t-on plus de facilité qu'à la campagne pour avoir un bon feu et des bains chauds ? χῶρος, ου (ὁ) : espace; emplacement déterminé, lieu limité; domaine (de campagne). προσφιλής, ής, ές : plein d’amitié ou de bienveillance pour; attrayant. τίς δὲ (τέχνη) οἰκέταις προσφιλεστέρα : lequel (métier) est plus attrayant. εὔχαρις, ις, ι, gén. ιτος : gracieux, qui a bonne grâce, aimable; agréable, charmant. (τέχνη) εὐχαριστοτέρα : métier plus charmant. Quel art paie plus généreusement de retour ceux qui l'exercent ? Lequel accueille plus agréablement celui qui s'y adonne ? Pour passer l'hiver avec un bon feu et des bains chauds, où peut-on trouver plus de commodité que dans un domaine de campagne ? Où peut-on passer l'été plus plaisamment qu'aux champs en jouissant de la fraîcheur des eaux, des souffles du vent et de l'ombre ? Quel autre métier permet d'offrir aux dieux des prémices plus dignes d'eux ou de célébrer des fêtes plus sompteuses ? Quel art est plus attrayant pour des serviteurs, plus agréable pour une femme, plus désirable pour des enfants, plus de charme pour les amis ? Il me paraît surprenant qu'un homme de condition libre puisse posséder un bien plus plaisant que celui-ci ou qu'il ait trouvé une activité plus plaisante que celle-ci et plus avantageuse pour son existence. En outre la terre, étant une déesse, enseigne aussi la justice à ceux qui peuvent s'en instruire, car à ceux qui l'entourent de la plus grande sollicitude, elle accorde en retour de très nombreux avantages. ******************************************
Thésée vainqueur du Minotaure voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 164; éditions Gallimard. [1,7] καὶ εἰς τὸν τρίτον δασμὸν τῷ Μινωταύρῳ συγκαταλέγεταιὡς δέ τινες λέγουσιν, ἑκὼν ἑαυτὸν ἔδωκεν. ἐχούσης δὲ τῆς νεὼς μέλαν ἱστίον Αἰγεὺς τῷ παιδὶ ἐνετείλατο, ἐὰν ὑποστρέφῃ ζῶν, λευκοῖς πετάσαι τὴν ναῦν ἱστίοις. καὶ εἰς τὸν τρίτον δασμὸν τῷ Μινωταύρῳ συγκαταλέγεταιὡς δέ τινες λέγουσιν, ἑκὼν ἑαυτὸν ἔδωκεν. ἐχούσης δὲ τῆς νεὼς μέλαν ἱστίον Αἰγεὺς τῷ παιδὶ ἐνετείλατο, ἐὰν ὑποστρέφῃ ζῶν, λευκοῖς πετάσαι τὴν ναῦν ἱστίοις. [1,8] ὡς δὲ ἧκεν εἰς Κρήτην, Ἀριάδνη θυγάτηρ Μίνωος ἐρωτικῶς διατεθεῖσα πρὸς αὐτὸν συμπράσσειν ἐπαγγέλλεται, ἐὰν ὁμολογήσῃ γυναῖκα αὐτὴν ἕξειν ἀπαγαγὼν εἰς Ἀθήνας. ὁμολογήσαντος δὲ σὺν ὅρκοις Θησέως δεῖται Δαιδάλου μηνῦσαι τοῦ λαϐυρίνθου τὴν ἔξοδον. [1,9] ὑποθεμένου δὲ ἐκείνου, λίνον εἰσιόντι Θησεῖ δίδωσι : τοῦτο ἐξάψας Θησεὺς τῆς θύρας ἐφελκόμενος εἰσῄει. καταλαϐὼν δὲ Μινώταυρον ἐν ἐσχάτῳ μέρει τοῦ λαϐυρίνθου παίων πυγμαῖς ἀπέκτεινεν, ἐφελκόμενος δὲ τὸ λίνον πάλιν ἐξῄει. καὶ διὰ νυκτὸς μετὰ Ἀριάδνης καὶ τῶν παίδων εἰς Νάξον ἀφικνεῖται. ἔνθα Διόνυσος ἐρασθεὶς Ἀριάδνης ἥρπασε, καὶ κομίσας εἰς Λῆμνον ἐμίγη. καὶ γεννᾷ Θόαντα Στάφυλον Οἰνοπίωνα καὶ Πεπάρηθον. [1,10] λυπούμενος δὲ Θησεὺς ἐπ' Ἀριάδνῃ καταπλέων ἐπελάθετο πετάσαι τὴν ναῦν λευκοῖς ἱστίοις. Αἰγεὺς δὲ ἀπὸ τῆς ἀκροπόλεως τὴν ναῦν ἰδὼν ἔχουσαν μέλαν ἱστίον, Θησέα νομίσας ἀπολλέναι ῥίψας ἑαυτὸν μετήλλαξε. [1,11] Θησεὺς δὲ παρέλαϐε τὴν Ἀθηναίων δυναστείαν, τοὺς μὲν Πάλλαντος παῖδας πεντήκοντα τὸν ἀριθμὸν ἀπέκτεινεν· ὁμοίως δὲ καὶ ὅσοι ἀντᾶραι ἤθελον παρ' αὐτοῦ ἀπεκτάνθησαν, καὶ τὴν ἀρχὴν ἅπασαν ἔσχε μόνος. [1,12] ὅτι Μίνως, αἰσθόμενος τοῦ φεύγειν τοὺς μετὰ Θησέως, Δαίδαλον αἴτιον ἐν τῷ λαϐυρίνθῳ μετὰ τοῦ παιδὸς Ἰκάρου καθεῖρξεν, ὃς ἐγεγέννητο αὐτῷ ἐκ δούλης Μίνωος Ναυκράτης. ὁ δὲ πτερὰ κατασκευάσας ἑαυτῷ καὶ τῷ παιδὶ ἀναπτάντι ἐνετείλατο μήτε εἰς ὕψος πέτεσθαι, μὴ τακείσης τῆς κόλλης ὑπὸ τοῦ ἡλίου αἱ πτέρυγες λυθῶσι, μήτε ἐγγὺς θαλάσσης, ἵνα μὴ τὰ πτερὰ ὑπὸ τῆς νοτίδος λυθῇ. Apollodore, Epitomé. δασμός, οῦ (ὁ) : partage, part; part de butin; part de contribution imposée à un peuple, tribut, impôt. συγκαταλέγω (λέγω, choisir, rassembler) : choisir et arranger; choisir avec ou ensemble; choisir ou élire une personne avec une autre. εἰς τὸν τρίτον δασμὸν : en vue du troisième tribut. δίδωμι (imparf. ἐδίδουν ; futur δώσω; aor. 1 ἔδωκα) : donner. ἑκών, οῦσα, όν, gén. ἑκόντος, -ούσης, -όντος : qui agit de son plein gré, spontanément. ἑκὼν ἑαυτὸν ἔδωκεν : il se porta volontaire. ὑποστρέφω : intr. se retourner, revenir sur ses pas. ἐὰν ὑποστρέφῃ ζῶν : s'il revenait vivant. ὁμολογέω-ῶ (imparf. ὡμολόγουν, futur ὁμολογήσω, aor. ὡμολόγησα, parf. ὡμολόγηκα ; pl. q. parf. ὡμολογήκειν ; passif futur ὁμολογηθήσομαι, aor. ὡμολογήθην, parf. ὡμολόγημαι, pl. q. parf. ὡμολογήμην) : manifester son accord, accepter ses conditions. ἀπάγω (futur ἀπάξω, aor. 2 ἀπήγαγον, etc.) : emmener. ἐὰν ὁμολογήσῃ γυναῖκα αὐτὴν ἕξειν ἀπαγαγὼν εἰς Ἀθήνας : s'il est d'accord pour la prendre pour épouse et pour l'emmener à Athènes. πέτομαι (futur πτήσομαι et πετήσομαι, aor. 2 ἐπτόμην, d’où inf. πτέσθαι ; aor. radical ἐπτάμην) : voler. πετάσαι : déployer des voiles (dat.) sur un navire (acc.) λευκοῖς πετάσαι τὴν ναῦν ἱστίοις : (il lui recommanda) de déployer, sur le navire, des voiles blanches. ἐντέλλομαι, aor. ἐνετειλάμην : recommander, ordonner. τοὺς Πάλλαντος παῖδας πεντήκοντα τὸν ἀριθμὸν ἀπέκτεινεν : il tua les cinquante fils de Pallas. καὶ τὴν ἀρχὴν ἅπασαν ἔσχε μόνος : et il eut le pouvoir absolu. νοτίς, ίδος (ἡ) : humidité. λύω (futur λύσω, aor. ἔλυσα, parf. λέλυκα) : délier, défaire. ἵνα μὴ τὰ πτερὰ ὑπὸ τῆς νοτίδος λυθῇ : afin que les ailes ne soient pas défaites par l'effet de l'humidité. [1,7] Thésée fut ensuite tiré au sort parmi les jeunes gens qui devaient faire partie du tribut à Minos (c'était la troisième fois); mais on dit aussi qu'il se porta volontaire. Comme le navire avait une voile noire, Egée recommanda à son fils, s'il revenait vivant, de déployer, sur le navire, des voiles blanches. [1,8] Quand Thésée arrive en Crète, Ariane, la fille de Minos, tomba amoureuse de lui, et elle lui promit qu'elle l'aiderait, si elle obtenait en retour la promesse qu'il la mènerait à Athènes en tant qu'épouse. Thésée en fit le serment, et Ariane obligea Dédale à lui révéler la sortie du labyrinthe. [1,9] Conseillée encore par Dédale, elle donna à Thésée un fil grâce auquel il pourrait sortir : Thésée l'attacha à la porte et, en le tirant derrière lui, il entra. Ayant débusqué le Minotaure précisément dans la partie la plus reculée du labyrinthe, il le tua à coups de poings puis, en rembobinant le fil, il rebroussa chemin et sortit. Dans la nuit, il arriva à Naxos avec Ariane et les jeunes gens qu'il avait sauvés. Mais là, Dionysos fut pris d'amour pour Ariane et l'enleva; il l'amena à Lemnos et s'unit à elle. De leur union naquirent Thoas, Staphylos, Onopion et Péparéthos. [1,10] Affligé par le sort d'Ariane, Thésée repartit, mais il oublia de hisser les voiles blanches. Égée, du haut de l'acropole, aperçut de loin flotter sur le navire les voiles noires, et il pensa que son fils était mort : alors il se jeta dans le vide et mourut. [1,11] Thésée lui succéda sur le trône d'Athènes, et il tua les cinquante fils de Pallas. Thésée tua aussi tous ses autres adversaires, et il eut le pouvoir absolu. [1,12] Quand Minos s'aperçut de la fuite de Thésée et de ses compagnons, il en tint Dédale pour responsable, et il l'enferma dans le labyrinthe avec son fils Icare, que Dédale avait eu de Naucraté, une esclave de Minos. Alors Dédale construisit des ailes, et les attacha sur son propre dos et sur celui de son jeune fils, en lui recommandant de ne pas voler trop haut, afin que les rayons du soleil ne fassent pas fondre la colle qui tenait assemblées les plumes, ni non plus trop près de la mer, afin que l'humidité n'alourdisse pas les ailes. ******************************************
Excellence des lois de Minos voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 166; éditions Gallimard. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τίς δὲ λέγεται τῶν παλαιῶν βασιλέων ἀγαθὸς νομοθέτης γεγονέναι, οὗ ἔτι καὶ νῦν τὰ νόμιμα μένει ὡς θεῖα ὄντα; ΕΤΑΙΡΟΣ Οὐκ ἐννοῶ. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκ οἶσθα τίνες παλαιοτάτοις νόμοις χρῶνται τῶν Ἑλλήνων; ΕΤΑΙΡΟΣ Ἆρα Λακεδαιμονίους λέγεις καὶ Λυκοῦργον τὸν νομοθέτην; ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἀλλὰ ταῦτά γε οὐδέπω ἴσως ἔτη τριακόσια ἢ ὀλίγῳ τούτων πλείω. ἀλλὰ τούτων τῶν νομίμων τὰ βέλτιστα πόθεν (318d) ἥκει; Οἶσθα; ΕΤΑΙΡΟΣ Φασί γε ἐκ Κρήτης. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν οὗτοι παλαιοτάτοις νόμοις χρῶνται τῶν Ἑλλήνων; ΕΤΑΙΡΟΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οἶσθα οὖν τίνες τούτων ἀγαθοὶ βασιλῆς ἦσαν; Μίνως καὶ Ῥαδάμανθυς, οἱ Διὸς καὶ Εὐρώπης παῖδες, ὧν οἵδε εἰσὶν οἱ νόμοι. ΕΤΑΙΡΟΣ Ῥαδάμανθύν γέ φασιν, ὦ Σώκρατες, δίκαιον ἄνδρα, τὸν δὲ Μίνων ἄγριόν τινα καὶ χαλεπὸν καὶ ἄδικον. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἀττικόν, ὦ βέλτιστε, λέγεις μῦθον καὶ τραγικόν. [...] Ὅμηρος γὰρ περὶ Κρήτης λέγων ὅτι πολλοὶ ἄνθρωποι ἐν αὐτῇ εἰσιν καὶ ἐνενήκοντα πόληες, τῇσι δέ, φησίν· Ἔνι Κνωσὸς μεγάλη πόλις, ἔνθα τε Μίνως ἐννέωρος βασίλευε Διὸς μεγάλου ὀαριστής. [...] Καὶ Ὀδυσσείας ἐν Νεκυίᾳ δικάζοντα χρυσοῦν σκῆπτρον ἔχοντα πεποίηκε τὸν Μίνων. Platon, Minos 318 et 319 (passim). ἀγαθὸς νομοθέτης : bon législateur. ἔτι καὶ νῦν : encore maintenant. οὐδέπω : ne ... pas encore. ταῦτά γε οὐδέπω ἴσως ἔτη τριακόσια ἢ ὀλίγῳ τούτων πλείω : ce sont là des textes de lois qui, peut-être, ne remontent pas encore à trois cents ans ou à peine au-delà. τὰ νόμιμα μένει ὡς θεῖα ὄντα : les prescriptions demeurent comme divines. Ἆρα Λακεδαιμονίους λέγεις καὶ Λυκοῦργον τὸν νομοθέτην; : Veux-tu parler des Lacédémoniens et de Lycurgue, leur législateur ? ὧν οἵδε εἰσὶν οἱ νόμοι : c'est à eux que l'on doit ces lois. ὀαριστής, οῦ (ὁ) : qui vit en commerce intime avec, compagnon familier; familier avec. Διὸς μεγάλου ὀαριστής : confident du grand Zeus.. Socrate Quel est, parmi les anciens rois, celui qui passe pour avoir été un bon législateur et dont les prescriptions subsistent encore aujourd'hui, parce qu'on les considèrent comme divines ? le disciple Je ne comprends pas. Socrate Ne sais-tu pas quels sont les peuples parmi les Grecs qui possèdent les lois très anciennes ? le disciple Veux-tu parler des Lacédémoniens et de Lycurgue, leur législateur ? Socrate Voyons ! Ce sont là des textes de lois qui, peut-être, ne remontent pas encore à trois cents ans ou à peine au-delà. Mais les meilleures de ces prescriptions, d'où viennent-elles ? Le sais-tu ? le disciple On dit que c'est de Crète. Socrate Sais-tu quels ont été les bons rois de ces peuples ? Minos et Rhadamanthe, fils de Zeus et d'Europe; c'est à eux que l'on doit ces lois. le disciple Rhadamanthe était, dit-on, un homme juste, mais Minos quelqu'un de farouche, de peu accommodant et d'injuste. Socrate C'est une légende attique, mon cher, dont tu me parles, d'une légende faite pour la tragédie. En effet, Homère, disant de la Crète qu'elle a une population nombreuse et "quatre-vingt dix villes" et ajoute : ""parmi elles, Cnossos, une grande cité où régnait Minos, tous les neuf ans confident du grand Zeus". Et dans l'évocation des morts de l'Odyssée, il a représenté Minos en train de juger, le sceptre d'or entre les mains. ******************************************
Socrate et l'oracle de Delphes voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 180; éditions Gallimard. ἴστε δὴ οἷος ἦν Χαιρεφῶν, ὡς σφοδρὸς ἐφ᾽ ὅτι ὁρμήσειεν. καὶ δή ποτε καὶ εἰς Δελφοὺς ἐλθὼν ἐτόλμησε τοῦτο μαντεύσασθαι -- καί, ὅπερ λέγω, μὴ θορυϐεῖτε, ὦ ἄνδρες -- ἤρετο γὰρ δὴ εἴ τις ἐμοῦ εἴη σοφώτερος. ἀνεῖλεν οὖν ἡ Πυθία μηδένα σοφώτερον εἶναι. καὶ τούτων πέρι ὁ ἀδελφὸς ὑμῖν αὐτοῦ οὑτοσὶ μαρτυρήσει, ἐπειδὴ ἐκεῖνος τετελεύτηκεν. (21b) σκέψασθε δὴ ὧν ἕνεκα ταῦτα λέγω· μέλλω γὰρ ὑμᾶς διδάξειν ὅθεν μοι ἡ διαϐολὴ γέγονεν. ταῦτα γὰρ ἐγὼ ἀκούσας ἐνεθυμούμην οὑτωσί· “τί ποτε λέγει ὁ θεός, καὶ τί ποτε αἰνίττεται; ἐγὼ γὰρ δὴ οὔτε μέγα οὔτε σμικρὸν σύνοιδα ἐμαυτῷ σοφὸς ὤν· τί οὖν ποτε λέγει φάσκων ἐμὲ σοφώτατον εἶναι; οὐ γὰρ δήπου ψεύδεταί γε· οὐ γὰρ θέμις αὐτῷ”. καὶ πολὺν μὲν χρόνον ἠπόρουν τί ποτε λέγει· ἔπειτα μόγις πάνυ ἐπὶ ζήτησιν αὐτοῦ τοιαύτην τινὰ ἐτραπόμην. ἦλθον ἐπί τινα τῶν δοκούντων σοφῶν εἶναι, ὡς (21c) ἐνταῦθα εἴπερ που ἐλέγξων τὸ μαντεῖον καὶ ἀποφανῶν τῷ χρησμῷ ὅτι “οὑτοσὶ ἐμοῦ σοφώτερός ἐστι, σὺ δ᾽ ἐμὲ ἔφησθα”. διασκοπῶν οὖν τοῦτον -- ὀνόματι γὰρ οὐδὲν δέομαι λέγειν, ἦν δέ τις τῶν πολιτικῶν πρὸς ὃν ἐγὼ σκοπῶν τοιοῦτόν τι ἔπαθον, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, καὶ διαλεγόμενος αὐτῷ -- ἔδοξέ μοι οὗτος ὁ ἀνὴρ δοκεῖν μὲν εἶναι σοφὸς ἄλλοις τε πολλοῖς ἀνθρώποις καὶ μάλιστα ἑαυτῷ, εἶναι δ᾽ οὔ· κἄπειτα ἐπειρώμην αὐτῷ δεικνύναι ὅτι οἴοιτο μὲν εἶναι σοφός, εἴη δ᾽ οὔ. (21d) ἐντεῦθεν οὖν τούτῳ τε ἀπηχθόμην καὶ πολλοῖς τῶν παρόντων· πρὸς ἐμαυτὸν δ᾽ οὖν ἀπιὼν ἐλογιζόμην ὅτι τούτου μὲν τοῦ ἀνθρώπου ἐγὼ σοφώτερός εἰμι· κινδυνεύει μὲν γὰρ ἡμῶν οὐδέτερος οὐδὲν καλὸν κἀγαθὸν εἰδέναι, ἀλλ᾽ οὗτος μὲν οἴεταί τι εἰδέναι οὐκ εἰδώς, ἐγὼ δέ, ὥσπερ οὖν οὐκ οἶδα, οὐδὲ οἴομαι· ἔοικα γοῦν τούτου γε σμικρῷ τινι αὐτῷ τούτῳ σοφώτερος εἶναι, ὅτι ἃ μὴ οἶδα οὐδὲ οἴομαι εἰδέναι. ἐντεῦθεν ἐπ᾽ ἄλλον ᾖα τῶν ἐκείνου δοκούντων σοφωτέρων εἶναι καί (21e) μοι ταὐτὰ ταῦτα ἔδοξε, καὶ ἐνταῦθα κἀκείνῳ καὶ ἄλλοις πολλοῖς ἀπηχθόμην. μετὰ ταῦτ᾽ οὖν ἤδη ἐφεξῆς ᾖα, αἰσθανόμενος μὲν (καὶ) λυπούμενος καὶ δεδιὼς ὅτι ἀπηχθανόμην, ὅμως δὲ ἀναγκαῖον ἐδόκει εἶναι τὸ τοῦ θεοῦ περὶ πλείστου ποιεῖσθαι -- ἰτέον οὖν, σκοποῦντι τὸν χρησμὸν τί λέγει, ἐπὶ ἅπαντας τούς τι (22a) δοκοῦντας εἰδέναι. Platon, Apol. 21 et 22 (passim) ἴστε : vous savez. *εἴδω (futur εἴσομαι ; aor. 2 εἶδον, d’où impér. ἴδε ou ἰδέ, subj. ἴδω, opt. ἴδοιμι, inf. ἰδεῖν, part. ἰδών ; parf. 2 οἶδα, au sens d’un prés.; pl. q. parf. ᾔδειν, att. ᾔδη, au sens d’un imparf.) : voir, savoir. σφοδρός : ardent, passionné. ὡς σφοδρὸς ἐφ᾽ ὅτι ὁρμήσειεν : combien il était ardent dans tout ce qu'il entreprenait. ἀναιρέω-ῶ (futur ἀναιρήσω, aor. 2 ἀνεῖλον, parf. ἀνῄρηκα, etc.) : répondre (en parlant d'un oracle). θορυϐέω-ῶ : pousser des cris hostiles, protester. μαντεύω : rendre des oracles. moyen μαντεύομαι (futur εύσομαι, aor. ἐμαντευσάμην, parf. μεμάντευμαι) : consulter un oracle. μαντείαν μαντεύεσθαι παρὰ τῷ θεῷ, Eschn. 68, 41 : demander une réponse à la divinité. Vous savez donc quel homme c'était que Chéréphon, et combien il était ardent dans tout ce qu'il entreprenait. Un jour, étant parti pour Delphes, il eut la hardiesse de demander à l'oracle (et je vous prie encore une fois de ne pas vous émouvoir de ce que je vais (lire) s'il y avait au monde un homme plus sage que moi; la Pythie lui répondit qu'il n'y en avait aucun. Chéréphon est mort, mais son frère, qui est ici, pourra vous le certifier. Considérez bien, Athéniens, pourquoi je vous dis toutes ces choses : c'est uniquement pour vous faire voir d'où viennent les faux bruits qu'on a fait courir contre moi. Quand je sus la réponse de l'oracle, je pensai en moi-même : que veut dire le Dieu ? quel sens cachent ces paroles ? car je sais bien qu'il n'y a en moi aucune sagesse, ni petite, ni grande; que veut-il donc dire, en me déclarant le plus sage des hommes ? car il ne nie point, la Divinité ne saurait mentir. Je doutai donc pendant longtemps du sens de l'oracle, jusqu'à ce qu'enfin, après bien de la peine, je m'avisai de faire l'épreuve que voici : j'allai chez un de nos concitoyens qui passe pour un des plus sages de la ville; et j'espérais que là, mieux qu'ailleurs, je pourrais réfuter l'oracle, et lui faire voir un homme plus sage que moi, bien qu'il m'eût déclaré le plus sage des hommes. Examinant donc cet homme, dont je n'ai que faire de vous dire le nom, il suffit que c'était un de nos plus grands politiques, et m'entretenant avec lui, je trouvai que tout le monde le croyait sage, qu'il se croyait tel lui-même, et qu'il ne l'était point. Après cette découverte, je m'efforçai de lui faire voir qu'il n'était nullement ce qu'il croyait être; et voilà déjà ce qui me rendit odieux à cet homme et à tous ses amis, qui assistaient à notre conversation. Quand je l'eus quitté, je raisonnais en moi-même et me disais : Je suis plus sage que cet homme. Il peut bien se faire que ni lui ni moi ne sachions rien de beau ni de bon; mais il y a cette différence, que lui, il croit savoir, quoiqu'il ne sache rien, et que ne sachant rien, je ne crois pas non plus savoir me semble donc qu'en cela j'étais tant soit peu plus sage, parce que je ne croyais pas savoir ce que je ne savais point. De là, j'allai chez un autre, qui passait pour plus sage encore que le premier; je trouvai la même chose, et je me fis là de nouveaux ennemis. Je ne me rebutai point, j'allai encore chez d'autres, sentant bien que je me faisais haïr, et en étant très fâché, parce que j'en craignais les suites; mais il me paraissait que, sans balancer, je devais préférer à toutes choses la voix du Dieu, et pour en trouver le véritable sens, aller de porte en porte chez tous ceux qui avaient le plus de réputation. ******************************************
Démosthène exhorte les Athéniens à un sursaut d'énergie. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 184; éditions Gallimard. [65] ὃ νὴ τὸν Δία καὶ τὸν Ἀπόλλω δέδοικ᾽ ἐγὼ μὴ πάθηθ᾽ ὑμεῖς, ἐπειδὰν εἰδῆτ᾽ ἐκλογιζόμενοι μηδὲν ἔθ᾽ ὑμῖν ἐνόν. ἕως ἂν σῴζηται τὸ σκάφος, ἄν τε μεῖζον ἄν τ᾽ ἔλαττον ᾖ, τότε χρὴ καὶ ναύτην καὶ κυϐερνήτην καὶ πάντ᾽ ἄνδρ᾽ ἑξῆς προθύμους εἶναι, καὶ ὅπως μήθ᾽ ἑκὼν μήτ᾽ ἄκων μηδεὶς ἀνατρέψει, τοῦτο σκοπεῖσθαι : ἐπειδὰν δ᾽ ἡ θάλαττα ὑπέρσχῃ, μάταιος ἡ σπουδή. [70] καὶ ἡμεῖς τοίνυν, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ἕως ἐσμὲν σῷοι, πόλιν μεγίστην ἔχοντες, ἀφορμὰς πλείστας, ἀξίωμα κάλλιστον, τί ποιῶμεν; πάλαι τις ἡδέως ἂν ἴσως ἐρωτήσας κάθηται. ἐγὼ νὴ Δί᾽ ἐρῶ, καὶ γράψω δέ, ὥστ᾽ ἂν βούλησθε χειροτονήσετε. αὐτοὶ πρῶτον ἀμυνόμενοι καὶ παρασκευαζόμενοι, τριήρεσι καὶ χρήμασι καὶ στρατιώταις λέγω (καὶ γὰρ ἂν ἅπαντες δήπου δουλεύειν συγχωρήσωσιν οἱ ἄλλοι, ἡμῖν γ᾽ ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας ἀγωνιστέον) [71] ταῦτα δὴ πάντ᾽ αὐτοὶ παρεσκευασμένοι καὶ ποιήσαντες φανερὰ τοὺς ἄλλους ἤδη παρακαλῶμεν, καὶ τοὺς ταῦτα διδάξοντας ἐκπέμπωμεν πρέσϐεις πανταχοῖ, εἰς Πελοπόννησον, εἰς Ῥόδον, εἰς Χίον, ὡς βασιλέα λέγω, ἵν᾽ ἐὰν μὲν πείσητε, κοινωνοὺς ἔχητε καὶ τῶν κινδύνων καὶ τῶν ἀναλωμάτων, ἄν τι δέῃ, εἰ δὲ μή, χρόνους γ᾽ ἐμποιῆτε τοῖς πράγμασιν. Démosthène, 3 ème Philippique, 65 et 69-71 ******************************************
L'éducation du jeune Athénien. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 189; éditions Gallimard. οἵ τ᾽ αὖ κιθαρισταί, ἕτερα τοιαῦτα, σωφροσύνης τε ἐπιμελοῦνται καὶ ὅπως ἂν οἱ νέοι μηδὲν κακουργῶσιν : πρὸς δὲ τούτοις, ἐπειδὰν κιθαρίζειν μάθωσιν, ἄλλων αὖ ποιητῶν ἀγαθῶν ποιήματα διδάσκουσι μελοποιῶν, εἰς τὰ [326b] κιθαρίσματα ἐντείνοντες, καὶ τοὺς ῥυθμούς τε καὶ τὰς ἁρμονίας ἀναγκάζουσιν οἰκειοῦσθαι ταῖς ψυχαῖς τῶν παίδων, ἵνα ἡμερώτεροί τε ὦσιν, καὶ εὐρυθμότεροι καὶ εὐαρμοστότεροι γιγνόμενοι χρήσιμοι ὦσιν εἰς τὸ λέγειν τε καὶ πράττειν : πᾶς γὰρ ὁ βίος τοῦ ἀνθρώπου εὐρυθμίας τε καὶ εὐαρμοστίας δεῖται. ἔτι τοίνυν πρὸς τούτοις εἰς παιδοτρίϐου πέμπουσιν, ἵνα τὰ σώματα βελτίω ἔχοντες ὑπηρετῶσι τῇ διανοίᾳ χρηστῇ [326c] οὔσῃ, καὶ μὴ ἀναγκάζωνται ἀποδειλιᾶν διὰ τὴν πονηρίαν τῶν σωμάτων καὶ ἐν τοῖς πολέμοις καὶ ἐν ταῖς ἄλλαις πράξεσιν. καὶ ταῦτα ποιοῦσιν οἱ μάλιστα δυνάμενοι μάλιστα· μάλιστα δὲ δύνανται οἱ πλουσιώτατοι· καὶ οἱ τούτων ὑεῖς, πρῳαίτατα εἰς διδασκάλων τῆς ἡλικίας ἀρξάμενοι φοιτᾶν, ὀψιαίτατα ἀπαλλάττονται. ἐπειδὰν δὲ ἐκ διδασκάλων ἀπαλλαγῶσιν, ἡ πόλις αὖ τούς τε νόμους ἀναγκάζει μανθάνειν καὶ κατὰ τούτους ζῆν κατὰ παράδειγμα, [326d] ἵνα μὴ αὐτοὶ ἐφ᾽ αὑτῶν εἰκῇ πράττωσιν, ἀλλ᾽ ἀτεχνῶς ὥσπερ οἱ γραμματισταὶ τοῖς μήπω δεινοῖς γράφειν τῶν παίδων ὑπογράψαντες γραμμὰς τῇ γραφίδι οὕτω τὸ γραμματεῖον διδόασιν καὶ ἀναγκάζουσι γράφειν κατὰ τὴν ὑφήγησιν τῶν γραμμῶν, ὣς δὲ καὶ ἡ πόλις νόμους ὑπογράψασα, ἀγαθῶν καὶ παλαιῶν νομοθετῶν εὑρήματα, κατὰ τούτους ἀναγκάζει καὶ ἄρχειν καὶ ἄρχεσθαι, ὃς δ᾽ ἂν ἐκτὸς βαίνῃ τούτων, κολάζει. Platon, Protagoras, 326. κιθαριστής, οῦ (ὁ) : joueur de cithare. τοίνυν : certes en effet, certes; donc, ainsi donc. ἔλεγες τοίνυν δὴ ὅτι, Plat. Gorg. 459 a : tu disais donc justement que ... εἰς παιδοτρίϐου : chez le pédotribe (le maître de gymnastique) ἵνα τὰ σώματα βελτίω ἔχοντες ὑπηρετῶσι τῇ διανοίᾳ χρηστῇ οὔσῃ : afin qu'améliorant l'état de leur corps, ils se mettent au service d'une intelligence bien formée. χρηστός, ή, όν : dont on peut se servir, de bonne qualité, bien formé. διάνοια, ας (ἡ) : intelligence, pensée. τῇ διανοίᾳ χρηστῇ οὔσῃ : d'une intelligence bien formée. δέω (imparf. ἔδεον, futur δεήσω, aor. ἐδέησα, parf. δεδέηκα): manquer, avoir besoin de. moyen δέομαι (futur δεήσομαι, aor. ἐδεήθην, parf. δεδέημαι) : avoir besoin (τινος : de qqn ou de qqe chose). οἱ μάλιστα δυνάμενοι : ceux qui ont le plus de moyens. πᾶς γὰρ ὁ βίος τοῦ ἀνθρώπου εὐρυθμίας τε καὶ εὐαρμοστίας δεῖται : car toute la vie humaine a besoin de rythme et d'harmonie. εἰς διδασκάλων : chez les maîtres d'école. πώ, adv. encl. : encore, de quelque manière. οὔπω, μήπω : pas encore. οὐδέπω, μηδέπω : pas encore. οὐπώποτε, μηπώποτε : encore jamais. ******************************************
La jeunesse de Cyrus voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 192; éditions Gallimard. πρῶτον μὲν γὰρ ἔτι παῖς ὤν, ὅτ’ ἐπαιδεύετο καὶ σὺν τῷ ἀδελφῷ καὶ σὺν τοῖς ἄλλοις παισί, πάντων πάντα κράτιστος ἐνομίζετο. πάντες γὰρ οἱ τῶν ἀρίστων Περσῶν παῖδες ἐπὶ ταῖς βασιλέως θύραις παιδεύονται· ἔνθα πολλὴν μὲν σωφροσύνην καταμάθοι ἄν τις, αἰσχρὸν δ’ οὐδὲν οὔτ’ ἀκοῦσαι οὔτ’ ἰδεῖν ἔστι. θεῶνται δ’ οἱ παῖδες καὶ τιμωμένους ὑπὸ βασιλέως καὶ ἀκούουσι, καὶ ἄλλους ἀτιμαζομένους· ὥστε εὐθὺς παῖδες ὄντες μανθάνουσιν ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι. ἔνθα Κῦρος αἰδημονέστατος μὲν πρῶτον τῶν ἡλικιωτῶν ἐδόκει εἶναι, τοῖς τε πρεσϐυτέροις καὶ τῶν ἑαυτοῦ ὑποδεεστέρων μᾶλλον πείθεσθαι, ἔπειτα δὲ φιλιππότατος καὶ τοῖς ἵπποις ἄριστα χρῆσθαι· ἔκρινον δ’ αὐτὸν καὶ τῶν εἰς τὸν πόλεμον ἔργων, τοξικῆς τε καὶ ἀκοντίσεως, φιλομαθέστατον εἶναι καὶ μελετηρότατον. ἐπεὶ δὲ τῇ ἡλικίᾳ ἔπρεπε, καὶ φιλοθηρότατος ἦν καὶ πρὸς τὰ θηρία μέντοι φιλοκινδυνότατος. καὶ ἄρκτον ποτὲ ἐπιφερομένην οὐκ ἔτρεσεν, ἀλλὰ συμπεσὼν κατεσπάσθη ἀπὸ τοῦ ἵππου, καὶ τὰ μὲν ἔπαθεν, ὧν καὶ τὰς ὠτειλὰς εἶχεν, τέλος δὲ κατέκανε· καὶ τὸν πρῶτον μέντοι βοηθήσαντα πολλοῖς μακαριστὸν ἐποίησεν. ἐπεὶ δὲ κατεπέμφθη ὑπὸ τοῦ πατρὸς σατράπης Λυδίας τε καὶ Φρυγίας τῆς μεγάλης καὶ Καππαδοκίας, στρατηγὸς δὲ καὶ πάντων ἀπεδείχθη οἷς καθήκει εἰς Καστωλοῦ πεδίον ἁθροίζεσθαι, πρῶτον μὲν ἐπέδειξεν αὑτόν, ὅτι περὶ πλείστου ποιοῖτο, εἴ τῳ σπείσαιτο καὶ εἴ τῳ συνθοῖτο καὶ εἴ τῳ ὑπόσχοιτό τι, μηδαμῶς ψεύδεσθαι. ἐκέλευσε δὲ τοὺς Ἕλληνας ὡς νόμος αὐτοῖς εἰς μάχην οὕτω ταχθῆναι καὶ στῆναι, συντάξαι δ’ ἕκαστον τοὺς ἑαυτοῦ. ἐτάχθησαν οὖν ἐπὶ τεττάρων. Xénophon, An. 1, 9 (passim) ******************************************
Le lion, l'âne et le renard [209] Λέων καὶ ὄνος καὶ ἄλωπηξ. Λέων καὶ ὄνος καὶ ἀλώπηξ κοινωνίαν εἰς ἀλλήλους σπεισάμενοι ἐξῆλθον εἰς ἄγραν. Πολλὴν δὲ αὐτῶν συλλαϐόντων, ὁ λέων προσέταξε τῷ ὄνῳ διελεῖν αὐτοῖς. Τοῦ δὲ τρεῖς μοίρας ἐξ ἴσου ποιήσαντος, καὶ ἐκλέξασθαι αὐτῷ παραινοῦντος, ὁ λέων ἀγανακτήσας ἁλλόμενος κατεθοινήσατο καὶ τῇ ἀλώπεκι μερίσαι προσέταξεν. Ἡ δε πάντα εἰς μίαν μερίδα συναθροίσασα καὶ μικρὰ ἑαυτῇ ὑπολιπομένη παρῄνει αὐτῷ ἑλέσθαι. Ἐρομένου δὲ αὐτὴν τοῦ λέοντος τίς αὐτὴν οὕτω διανέμειν ἐδίδαξεν, ἡ ἀλώπηξ εἶπεν· " Αἱ τοῦ ὄνου συμφορά." Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι σωφρονισμὸς γίνεται τοῖς ἀνθρώποις τὰ τῶν πέλας δυστυχήματα. Esope σπένδω : faire une libation. σπένδομαι : consacrer par une libation; conclure un arrangement. κοινωνίαν εἰς ἀλλήλους σπεισάμενοι : ayant conclu un arrangement entre eux. ἄγρα, ας (ἡ) : chasse; gibier, proie, butin. πολλὴν δὲ (s.-ent. ἄγραν) αὐτῶν συλλαϐόντων : après qu'ils eurent pris beaucoup de gibier. Le lion, l'âne et le renard, ayant lié société ensemble, partirent pour la chasse. Quand ils eurent pris du gibier en abondance, le lion enjoignit à l'âne de le partager entre eux. L'âne fit trois parts égales et dit au lion de choisir. Le lion indigné bondit sur lui et le dévora. Puis il enjoignit au renard de faire le partage. Celui-ci entassa tout sur un seul lot, ne se réservant que quelques bribes; après quoi il pria le lion de choisir. Celui-ci lui demanda qui lui avait appris à partager ainsi : « Le malheur de l'âne », répliqua t-il. Cette fable montre qu'on s'instruit en voyant le malheur de son prochain. ******************************************
Connais-toi toi-même. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 217; éditions Gallimard. Σχεδὸν γάρ τι ἔγωγε αὐτὸ τοῦτό φημι εἶναι σωφροσύνην, τὸ γιγνώσκειν ἑαυτόν, καὶ συμφέρομαι τῷ ἐν Δελφοῖς ἀναθέντι τὸ τοιοῦτον γράμμα. Καὶ γὰρ τοῦτο οὕτω μοι δοκεῖ τὸ γράμμα ἀνακεῖσθαι, ὡς δὴ πρόσρησις οὖσα τοῦ θεοῦ τῶν εἰσιόντων ἀντὶ τοῦ χαῖρε, ὡς (164e) τούτου μὲν οὐκ ὀρθοῦ ὄντος τοῦ προσρήματος, τοῦ χαίρειν, οὐδὲ δεῖν τοῦτο παρακελεύεσθαι ἀλλήλοις ἀλλὰ σωφρονεῖν. Οὕτω μὲν δὴ ὁ θεὸς προσαγορεύει τοὺς εἰσιόντας εἰς τὸ ἱερὸν διαφέρον τι ἢ οἱ ἄνθρωποι, ὡς διανοούμενος ἀνέθηκεν ὁ ἀναθείς, ὥς μοι δοκεῖ· καὶ λέγει πρὸς τὸν ἀεὶ εἰσιόντα οὐκ ἄλλο τι ἢ Σωφρόνει, φησίν. Αἰνιγματωδέστερον δὲ δή, ὡς μάντις, λέγει· τὸ γὰρ Γνῶθι σαυτόν καὶ τὸ Σωφρόνει ἔστιν (165a) μὲν ταὐτόν, ὡς τὰ γράμματά φησιν καὶ ἐγώ, τάχα δ' ἄν τις οἰηθείη ἄλλο εἶναι, ὃ δή μοι δοκοῦσιν παθεῖν καὶ οἱ τὰ ὕστερον γράμματα ἀναθέντες, τό τε μηδὲν ἄγαν καὶ τὸ Ἐγγύη πάρα δ' ἄτη. Καὶ γὰρ οὗτοι συμϐουλὴν ᾠήθησαν εἶναι τὸ Γνῶθι σαυτόν, ἀλλ' οὐ τῶν εἰσιόντων (ἕνεκεν) ὑπὸ τοῦ θεοῦ πρόσρησιν· εἶθ' ἵνα δὴ καὶ σφεῖς μηδὲν ἧττον συμϐουλὰς χρησίμους ἀναθεῖεν, ταῦτα γράψαντες ἀνέθεσαν. Οὗ δὴ οὖν ἕνεκα λέγω, ὦ Σώκρατες, ταῦτα πάντα, τόδ' ἐστίν· τὰ μὲν (165b) ἔμπροσθέν σοι πάντα ἀφίημι - ἴσως μὲν γάρ τι σὺ ἔλεγες περὶ αὐτῶν ὀρθότερον, ἴσως δ' ἐγώ, σαφὲς δ' οὐδὲν πάνυ ἦν ὧν ἐλέγομεν - νῦν δ' ἐθέλω τούτου σοι διδόναι λόγον, εἰ μὴ ὁμολογεῖς σωφροσύνην εἶναι τὸ γιγνώσκειν αὐτὸν ἑαυτόν. Platon, Charmide, 164d ... σχεδόν, adv. litt. en tenant à, d’où proche, près; presque. σωφροσύνη, ης (ἡ) : litt. état sain de l’esprit ou du cœur; bon sens, prudence, sagesse. J'irais même jusqu'à dire que c'est précisément à se connaître soi-même que consiste la sagesse, d'accord en cela avec l'auteur de l''inscription de Delphes. Je m'imagine que cette inscription a été placée au fronton comme un salut du dieu aux arrivants, au lieu du salut ordinaire « réjouis-toi », comme si cette dernière formule n'était pas bonne et qu'on dût s'exhorter les uns les autres, non pas à se réjouir, mais à être sages. C'est ainsi que le dieu s'adresse à ceux qui entrent dans son temple, en des termes différents de ceux des hommes, et c'est ce que pensait, je crois, l'auteur de l'inscription à tout homme qui entre il dit en réalité : « Sois sage. » Mais il le dit, comme un devin, d'une façon un peu énigmatique ; car « Connais-toi toi-même » et « Sois sage », c'est la même chose, au dire de l'inscription et au mien. Mais on peut s'y tromper : c'est le cas, je crois de ceux, qui ont fait graver les inscriptions postérieures : « Rien de trop » et « Cautionner, c'est se ruiner. » Ils ont pris le « Connais-toi toi-même » pour un conseil et non pour le salut du dieu aux arrivants, puis, voulant offrir eux-mêmes des conseils non moins salutaires, ils les ont consacrés dans ces inscriptions. Pour quelle raison je te dis tout cela, Socrate, le voici tout ce qui a été dit précédemment, je te l'abandonne. Peut-être était-ce toi qui as vu le plus juste, peut-être était-ce moi ; en tout cas nous n'avons rien dit de bien clair. Mais à présent, je suis prêt à m'expliquer avec toi, si tu n'admets pas qu'être sage, c'est se connaître soi-même. ******************************************
Le pur sang grec coule dans nos veines voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 219; éditions Gallimard. Φοϐηθεὶς δὲ βασιλεὺς τὴν πόλιν, ἐπειδὴ ἑώρα Λακεδαιμονίους τῷ κατὰ θάλατταν πολέμῳ ἀπαγορεύοντας, ἀποστῆναι βουλόμενος ἐξῄτει τοὺς Ἕλληνας τοὺς ἐν τῇ ἠπείρῳ, οὕσπερ πρότερον Λακεδαιμόνιοι αὐτῷ ἐξέδοσαν, εἰ μέλλοι συμμαχήσειν ἡμῖν τε καὶ τοῖς ἄλλοις συμμάχοις, ἡγούμενος οὐκ ἐθελήσειν, ἵν' αὐτῷ πρόφασις εἴη (245c) τῆς ἀποστάσεως. Καὶ τῶν μὲν ἄλλων συμμάχων ἐψεύσθη· ἠθέλησαν γὰρ αὐτῷ ἐκδιδόναι καὶ συνέθεντο καὶ ὤμοσαν Κορίνθιοι καὶ Ἀργεῖοι καὶ Βοιωτοὶ καὶ οἱ ἄλλοι σύμμαχοι, εἰ μέλλοι χρήματα παρέξειν, ἐκδώσειν τοὺς ἐν τῇ ἠπείρῳ Ἕλληνας· μόνοι δὲ ἡμεῖς οὐκ ἐτολμήσαμεν οὔτε ἐκδοῦναι οὔτε ὀμόσαι. Οὕτω δή τοι τό γε τῆς πόλεως γενναῖον καὶ ἐλεύθερον βέϐαιόν τε καὶ ὑγιές ἐστιν καὶ φύσει μισοϐάρϐαρον, (245d) διὰ τὸ εἰλικρινῶς εἶναι Ἕλληνας καὶ ἀμιγεῖς βαρϐάρων. Οὐ γὰρ Πέλοπες οὐδὲ Κάδμοι οὐδὲ Αἴγυπτοί τε καὶ Δαναοὶ οὐδὲ ἄλλοι πολλοὶ φύσει μὲν βάρϐαροι ὄντες, νόμῳ δὲ Ἕλληνες, συνοικοῦσιν ἡμῖν, ἀλλ' αὐτοὶ Ἕλληνες, οὐ μειξοϐάρϐαροι οἰκοῦμεν, ὅθεν καθαρὸν τὸ μῖσος ἐντέτηκε τῇ πόλει τῆς ἀλλοτρίας φύσεως. Ὅμως δ' οὖν ἐμονώθημεν πάλιν (245e) διὰ τὸ μὴ ἐθέλειν αἰσχρὸν καὶ ἀνόσιον ἔργον ἐργάσασθαι Ἕλληνας βαρϐάροις ἐκδόντες. Ἐλθόντες οὖν εἰς ταὐτὰ ἐξ ὧν καὶ τὸ πρότερον κατεπολεμήθημεν, σὺν θεῷ ἄμεινον ἢ τότε ἐθέμεθα τὸν πόλεμον· καὶ γὰρ ναῦς καὶ τείχη ἔχοντες καὶ τὰς ἡμετέρας αὐτῶν ἀποικίας ἀπηλλάγημεν τοῦ πολέμου οὕτως, ἀγαπητῶς ἀπηλλάττοντο καὶ οἱ πολέμιοι. Platon, Ménexène, 245. φοϐέω-ῶ (futur φοϐήσω, aor. ἐφόϐησα, parf. inus.; passif futur φοϐήσομαι, aor. ἐφοϐήθην, parf. πεφόϐημαι) : mettre en fuite; faire peur, effrayer. φοϐοῦμαι : avoir peur. ὁράω-ῶ (imparf. ἑώρων, futur ὄψομαι, aor. 2 εἶδον, parf. ἑόρακα, réc. ἑώρακα; passif futur ὀφθήσομαι, aor. ὤφθην, parf. ἑώραμαι et ὦμμαι; moyen aor. 2 εἰδόμην) : voir. ἐπειδὴ ἑώρα Λακεδαιμονίους : quand il vit les Lacédémoniens. ἀπαγορεύω (imparf. ἀπηγόρευον, futur ἀπαγορεύσω, aor. ἀπηγόρευσα, parf. ἀπηγόρευκα; passif aor. ἀπηγορεύθην, parf. ἀπηγόρευμαι) : défendre, interdire; renoncer (à une guerre). τῷ κατὰ θάλατταν πολέμῳ ἀπαγορεύοντας : (les Lacédémoniens) qui renonçaient à la guerre sur mer. Mais le roi eut peur de notre ville (Athènes), quand il vit les Lacédémoniens renoncer à la guerre maritime. Désireux de quitter notre alliance, il réclama les Grecs du continent, que les Lacédémoniens lui avaient livrés précédemment, si l’on voulait qu’il continuât son concours à nous et à nos alliés. Ils s’attendaient à un refus, qui servirait de prétexte à sa désertion. Et il fut déçu du côté des autres alliés : les Corinthiens, les Argiens, les Béotiens et le reste des alliés consentirent à cet abandon ; ils convinrent et jurèrent, s’il voulait leur fournir de l’argent, de livrer les Grecs du continent. Seuls, nous n’eûmes pas le cœur de les lui abandonner ni de prêter serment. Et si les sentiments généreux et libres de notre ville sont si fermes, si sains et si naturellement hostiles au barbare, c’est que nous sommes des Grecs pur sang, sans mélange de barbares. Il n’y a point de Pélops, de Cadmos, d’Égyptos, de Danaos, sans parler de tant d’autres, barbares de nature et grecs par la loi, qui vivent côte à côte avec nous ; nous sommes de vrais Grecs, sans alliage de barbares, d’où la haine sans mélange dont notre cité est imbue pour la race étrangère. Quoi qu’il en soit pourtant, nous fûmes de nouveau réduits à l’isolement pour n’avoir pas voulu commettre une action honteuse et impie en livrant des Grecs à des barbares. Nous fûmes dès lors ramenés à la même situation qui avait auparavant causé notre défaite ; mais, avec l’aide de Dieu, nous terminâmes la guerre plus heureusement qu’alors ; car nous gardâmes notre flotte, nos murs et nos propres colonies à l’issue des hostilités, tant les ennemis eux-mêmes étaient contents d’en avoir fini avec la guerre ! ******************************************
Les cieux racontent la gloire de Dieu voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 224; éditions Gallimard. 1. « Oἱ οὐρανοὶ διηγοῦνται τὴν δόξαν τοῦ Θεοῦ.» 2. Πῶς, εἰπέ μοι, διηγοῦνται; φωνὴν οὐκ ἔχουσι, στόμα οὐ κέκτηνται, γλῶττα παρ’ αὑτοῖς οὐκ ἔστι· πῶς οὖν διηγοῦνται ; διὰ τῆς ὄψεως αὐτῆς. […] 3. Σιγᾷ ὁ οὐρανὸς, ἀλλ᾽ ἡ ὄψις αὐτοῦ φωνὴν σάλπιγγος λαμπροτέραν ἀφίησι, δι’ ὀφθαλμῶν ἡμᾶς, οὐ δι’ἀκοῆς, παιδεύουσα. […] 4. Εἰ μὲν γὰρ διὰ βιϐλίων ἐπαίδευσε καὶ διὰ γραμμάτων, ὁ μὲν εἰδὼς γράμματα ἔμαθεν ἂν τὰ γεγραμμένα, ὁ ὃὲ οὐχ εἰδὼς ἀπῆλθεν ἂν μηδὲν ἐκεῖθεν ὠφεληθείς, εἰ μή τις ἐνήγαγεν ἕτερος. 5. Καὶ ὃ μὲν εὔπορος ἐπρίατο ἂν τὸ βιϐλίον, ὁ δὲ πένης οὐχ ἂν ἴσχυσε κτήσασθαι. […] 6. ἐπὶ δὲ τοῦ οὐρανοῦ οὐκ ἔστι τοῦτο εἰπεῖν· ἀλλὰ καὶ Σκύθης, καὶ βάρϐαρος, καὶ Ἰνδός, καὶ Αἰγύπτιος, καὶ πᾶς ἄνθρωπος ἐπὶ τῆς γῆς βαδίξων ταύτης, ἀκούσεται τῆς φωνῆς· οὐ γὰρ δι’ ὥτων, ἀλλὰ καὶ δὶ ὄψεως εἰς τὴν διάνοιαν ἐμπίπτει τὴν ἡμετέραν. […]. Neuvième Homélie au peuple d’Antioche. «
Les cieux racontent la gloire de Dieu.» Et comment, dis-moi, la
racontent-ils ? ils n’ont ni voix, ni bouche, ni langue; comment donc
peuvent-ils la raconter ? par la vue même des objets dont ils nous
offrent le spectacle. Lorsque vous voyez leur beauté, leur grandeur,
leur élévation, cet ordre, ce concert et cette harmonie qui subsistent
depuis tant de siècles ; instruit par cette vue, et comme si vous
entendiez une voix relentir au loin, vous
adorez le créateur d’une machine belle et si extraordinaire. Le
ciel se tait, mais la vue même du ciel fait entendre une voix plus
éclatante que le son de la trompette ; il nous instruit, non par les
oreilles, mais par les yeux, dont le sentiment est plus sûr et plus
manifeste. Dieu nous eût instruits par des livres et par des caractères
alphabétiques, celui qui aurait connu les caractères aurait su ce qui
est écrit dans les livres ; celui qui ne les aurait pas connus n'en
aurait tiré aucun secours, à moins qu’un autre ne les lui eut fait
connaître. Le riche aurait acheté le
livre, Le pauvre n'aurait pu se le procurer. Celui qui aurait su la langue exprimée par les
caractères aurait connu ce que le livre renferme; les Scythes
les Barbares, les Indiens , les Egyptiens. tous les peuples
qui auraient ignoré cette langue, n’y auraient
rien appris. Mais pour le spectacle du ciel, les Scythes, les Barbares,
les Indiens, les Egyptiens , tous les hommes qui marchent sur la terre,
entendent son langage ; langage qui parvient à notre esprit par les
yeux et non par les oreilles : or, il
n'y a pas différentes manières de voir, comme il y a différentes
manières de parler. Les savans et les isnorans , les pauvres et les
riches, peuvent lire également dans ce livre; et, partout où ils se
transportent, levant les yeux au ciel, ils recoivent une
instruction suffisante, de ce ciel même dont ils contemplent la beauté.
C’est ce qu'annonce le prophète, lorsque, voulant montrer que les
créatures tiennent
un langage qui peut être facilement entendu des Grecs, des Barbares, et
en général de tous les hommes , il s'exprime en ces mots : « Ce ne sont
pas des paroles, ce n’est pas un langage qu’on n’entende point. » C’est
comme s’il disait : Il
n’est pas de nation, quelque langue qu’elle parle qui ne puisse
comprendre le langage du monde visible ; et telle est la nature des
sons qu’il prononce, qu'ils peuvent être entendus par tous les hommes.
cf. pour la syntaxe du possessif τοῦτο
έστιν τὸ σῶμα μου τὸ ὑπὲρ ὑμῶν διδόμενον· τοῦτο ποιεῖτε εἰς
τὴν ἐμὴν ἀνάμνησιν : ceci est mon corps, donné pour vous ;
faites cela en mémoire de moi. --- Luc, 22, 19.
******************************************
Un repos devenu nécessaire voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 247; éditions Gallimard. (4.5.25) αἱ δ᾽ οἰκίαι ἦσαν κατάγειοι, τὸ μὲν στόμα ὥσπερ φρέατος, κάτω δ᾽ εὐρεῖαι· αἱ δὲ εἴσοδοι τοῖς μὲν ὑποζυγίοις ὀρυκταί, οἱ δὲ ἄνθρωποι κατέϐαινον ἐπὶ κλίμακος. ἐν δὲ ταῖς οἰκίαις ἦσαν αἶγες, οἶες, βόες, ὄρνιθες, καὶ τὰ ἔκγονα τούτων· τὰ δὲ κτήνη πάντα χιλῷ ἔνδον ἐτρέφοντο. (4.5.26) ἦσαν δὲ καὶ πυροὶ καὶ κριθαὶ καὶ ὄσπρια καὶ οἶνος κρίθινος ἐν κρατῆρσιν. ἐνῆσαν δὲ καὶ αὐταὶ αἱ κριθαὶ ἰσοχειλεῖς, καὶ κάλαμοι ἐνέκειντο, οἱ μὲν μείζους οἱ δὲ ἐλάττους, γόνατα οὐκ ἔχοντες· (4.5.27) τούτους ἔδει ὁπότε τις διψᾐη λαϐόντα εἰς τὸ στόμα μύζειν. καὶ πάνυ ἄκρατος ἦν, εἰ μή τις ὕδωρ ἐπιχέοι· καὶ πάνυ ἡδὺ συμμαθόντι τὸ πῶμα ἦν. (4.5.28) ὁ δὲ Ξενοφῶν τὸν ἄρχοντα τῆς κώμης ταύτης σύνδειπνον ἐποιήσατο καὶ θαρρεῖν αὐτὸν ἐκέλευε λέγων ὅτι οὔτε τῶν τέκνων στερήσοιτο τήν τε οἰκίαν αὐτοῦ ἀντεμπλήσαντες τῶν ἐπιτηδείων ἀπίασιν, ἢν ἀγαθόν τι τῷ στρατεύματι ἐξηγησάμενος φαίνηται ἔστ᾽ ἂν ἐν ἄλλῳ ἔθνει γένωνται. (4.5.29) ὁ δὲ ταῦτα ὑπισχνεῖτο, καὶ φιλοφρονούμενος οἶνον ἔφρασεν ἔνθα ἦν κατορωρυγμένος. ταύτην μὲν τὴν νύκτα διασκηνήσαντες οὕτως ἐκοιμήθησαν ἐν πᾶσιν ἀφθόνοις πάντες οἱ στρατιῶται, ἐν φυλακῇ ἔχοντες τὸν κώμαρχον καὶ τὰ τέκνα αὐτοῦ ὁμοῦ ἐν ὀφθαλμοῖς. [4,5,30] τῇ δ᾽ ἐπιούσῃ ἡμέρᾳ Ξενοφῶν λαϐὼν τὸν κώμαρχον πρὸς Χειρίσοφον ἐπορεύετο· ὅπου δὲ παρίοι κώμην, ἐτρέπετο πρὸς τοὺς ἐν ταῖς κώμαις καὶ κατελάμϐανε πανταχοῦ εὐωχουμένους καὶ εὐθυμουμένους, καὶ οὐδαμόθεν ἀφίεσαν πρὶν παραθεῖναι αὐτοῖς ἄριστον· (4.5.31) οὐκ ἦν δ᾽ ὅπου οὐ παρετίθεσαν ἐπὶ τὴν αὐτὴν τράπεζαν κρέα ἄρνεια, ἐρίφεια, χοίρεια, μόσχεια, ὀρνίθεια, σὺν πολλοῖς ἄρτοις τοῖς μὲν πυρίνοις τοῖς δὲ κριθίνοις. (4.5.32) ὁπότε δέ τις φιλοφρονούμενός τῳ βούλοιτο προπιεῖν, εἷλκεν ἐπὶ τὸν κρατῆρα, ἔνθεν ἐπικύψαντα ἔδει ῥοφοῦντα πίνειν ὥσπερ βοῦν. καὶ τῷ κωμάρχῳ ἐδίδοσαν λαμϐάνειν ὅ τι βούλοιτο. ὁ δὲ ἄλλο μὲν οὐδὲν ἐδέχετο, ὅπου δέ τινα τῶν συγγενῶν ἴδοι, πρὸς ἑαυτὸν ἀεὶ ἐλάμϐανεν. (4.5.33) ἐπεὶ δ᾽ ἦλθον πρὸς Χειρίσοφον, κατελάμϐανον κἀκείνους σκηνοῦντας ἐστεφανωμένους τοῦ ξηροῦ χιλοῦ στεφάνοις, καὶ διακονοῦντας Ἀρμενίους παῖδας σὺν ταῖς βαρϐαρικαῖς στολαῖς· τοῖς παισὶν ἐδείκνυσαν ὥσπερ ἐνεοῖς ὅ τι δέοι ποιεῖν. Xénophon, An. 4, 5, 25... κατάγαιος, ος, ον : souterrain; qui vit sur terre, terrestre. ἐνεός ou ἐννεός, ά, όν : muet de naissance, d’ord. joint à κωφός «sourd»; sourd-muet; muet de stupeur ou d’effroi; stupide, imbécile; qui ne peut être d’aucun usage. Les maisons étaient pratiquées sous terre, et quoique leur ouverture ressemblât à celle d'un puits, l'étage inférieur était vaste. On avait creusé d'autres entrées pour les bestiaux, mais les hommes descendaient par des échelles. Il y avait dans ces espèces de cavernes des chèvres, des brebis, des bœufs, des volailles et des petits de toutes ces espèces : tout le bétail y était nourri au foin. On trouva du froment, de l'orge, des légumes et de grands vases qui contenaient de la bière faite avec de l'orge. Ce grain y était mêlé encore et s'élevait en surnageant jusqu'au bord de ces vases qui étaient pleins ; à leur surface nageaient aussi des chalumeaux, les uns plus petits, les autres plus grands : il fallait, quand on avait soif, en porter un à sa bouche et sucer. Cette boisson était forte si l'on n'y mêlait de l'eau ; mais on la trouvait très agréable dès qu'on s'y était accoutumé. Xénophon fit souper le magistrat avec lui, lui dit de se rassurer, lui promit que s'il rendait service à l'armée en lui servant de guide, jusqu'à ce qu'elle arrivât dans une autre province, on ne lui enlèverait pas ses enfants, et qu'on aurait soin avant de partir de remplir sa maison de vivres en dédommagement de ce qu'on aurait consommé. L'Arménien promit ce qu'on exigeait de lui, et pour commencer à montrer son zèle, il découvrit où l'on avait enfoui des tonneaux de vin. Les soldats passèrent cette nuit à leur cantonnement, plongés dans le repos et dans l'abondance ; ils tinrent le magistrat sous bonne garde, et eurent l'œil sur ses enfants. [4,5,30] Le lendemain Xénophon prit avec lui le magistrat et alla trouver Chirisophe. Quand un village était près de son chemin, il le traversait. Partout il trouva les Grecs faisant des festins et livrés à la joie ; partout on chercha à le retenir, et on lui offrit à dîner; partout il vit servir sur la même table de l'agneau, du chevreau, du porc frais, du veau, de la volaille, et une grande quantité de pains de froment et de pains d'orge. Quand par bienveillance pour un ami on le pressait de boire, c'était en le traînant à une chaudière ; il fallait qu'il courbât sa tête et humât sa boisson comme un boeuf. On permit au magistrat du village que menait Xénophon de prendre tout ce qu'il souhaiterait : il n'accepta aucun présent ; mais dès qu'il voyait un de ses parents, il le prenait avec lui. Quand Xénophon et sa suite furent arrivés au village de Chirisophe, ils trouvèrent aussi les Grecs de ce cantonnement à table, couronnés de guirlandes de foin sec, et se faisant servir par des enfants arméniens vêtus d'habillements barbares : on leur désignait par signes comme à des sourds-muets ce qu'ils avaient à faire.
******************************************
La traversée du pays des Chalibes et du celui des Taoques. voir "le grec par les textes", 4/3 ème; Gravil et Maurois, page 248; éditions Gallimard. (4.7.19) ἐντεῦθεν διῆλθον σταθμοὺς τέτταρας παρασάγγας εἴκοσι πρὸς πόλιν μεγάλην καὶ εὐδαίμονα καὶ οἰκουμένην ἣ ἐκαλεῖτο Γυμνιάς. ἐκ ταύτης τῆς χώρας ὁ ἄρχων τοῖς Ἕλλησιν ἡγεμόνα πέμπει, ὅπως διὰ τῆς ἑαυτῶν πολεμίας χώρας ἄγοι αὐτούς. [4,7,20] ἐλθὼν δ᾽ ἐκεῖνος λέγει ὅτι ἄξει αὐτοὺς πέντε ἡμερῶν εἰς χωρίον ὅθεν ὄψονται θάλατταν· εἰ δὲ μή, τεθνάναι ἐπηγγείλατο. καὶ ἡγούμενος ἐπειδὴ ἐνέϐαλλεν εἰς τὴν ἑαυτοῦ πολεμίαν, παρεκελεύετο αἴθειν καὶ φθείρειν τὴν χώραν· ᾧ καὶ δῆλον ἐγένετο ὅτι τούτου ἕνεκα ἔλθοι, οὐ τῆς τῶν Ἑλλήνων εὐνοίας. (4.7.21) καὶ ἀφικνοῦνται ἐπὶ τὸ ὄρος τῇ πέμπτῃ ἡμέρᾳ· ὄνομα δὲ τῷ ὄρει ἦν Θήχης. ἐπεὶ δὲ οἱ πρῶτοι ἐγένοντο ἐπὶ τοῦ ὄρους καὶ κατεῖδον τὴν θάλατταν, κραυγὴ πολλὴ ἐγένετο. (4.7.22) ἀκούσας δὲ ὁ Ξενοφῶν καὶ οἱ ὀπισθοφύλακες ᾠήθησαν ἔμπροσθεν ἄλλους ἐπιτίθεσθαι πολεμίους· εἵποντο γὰρ ὄπισθεν ἐκ τῆς καιομένης χώρας, καὶ αὐτῶν οἱ ὀπισθοφύλακες ἀπέκτεινάν τέ τινας καὶ ἐζώγρησαν ἐνέδραν ποιησάμενοι, καὶ γέρρα ἔλαϐον δασειῶν βοῶν ὠμοϐόεια ἀμφὶ τὰ εἴκοσιν. (4.7.23) ἐπειδὴ δὲ βοὴ πλείων τε ἐγίγνετο καὶ ἐγγύτερον καὶ οἱ ἀεὶ ἐπιόντες ἔθεον δρόμῳ ἐπὶ τοὺς ἀεὶ βοῶντας καὶ πολλῷ μείζων ἐγίγνετο ἡ βοὴ ὅσῳ δὴ πλείους ἐγίγνοντο, (4.7.24) ἐδόκει δὴ μεῖζόν τι εἶναι τῷ Ξενοφῶντι, καὶ ἀναϐὰς ἐφ᾽ ἵππον καὶ Λύκιον καὶ τοὺς ἱππέας ἀναλαϐὼν παρεϐοήθει· καὶ τάχα δὴ ἀκούουσι βοώντων τῶν στρατιωτῶν - θάλαττα θάλαττα καὶ παρεγγυώντων. ἔνθα δὴ ἔθεον πάντες καὶ οἱ ὀπισθοφύλακες, καὶ τὰ ὑποζύγια ἠλαύνετο καὶ οἱ ἵπποι. (4.7.25) ἐπεὶ δὲ ἀφίκοντο πάντες ἐπὶ τὸ ἄκρον, ἐνταῦθα δὴ περιέϐαλλον ἀλλήλους καὶ στρατηγοὺς καὶ λοχαγοὺς δακρύοντες. καὶ ἐξαπίνης ὅτου δὴ παρεγγυήσαντος οἱ στρατιῶται φέρουσι λίθους καὶ ποιοῦσι κολωνὸν μέγαν. (4.7.26) ἐνταῦθα ἀνετίθεσαν δερμάτων πλῆθος ὠμοϐοείων καὶ βακτηρίας καὶ τὰ αἰχμάλωτα γέρρα, καὶ ὁ ἡγεμὼν αὐτός τε κατέτεμνε τὰ γέρρα καὶ τοῖς ἄλλοις διεκελεύετο. (4.7.27) μετὰ ταῦτα τὸν ἡγεμόνα οἱ Ἕλληνες ἀποπέμπουσι δῶρα δόντες ἀπὸ κοινοῦ ἵππον καὶ φιάλην ἀργυρᾶν καὶ σκευὴν Περσικὴν καὶ δαρεικοὺς δέκα· ᾔτει δὲ μάλιστα τοὺς δακτυλίους, καὶ ἔλαϐε πολλοὺς παρὰ τῶν στρατιωτῶν. κώμην δὲ δείξας αὐτοῖς οὗ σκηνήσουσι καὶ τὴν ὁδὸν ἣν πορεύσονται εἰς Μάκρωνας, ἐπεὶ ἑσπέρα ἐγένετο, ᾤχετο τῆς νυκτὸς ἀπιών. Xénophon, An. 4, 7, 19-27 πρὸς πόλιν μεγάλην καὶ εὐδαίμονα καὶ οἰκουμένην ἣ ἐκαλεῖτο Γυμνιάς : (ils arrivèrent) à une grande ville opulente et peuplée qui s'appelait Gymnias. ἐπαγγέλλω (futur ἐπαγγελῶ, aor. ἐπήγγειλα, parf. ἐπήγγελκα) : annoncer, déclarer, proclamer, promettre. εἰ δὲ μή, τεθνάναι ἐπηγγείλατο : sinon il consent à être mis de mort. ἀφικνοῦνται ἐπὶ τὸ ὄρος τῇ πέμπτῃ ἡμέρᾳ : ils arrivent à la montagne le cinquième jour. ὄνομα δὲ τῷ ὄρει ἦν Θήχης : cette montagne s'appelait le Mont Techès. οἴω, épq. ὀΐω, seules formes à l’act. et seul. en poésie; d’ord. moyen οἴομαι ou οἶμαι (imparf. ᾠόμην, mieux ᾤμην, futur οἰήσομαι, aor. ᾠήθην, réc. ᾠησάμην) : penser, présumer, croire. ἔμπροσθεν, adv. et prép. : en avant, avant. ὀπισθοφύλαξ, ακος (ὁ) : soldat ou troupe d’arrière-garde (ὄπισθε, φύλαξ). οἱ ὀπισθοφύλακες : l'arrière-garde. ἐξαπίνης adv. : subitement, soudain. παρεγγυάω-ῶ (imparf. παρηγγύων, futur παρεγγυήσω, aor. παρηγγύησα): transmettre de bouche en bouche. ὅτου δὴ παρεγγυήσαντος : un quelconque passant le mot d'ordre de bouche en bouche (sans qu'on sût qui en a donné l'ordre). οἱ στρατιῶται φέρουσι λίθους καὶ ποιοῦσι κολωνὸν μέγαν : les soldats apportent des pierres et en élèvent un grand tas. τὴν ὁδὸν ἣν πορεύσονται εἰς Μάκρωνας : (il montra) la route pour se rendre chez les Macrons. μάκρων, ωνος (ὁ) : à longue tête. οἱ Μάκρωνες : les hommes à longue tête (peuple du Pont).. (4.7.19) De là, ils franchirent vingt parasanges en quatre jours et arrivèrent à une grande ville opulente et peuplée qui s'appelait Gymnias. De cette ville, le gouverneur du pays envoie aux Grecs un guide pour le conduire à travers le territoire de ses ennemis. [4,7,20] En arrrivant, ce guide leur promet de les mener en cinq jours à un endroit d'où ils verront la mer, sinon il consent à être mis de mort. (4.7.21) Ils arrivent à la montagne le cinquième jour. Cette montagne s'appelait le Mont Techès. Quand les premiers eurent gravi jusqu'au sommet et aperçurent la mer, ils jetèrent de grands cris : en l'entendant, Xénophon et l'arrière-garde crurent que le front aussi était attaqué; uaient la tête de la colonne car la queue était harcelée et poursuivie par les peuples dont on avait brûlé le pays. L'arrière-garde leur ayant tendu une embuscade en tua quelques-uns, en fit d'autres prisonniers, et prit environ vingt boucliers. Ils étaient de la forme de celle des Perses, recouverts d'un cuir de bœuf cru, et garni de ses poils. Les cris s'augmentèrent et se rapprochèrent, car de nouveaux soldats se joignaient sans cesse en courant à ceux qui criaient. Leur nombre augmentant, le bruit redoublait, et Xénophon crut qu'il ne s'agissait pas d'une bagatelle. Il monta à cheval, prit avec lui Lycius et les cavaliers grecs et courut le long du flanc de la colonne pour amener du secours : il distingua bientôt que les soldats criaient la mer, la mer, et se félicitaient les uns les autres, alors arrière-garde, équipages, cavaliers, tout courut au sommet de la montagne. Quand tous les Grecs y furent arrivés, ils s'embrassèrent, ils sautèrent au cou de leurs généraux et de leurs chefs de lochos, les larmes aux yeux. Aussitôt, sans qu'on ait jamais su qui leur donna ce conseil, les soldats apportent des pierres et en élèvent un grand tas; ils le couvrent de ces boucliers garnis de cuir cru, de bâtons et d'autres boucliers à la perse, pris à l'ennemi. Le guide coupa plusieurs de ces boucliers, et exhorta les Grecs à l'imiter. Ils renvoyèrent ensuite ce barbare, après lui avoir fait des présents. L'armée lui donna un cheval, un vase d'argent, un habillement à la perse, et dix dariques; il demanda surtout des bagues, et en obtint de beaucoup de soldats; ensuite il montra un village où l'on pouvait cantonner, et le chemin qu'il fallait suivre à travers le pays des Macrons, puis il attendit jusqu'au soir, et quand le soir fut venu, il partit et s'en alla de nuit.
******************************************
Les écuries d'Augias [2,5,5] πέμπτον ἐπέταξεν αὐτῷ ἆθλον τῶν Αὐγείου βοσκημάτων ἐν ἡμέρᾳ μιᾷ μόνον ἐκφορῆσαι τὴν ὄνθον. ἦν δὲ ὁ Αὐγείας βασιλεὺς Ἤλιδος, ὡς μέν τινες εἶπον, παῖς Ἡλίου, ὡς δέ τινες, Ποσειδῶνος, ὡς δὲ ἔνιοι, Φόρϐαντος, πολλὰς δὲ εἶχε βοσκημάτων ποίμνας. τούτῳ προσελθὼν Ἡρακλῆς, οὐ δηλώσας τὴν Εὐρυσθέως ἐπιταγήν, ἔφασκε μιᾷ ἡμέρᾳ τὴν ὄνθον ἐκφορήσειν, εἰ δώσει τὴν δεκάτην αὐτῷ τῶν βοσκημάτων. Αὐγείας δὲ ἀπιστῶν ὑπισχνεῖται. μαρτυράμενος δὲ Ἡρακλῆς τὸν Αὐγείου παῖδα Φυλέα, τῆς τε αὐλῆς τὸν θεμέλιον διεῖλε καὶ τὸν Ἀλφειὸν καὶ τὸν Πηνειὸν σύνεγγυς ῥέοντας παροχετεύσας ἐπήγαγεν, ἔκρουν δι᾽ ἄλλης ἐξόδου ποιήσας. μαθὼν δὲ Αὐγείας ὅτι κατ᾽ ἐπιταγὴν Εὐρυσθέως τοῦτο ἐπιτετέλεσται, τὸν μισθὸν οὐκ ἀπεδίδου, προσέτι δ᾽ ἠρνεῖτο καὶ μισθὸν ὑποσχέσθαι δώσειν, καὶ κρίνεσθαι περὶ τούτου ἕτοιμος ἔλεγεν εἶναι. καθεζομένων δὲ τῶν δικαστῶν κληθεὶς ὁ Φυλεὺς ὑπὸ Ἡρακλέους τοῦ πατρὸς κατεμαρτύρησεν, εἰπὼν ὁμολογῆσαι μισθὸν δώσειν αὐτῷ. ὀργισθεὶς δὲ Αὐγείας, πρὶν τὴν ψῆφον ἐνεχθῆναι, τόν τε Φυλέα καὶ τὸν Ἡρακλέα βαδίζειν ἐξ Ἤλιδος ἐκέλευσε. Φυλεὺς μὲν οὖν εἰς Δουλίχιον ἦλθε κἀκεῖ κατῴκει, Ἡρακλῆς δὲ εἰς Ὤλενον πρὸς Δεξαμενὸν ἧκε, καὶ κατέλαϐε τοῦτον μέλλοντα δι᾽ ἀνάγκην μνηστεύειν Εὐρυτίωνι Κενταύρῳ Μνησιμάχην τὴν θυγατέρα· ὑφ᾽ οὗ παρακληθεὶς βοηθεῖν ἐλθόντα ἐπὶ τὴν νύμφην Εὐρυτίωνα ἀπέκτεινεν. Εὐρυσθεὺς δὲ οὐδὲ τοῦτον ἐν τοῖς δέκα προσεδέξατο τὸν ἆθλον, λέγων ἐπὶ μισθῷ πεπρᾶχθαι [2,5,6] ἕκτον ἐπέταξεν ἆθλον αὐτῷ τὰς Στυμφαλίδας ὄρνιθας ἐκδιῶξαι. ἦν δὲ ἐν Στυμφάλῳ πόλει τῆς Ἀρκαδίας Στυμφαλὶς λεγομένη λίμνη, πολλῇ συνηρεφὴς ὕλῃ· εἰς ταύτην ὄρνεις συνέφυγον ἄπλετοι, τὴν ἀπὸ τῶν λύκων ἁρπαγὴν δεδοικυῖαι. ἀμηχανοῦντος οὖν Ἡρακλέους πῶς ἐκ τῆς ὕλης τὰς ὄρνιθας ἐκϐάλῃ, χάλκεα κρόταλα δίδωσιν αὐτῷ Ἀθηνᾶ παρὰ Ἡφαίστου λαϐοῦσα. ταῦτα κρούων ἐπί τινος ὄρους τῇ λίμνῃ παρακειμένου τὰς ὄρνιθας ἐφόϐει· αἱ δὲ τὸν δοῦπον οὐχ ὑπομένουσαι μετὰ δέους ἀνίπταντο, καὶ τοῦτον τὸν τρόπον Ἡρακλῆς ἐτόξευσεν αὐτάς. [2,5,7] ἕϐδομον ἐπέταξεν ἆθλον τὸν Κρῆτα ἀγαγεῖν ταῦρον. τοῦτον Ἀκουσίλαος μὲν εἶναί φησι τὸν διαπορθμεύσαντα Εὐρώπην Διί, τινὲς δὲ τὸν ὑπὸ Ποσειδῶνος ἀναδοθέντα ἐκ θαλάσσης, ὅτε καταθύσειν Ποσειδῶνι Μίνως εἶπε τὸ φανὲν ἐκ τῆς θαλάσσης. καί φασι θεασάμενον αὐτὸν τοῦ ταύρου τὸ κάλλος τοῦτον μὲν εἰς τὰ βουκόλια ἀποπέμψαι, θῦσαι δὲ ἄλλον Ποσειδῶνι· ἐφ᾽ οἷς ὀργισθέντα τὸν θεὸν ἀγριῶσαι τὸν ταῦρον. ἐπὶ τοῦτον παραγενόμενος εἰς Κρήτην Ἡρακλῆς, ἐπειδὴ συλλαϐεῖν ἀξιοῦντι Μίνως εἶπεν αὐτῷ λαμϐάνειν διαγωνισαμένῳ, λαϐὼν καὶ πρὸς Εὐρυσθέα διακομίσας ἔδειξε, καὶ τὸ λοιπὸν εἴασεν ἄνετον· ὁ δὲ πλανηθεὶς εἰς Σπάρτην τε καὶ Ἀρκαδίαν ἅπασαν, καὶ διαϐὰς τὸν Ἰσθμόν, εἰς Μαραθῶνα τῆς Ἀττικῆς ἀφικόμενος τοὺς ἐγχωρίους διελυμαίνετο. Apollodore, la Bibliothèque, 2, 5, 5-7 βόσκημα, ατος (τὸ) : animaux qui paissent, bestiaux, troupeau. πέμπτος, η, ον : cinquième. ὄνθος, ου (ὁ) : excrément des animaux, fiente, fumier πέμπτον ἐπέταξεν αὐτῷ ἆθλον τῶν Αὐγείου βοσκημάτων ἐν ἡμέρᾳ μιᾷ μόνον ἐκφορῆσαι τὴν ὄνθον : le cinquième travail (d'Eurysthée) consista à nettoyer du fumier, en un seul jour, toutes les étables d'Augias. βαδίζω (futur βαδιοῦμαι, aor. ἐϐάδισα, parf. βεϐάδικα) : marcher. τόν τε Φυλέα καὶ τὸν Ἡρακλέα βαδίζειν ἐξ Ἤλιδος ἐκέλευσε : il ordonna à Héraclès et à Philée de quitter l'Élide. ἐκέλευσε τοὺς παῖδας τὰ ἡμίση λαϐόντας οἴκαδε κομίζειν πρὸς ἑαυτόν : il ordonna à ses esclaves d'en prendre la moitié et de les transporter chez lui. κομίζω (futur κομιῶ, aor. ἐκόμισα, parf. κεκόμικα) : prendre soin de, soigner avec sollicitude; emporter pour mettre en lieu sûr. προσδέχομαι : accueillir, recevoir. ἆθλον, ου (τὸ) : prix d’un combat, récompense. Εὐρυσθεὺς δὲ οὐδὲ τοῦτον .... προσεδέξατο τὸν ἆθλον : Eurysthée refusa de prendre en compte ce travail. ἐν τοῖς δέκα (ἆθλοις) : parmi les dix (travaux) λέγων ἐπὶ μισθῷ πεπρᾶχθαι : prétextant qu'il l'avait accompli pour de l'argent. ἐπὶ μισθῷ : moyennant salaire, en vue d'un salaire. [2,5,5] Le cinquième travail (d'Eurysthée) consista à nettoyer du fumier, en un seul jour, toutes les étables d'Augias. Augias était roi d'Élis, fils d'Hélios selon les uns, ou de Poséidon selon les autres, ou bien, selon d'autres encore, de Phorbas. Il possédait de très grands troupeaux de bétail. Héraclès alla le voir et, sans lui révéler l'ordre d'Eurysthée, il lui dit qu'en un seul jour il nettoierait tout le fumier si Augias lui donnait la dixième partie du bétail. Et le roi, considérant l'entreprise impossible, lui donna sa parole. Héraclès prit à témoin Philée, le fils d'Augias; puis il ouvrit une brèche dans l'enclos des étables, dévia le cours des deux fleuves voisins, l'Alphée et le Pénée, et, après avoir ouvert une autre brèche afin que l'eau puisse s'évacuer, il canalisa leurs eaux vers l'intérieur des étables. Il révéla alors à Augias qu'il avait accompli cette entreprise sur l'ordre d'Eurysthée; le roi refusa de lui donner la rémunération convenue, niant même la lui avoir jamais promise, et il déclara qu'il était tout à fait prêt à aller devant les tribunaux. Face aux juges, Héraclès appela Philée afin qu'il témoigne contre son père, et le jeune homme confirma que la rémunération lui était due. Augias, furieux, avant même que le verdict ne fût émis, ordonna à Héraclès et à Philée de quitter l'Élide. Philée, alors, gagna Doulichion et s'y établit; tandis qu'Héraclès se rendit à Olénos, auprès du roi Dexaménos. Il le trouva sur le point de donner en mariage, contre sa volonté, sa fille Mnésimaché au Centaure Eurytion. Alors le roi demanda l'aide d'Héraclès, et le héros tua Eurytion comme il rejoignait son épouse. Par la suite, Eurysthée refusa de prendre en compte ce travail, prétextant qu'il l'avait accompli pour de l'argent. [2,5,6] Le sixième travail consista à chasser les oiseaux de Stymphale. Non loin de la cité de Stymphale, en Arcadie, il y avait un marais appelé Stymphale, entouré d'une épaisse forêt. S'y étaient réfugiés quantité d'oiseaux, par crainte des loups. Héraclès se trouvait dans l'impossibilité de les faire sortir de la forêt ; alors Athéna lui donna des castagnettes de bronze qu'elle avait reçues d'Héphaïstos. Le héros monta sur une colline surplombant le marais, et agita les castagnettes : les oiseaux, effrayés, ne supportèrent pas le terrible grondement, et prirent leur envol. Ainsi Héraclès put-il finalement les tuer avec ses flèches. [2,5,7] Le septième travail consista à capturer le taureau de Crète. Acousilaos soutenait qu'il s'agissait du taureau envoyé par Zeus pour transporter Europe ; d'autres au contraire prétendent qu'il s'agissait de celui que Poséidon avait envoyé de la mer quand Minos promit de sacrifier au dieu ce qui viendrait de l'océan. Selon la légende, quand Minos vit la beauté de ce taureau, il l'enferma dans ses étables et en sacrifia un autre à Poséidon ; et le dieu, en colère, le fit devenir sauvage. Héraclès, donc, gagna la Crète pour ce taureau ; il demanda l'aide de Minos mais le roi lui répondit qu'il devait l'affronter tout seul. Héraclès le captura et le porta à Eurysthée, mais celui-ci, par la suite, le libéra. Le taureau s'en alla errant vers Sparte, puis à travers toute l'Arcadie ; il traversa l'isthme et gagna Marathon, en Attique, où il causa de grands dommages aux habitants de la région.
******************************************
Insolence d'Alcibiade [4] (5) ἐτύγχανε μὲν γὰρ ἐρῶν τοῦ Ἀλκιϐιάδου, ξένους δέ τινας ἑστιῶν ἐκάλει κἀκεῖνον ἐπὶ τὸ δεῖπνον. ὁ δὲ τὴν μὲν κλῆσιν ἀπείπατο, μεθυσθεὶς δ´ οἴκοι μετὰ τῶν ἑταίρων, ἐκώμασε πρὸς τὸν Ἄνυτον, καὶ ταῖς θύραις ἐπιστὰς τοῦ ἀνδρῶνος καὶ θεασάμενος ἀργυρῶν ἐκπωμάτων καὶ χρυσῶν πλήρεις τὰς τραπέζας, ἐκέλευσε τοὺς παῖδας τὰ ἡμίση λαϐόντας οἴκαδε κομίζειν πρὸς ἑαυτόν, εἰσελθεῖν δ´ οὐκ ἠξίωσεν, ἀλλ´ ἀπῆλθε ταῦτα πράξας. (6) τῶν οὖν ξένων δυσχεραινόντων καὶ λεγόντων, ὡς ὑϐριστικῶς καὶ ὑπερηφάνως εἴη τῷ Ἀνύτῳ κεχρημένος ὁ Ἀλκιϐιάδης, "ἐπιει κῶς μὲν οὖν" ὁ Ἄνυτος ἔφη "καὶ φιλανθρώπως· ἃ γὰρ ἐξῆν αὐτῷ λαϐεῖν ἅπαντα, τούτων ἡμῖν τὰ ἡμίση καταλέλοιπεν." [5] (1) Οὕτω δὲ καὶ τοῖς ἄλλοις ἐρασταῖς ἐχρῆτο, πλὴν ἕνα μετοικικὸν ὥς φασιν ἄνθρωπον, οὐ πολλὰ κεκτημένον, ἀποδόμενον δὲ πάντα καὶ τὸ συναχθὲν εἰς ἑκατὸν στατῆρας τῷ Ἀλκιϐιάδῃ προσφέροντα καὶ δεόμενον λαϐεῖν, γελάσας καὶ ἡσθεὶς ἐκάλεσεν ἐπὶ δεῖπνον. Plutarque, Vie d'Alcibiade, 4, 5 ... ἐράω-ῶ (seul. prés. et impf. ἤρων) : aimer d’amour, être épris de. ὁ ἐρῶν : l’amant. ἑστιάω-ῶ (imparf. εἱστίων, futur ἑστιάσω, aor. εἱστίασα, parf. εἱστίακα; passif aor. εἱστιάθην, parf. εἱστίαμαι) : recevoir à son foyer, donner l’hospitalité à; recevoir à sa table. ξένος, η, ον : étranger, qui n’est pas du pays. ξένος : l'hôte. καλέω-ῶ (futur καλέσω, att. καλῶ, aor. ἐκάλεσα, parf. κέκληκα ; passif futur κληθήσομαι, aor. ἐκλήθην, parf. κέκλημαι) : appele; appeler à soi; convoquer; convier à un repas, inviter ξένους τινας ἐκάλει κἀκεῖνον ἐπὶ τὸ δεῖπνον : (Anytos) invita à dîner quelques hôtes et lui aussi (= Alcibiade). [4] (5) Il se trouvait qu'Anytos, amoureux d'Alcibiade, l'avait invité à dîner un jour qu'il recevait des hôtes. Alcibiade refusa l'invitation mais, après s'être saoulé chez lui, il se rendit avec ses compagnons en cortège chez Anytos. S'étant présenté à la porte de l'appartement des hommes et ayant jeté un coup d'œil sur les tables chargées de coupes d'argent et d'or, il ordonna à ses esclaves d'en prendre la moitié et de les transporter chez lui, sans même juger bon d'entrer; sur quoi, il s'en alla. (6) Les invités, indignés, dénoncèrent l'excessive insolence dont Alcibiade avait fait montre à l'endroit d'Anytos; mais ce dernier affirma : "Disons plutôt qu'il a fait montre de mesure et d'humanité : alors qu'il lui était loisible de prendre le tout, il nous en a laissé une partie !" [5] (1) C'est ainsi qu'il traitait ses autres amants, à l'exception d'un seul : un métèque, dit-on, peu fortuné mais qui avait vendu tous ses biens et en avait apporté le montant, environ cent statères, à Alcibiade, en le priant d'accepter; Alcibiade se mit à rire et, charmé, l'invita à dîner.
******************************************
La reine des abeilles δοκεῖ δέ μοι, ἔφην, καὶ ἡ τῶν μελιττῶν ἡγεμὼν τοιαῦτα ἔργα ὑπὸ τοῦ θεοῦ προστεταγμένα διαπονεῖσθαι. καὶ ποῖα δή, ἔφη ἐκείνη, ἔργα ἔχουσα ἡ τῶν μελιττῶν ἡγεμὼν ἐξομοιοῦται τοῖς ἔργοις οἷς ἐμὲ δεῖ πράττειν; (33) ὅτι, ἔφην ἐγώ, ἐκείνη γε ἐν τῷ σμήνει μένουσα οὐκ ἐᾷ ἀργοὺς τὰς μελίττας εἶναι, ἀλλ' ἃς μὲν δεῖ ἔξω ἐργάζεσθαι ἐκπέμπει ἐπὶ τὸ ἔργον, καὶ ἃ ἂν αὐτῶν ἑκάστη εἰσφέρῃ οἶδέ τε καὶ δέχεται, καὶ σῴζει ταῦτα ἔστ' ἂν δέῃ χρῆσθαι. ἐπειδὰν δὲ ἡ ὥρα τοῦ χρῆσθαι ἥκῃ, διανέμει τὸ δίκαιον ἑκάστῃ. (34) καὶ ἐπὶ τοῖς ἔνδον δ' ἐξυφαινομένοις κηρίοις ἐφέστηκεν, ὡς καλῶς καὶ ταχέως ὑφαίνηται, καὶ τοῦ γιγνομένου τόκου ἐπιμελεῖται ὡς ἐκτρέφηται: ἐπειδὰν δὲ ἐκτραφῇ καὶ ἀξιοεργοὶ οἱ νεοττοὶ γένωνται, ἀποικίζει αὐτοὺς σὺν τῶν ἐπιγόνων τινὶ ἡγεμόνι. (35) ἦ καὶ ἐμὲ οὖν, ἔφη ἡ γυνή, δεήσει ταῦτα ποιεῖν; δεήσει μέντοι σε, ἔφην ἐγώ, ἔνδον τε μένειν καὶ οἷς μὲν ἂν ἔξω τὸ ἔργον ᾖ τῶν οἰκετῶν, τούτους συνεκπέμπειν, οἷς δ' ἂν ἔνδον ἔργον ἐργαστέον, (36) τούτων σοι ἐπιστατητέον, καὶ τά τε εἰσφερόμενα ἀποδεκτέον καὶ ἃ μὲν ἂν αὐτῶν δέῃ δαπανᾶν σοὶ διανεμητέον, ἃ δ' ἂν περιττεύειν δέῃ, προνοητέον καὶ φυλακτέον ὅπως μὴ ἡ εἰς τὸν ἐνιαυτὸν κειμένη δαπάνη εἰς τὸν μῆνα δαπανᾶται. καὶ ὅταν ἔρια εἰσενεχθῇ σοι, ἐπιμελητέον ὅπως οἷς δεῖ ἱμάτια γίγνηται. καὶ ὅ γε ξηρὸς σῖτος ὅπως καλῶς ἐδώδιμος γίγνηται ἐπιμελητέον. (37) ἓν μέντοι τῶν σοὶ προσηκόντων, ἔφην ἐγώ, ἐπιμελημάτων ἴσως ἀχαριστότερον δόξει εἶναι, ὅτι, ὃς ἂν κάμνῃ τῶν οἰκετῶν, τούτων σοι ἐπιμελητέον πάντων ὅπως θεραπεύηται. νὴ Δί', ἔφη ἡ γυνή, ἐπιχαριτώτατον μὲν οὖν, ἂν μέλλωσί γε οἱ καλῶς θεραπευθέντες χάριν εἴσεσθαι καὶ εὐνούστεροι ἢ πρόσθεν ἔσεσθαι. Xénophon, Econ. 7, 32 sq ἐξομοιόω-ῶ : faire ressembler complètement. passif être entièrement semblable moyen exécuter d’une façon semblable à, Xén. Œc. 7, 32 ἡ τῶν μελιττῶν ἡγεμὼν ἐξομοιοῦται τοῖς ἔργοις οἷς ἐμὲ δεῖ πράττειν : la reine des abeilles exécute ses travaux tout comme moi je les exécute. σμῆνος, εος-ους (τὸ) : ruche. ἃς μὲν δεῖ ἔξω ἐργάζεσθαι ἐκπέμπει ἐπὶ τὸ ἔργον : elle envoie aux champs celles qui sont destinées aux travaux du dehors. ἐργάζομαι, futur ἐργάσομαι, aor. ἠργασάμην, parf. εἴργασμαι) : intr. travailler; faire du commerce; tr. faire en travaillant, façonner, fabriquer. ἐργάζεσθαι γῆν καὶ ξύλα καὶ λίθους, Xén. Hell. 3, 3, 7 : travailler la terre, le bois et la pierre. ἐπιχάριτος, ος, ον ou ἐπίχαρις, ις, ι, gén. ιτος : plaisant, agréable. μὲν οὖν : plutôt. οὖν, adv. et conj. touj. après un mot : sans doute, réellement, en effet, joint à d’autres particules : μὲν οὖν, particul. dans les réponses : ἆρ’ οὐ τόδε ἦν τὸ δένδρον, ἐφ’ ὅπερ ἦγες ἡμᾶς; — τοῦτο μὲν οὖν αὐτό : Plat. Phædr. 230 a : n’est-ce pas là l’arbre vers lequel tu nous conduisais ? - précisément, c’est celui-là. parf. οἶδα (οἶσθα, οἶδε, ἴσμεν, ἴστε, ἴσασι, ἴστον, ἴστον, impér. ἴσθι, sbj. εἰδῶ, opt. εἰδείην, inf. εἰδέναι, part. εἰδώς) : savoir, être informé de, instruit de. χάριν οἶδα : j'ai de la reconnaissance. χάριν εἴσεσθαι ---> inf. futur. Il me semble, dis-je encore, que, par un instinct divin, la reine des abeilles remplit des fonctions semblables aux tiennes. Quelles sont donc, demanda-t-elle, ces occupations de la reine des abeilles qui ressemblent à celles que j'ai à remplir ? - Elle garde la ruche, sans permettre aux abeilles de rester oisives; elle envoie aux champs celles qui sont destinées aux travaux du dehors; elle voit, elle reçoit ce que chacune d'elles apporte; elle garde les provisions pour un temps, et les distribue sagement lorsque le moment d'en faire usage est arrivé. Elle préside encore à la construction régulière et prompte des cellules, et prend soin de la nourriture des essaims qui viennent d'éclore. Les jeunes abeilles une fois élevées et en état de travailler, elle les envoie, sous la conduite de l'une d'entre elles, fonder une colonie. Est-ce qu'il faudra que je tienne la même conduite ? - Oui certes; il faudra que tu restes à la maison, que tu fasses accompagner ceux de tes domestiques chargés des travaux du dehors, que tu présides aux travaux de ceux qui restent dans l'intérieur. Tu recevras ce qu'on y apportera, tu distribueras les provisions qu'on doit employer. A l'égard du superflu, tu devras veiller et pourvoir à ce qu'on n'épuise pas dans un mois les provisions d'une année tout entière. Les laines apportées, tu feras filer des habits pour ceux à qui tu en dois fournir; tu auras encore à veiller à ce que les aliments secs soient bons à manger. Une des occupations qui t'incombent, poursuivis-je, te semblera peu-être assez désagréable; c'est que, si un des serviteurs tombe malade, tu seras obligée de mettre tous tes soins à le guérir. Par Zeus, s'écria ma femme, je le ferai très volontiers s'ils doivent m'être reconnaissants de les avoir bien soignés et s'ils se montrent plus dévoués qu'avant.
|